23/06/00
Quelles
fonctionnalités pour une suite de commerce électronique
?
En
dehors des critères
de choix d'une suite marchande, la plupart des solutions
proposées par les éditeurs présentent
une base de fonctionnalités commune. En tant que vice-président
en charge du conseil en systèmes d'information chez
Fi System, l'une des premières agences web européennes,
Christophe Bonnet apporte son expertise sur le sujet, et met
en évidence l'existence de trois grandes familles d'applications.
Ces dernières sont la gestion de catalogues et de paniers
d'achats, la personnalisation et la publication. Sur ces trois
aspects, le plus variable d'une suite à l'autre tend
à être la personnalisation one-to-one. Une quatrième
famille se profile à l'horizon, et concerne les outils
d'affiliation, qui "posent des problèmes techniques
très spécifiques car il faut imbriquer fortement
les sites A et B", explique Christophe Bonnet. "Beaucoup
de grands comptes mettent aujourd'hui en place une stratégie
d'affiliation, car celle-ci est fréquemment vue comme
un moyen majeur de la croissance du chiffre d'affaires au
cours des prochaines années". Actuellement, ce
sont des produits dédiés, tels le serveur complexe
d'iMediation, qui permettent de gérer ce type de mécanismes.
Mais Spectra d'Allaire, par exemple, commence à se
doter d'un noyau spécifique pour l'instant relativement
modeste.
En théorie, la première fonction d'une suite
marchande est de présenter sur Internet un catalogue
de produits facilement accessible par les internautes. Le
composant applicatif correspondant à la gestion du
cybercatalogue s'accompagne ainsi couramment d'un module consacré
à la gestion d'un panier d'achats. Dans cette catégorie,
la plupart des suites se ressemblent. Mais cette fonction
n'est pas utilisée, contrairement à ce que l'on
pourrait croire, par toutes les entreprises. "Certaines
sociétés recourent à une suite marchande
pour mettre en ligne des sites consacrés à la
bourse", précise Christophe Bonnet. "Ces
entreprises n'ont pas besoin d'un catalogue, et utilisent
en général la solution pour les autres applications
présentes."
En particulier, le module consacré au workflow de publication
facilite bien des aspects liés à la mise à
jour du contenu, qu'il s'agisse du catalogue, de pages dynamiques
en fonction de règles prédéfinies, ou
de pages statiques telles les éditoriaux ou les bancs
d'essais. Ce composant, qui permet aisément à
un gestionnaire de contenu (webmaster, éditeur/rédacteur
ou marketeur) de réactualiser le site, doit également
tenir compte des flux de décision. Ces derniers concernent
par exemple des processus automatisés pour la validation
ou l'approbation du contenu par un supérieur hiérarchique.
Techniquement, le module s'appuie sur des templates ou des
feuilles de style pour pouvoir mettre à jour des pages
sans changer de canevas. StoryServer de Vignette est une suite,
que certains présentent parfois comme un outil de commerce
électronique, mais qui s'adresse davantage aux sites
de contenus. Certaines entreprises l'intègrent parfois
à de vraies suites marchandes.
Mais l'élément différenciateur d'une
suite marchande se situe souvent au niveau de ses capacités
de personnalisation. En fonction de l'internaute qui se connecte,
le site doit reconnaître son profil et lui présenter
des informations et des offres adaptées. "On distingue
trois types de personnalisation one-to-one", indique
Christophe Bonnet. "La personnalisation déclarative,
renseignée par le client, est le niveau zéro.
Elle est toutefois nécessaire car l'utilisateur doit
pouvoir exprimer lui-même ce qui l'intéresse.
La personnalisation par règles, quant à elle,
concerne aujourd'hui la plupart des suites marchandes :
ATG Dynamo, Microsoft, Broadvision, InterShop, Informix, etc."
Dans ce cas, soit l'éditeur a développé
son propre moteur, soit la suite intègre des composants
d'optimisation par contraintes comme JRules d'Ilog ou Blaze
Advisor. BEA Systems et IBM intègrent ces moteurs au
niveau de leurs serveurs d'application. Les règles
sont définies par l'administrateur du site avec les
marketeurs en fonction des fichiers logs qui enregistrent
le comportement de l'internaute.
Enfin, "la troisième possibilité est la
personnalisation par association, pour définir de façon
implicite des groupements d'utilisateurs", poursuit Christophe
Bonnet. Le principe est simple : une catégorie
de clients qui achète le produit X choisira fréquemment
aussi un produit Y. Auquel cas, le site présente à
l'internaute une liste de produits préférés
en fonction du profil segmenté. Ce processus aboutit
parfois à des erreurs, mais peut aussi créer
la surprise. "Broadvision propose aussi la personnalisation
par association. Pour les autres, il existe des outils spécifiques
tel NetPerceptions de l'éditeur du même nom,
que l'on peut rajouter au dessus. Ces produits ne peuvent
être utilisés séparément",
conclut Christophe Bonnet.
[François
Morel, JDNet]
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