22/06/00
Suite
marchande : comment choisir ?
Les
solutions de commerce électronique sont nombreuses
sans se ressembler toutes. Au delà des fonctionnalités
souvent omniprésentes, leurs principaux critères
de différenciation s'exposent à travers les
cibles auxquelles elles s'adressent. "Du côté
des grands comptes, les premiers critères sont définis
par rapport à l'intégration à l'existant
et à la pérennité qui rassure",
explique Christophe Bonnet, vice-président en charge
du conseil en systèmes d'informations chez Fi System,
l'agence Web française classée parmi les cinq
premières en Europe. "Pour les start-up, c'est
l'inverse. L'aspect d'intégration est très faible
et le choix pérenne est aussi moins critique. Leurs
investissements sont tournés vers des solutions qui
permettent de développer le plus de fonctionnalités
au moindre coût. Enfin, beaucoup de groupes créent
des sociétés spécialisées dans
Internet. Ce sont les Spin-Off, qui ont une problématique
à cheval entre celle des grands comptes et celle des
dotcom".
Les suites d'InterShop, Broadvision, ATG, Informix et Oracle,
qui affichent des prix en centaines de milliers de francs,
apparaissent clairement focalisées sur les grands comptes.
Leur principale particularité réside dans leurs
possibilités d'intégration avec le back-office,
l'impératif requis pour les grands comptes. Dans cette
même catégorie se rangent également des
solutions telles que WebSphere Commerce Suite d'IBM et un
ensemble de nouveaux modules développés au dessus
du serveur d'application WebLogic de BEA. Mais ces dernières
plates-formes, de confection récente, n'attirent pas
encore une clientèle très nombreuse du côté
des grandes entreprises, leur pérennité n'étant
pas encore assise sur le long terme. Du coup, la suite d'IBM
vendue à un tarif raisonnable représente également
une possibilité pour les entreprises de taille plus
réduite. Technologiquement, "la majorité
des entreprises françaises et internationales ont fait
le choix d'architectures à base de Java" indique
Christophe Bonnet. "Cela facilite les choses car la majorité
des éditeurs proposent des suites Java ou sont en train
d'évoluer vers Java".
D'autres éditeurs, comme Microsoft (Site Server Commerce
Edition) et Allaire (Spectra), ont décidé de
s'attaquer au segment des start-up et autres dot.com. Leur
credo est de proposer des suites marchandes qui facilitent
les développements évolutifs en ayant recours
à des compétences très répandues.
A un bon rapport qualité/prix même si leurs fonctionnalités
sont moins nombreuses, celles-ci se montrent aussi souvent
moins standards quant à leurs possibilités d'intégration
avec l'existant, une problématique qui s'avère
dans les faits secondaire vis-à-vis des PME. Alors
que Spectra d'Allaire fait partie des nouveaux arrivants,
ce qui soulève le même problème de pérennité
que pour IBM mais à une échelle moindre, Microsoft
présente une solution un peu spécifique, beaucoup
moins complexe que celles ayant recours à Java et choisie
également par certains grands comptes comme la Fnac.
Selon Christophe Bonnet, "la majorité des sites
non réalisés avec des solutions packagées
sont faits soit en ASP soit avec Cold Fusion. Après,
il existe effectivement des outils à base de PHP, par
exemple, qui sont plus bas en terme de fonctionnalités
mais qui touchent un monde de développeurs plus vaste
avec un coût encore moindre".
Lorsque la problématique de base du choix est intégrée,
il reste un certain nombre d'écueils à éviter.
"Il vaut mieux d'abord essayer de se reposer sur des
solutions suffisamment mûres, car l'on ne peut prédire
la pérennité à l'avance mais la stabilité
est tout de même très importante", conseille
Christophe Bonnet. "Il faut aussi faire attention à
la mauvaise capacité de montée en charge liée
à certaines solutions. Mais cela peut également
tenir à l'architecture qui est derrière. Il
s'agit d'un écueil majeur qui peut s'avérer
bloquant au bout de quelques semaines d'exploitation".
Et de fait, les pertes peuvent être considérables,
notamment en raison du mécontentement des internautes
qui nuit à la réputation du site. Enfin, certaines
solutions comprennent un workflow de publication, qui permet
la mise à jour automatique en fonction de règles
prédéfinies. Parfois, cette question n'est même
pas soulevée au départ et se présente
trop tard. Au résultat, l'entreprise se retrouve avec
une armée de personnes pour mettre à jour le
contenu, et sans processus, cela devient la catastrophe car
de nombreux conflits peuvent survenir lors de la mise à
jour. En théorie, un bon outil doit savoir détecter
les liens cassés et éviter ce type de problèmes.
[François
Morel, JDNet]
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