07/11/2000
Doubleclick
: "Le taux de clic ne suffit plus !"
La
petite régie, Doubleclick,
créée en 1996 aux Etats-Unis est devenue aujourd'hui
l'un des fournisseurs majeurs
d'outils de gestion des bannières publicitaires.
L'éditeur a bâti sa notoriété sur
ses serveurs centraux Dart. Basé sur une logique de
service, agences et régies peuvent piloter leurs campagnes
depuis un accès distant aux serveurs de la société.
La société se targue d'avoir été
adoptée par le top 100 des sites français (Multimania,
ibazar) et par les principales régies en ligne (IP
Interactive, Axidium...). Son produit phare se nomme DFA (for
advertisers et for agencies) et permet de livrer
les bannières, de suivre et de gérer au quotidien
le déroulement d'une campagne. Plus récemment,
la société a lancé son offre logicielle
suite à la fusion avec Netgravity. Le serveur local,
cette fois-ci, a été rebaptisé Adserver
et s'adresse a priori à des sites d'une envergure significative
(les clients américains dépassent les 70 millions
de pages vues par mois) ou sont des régies telles que
i-Media. Ce dernier produit lancé en janvier 2000 en
France constitue un nouveau débouché commercial
pour la société puisque les autres marchés
semblent matures.
La société met à disposition de ses clients
des data centers locaux au même titre que Adknowledge
d'Engage. "Et ce depuis juin 98", note Hussein Sardahoui.
Celui-ci est composé d'une trentaine de serveurs. Cette
infrastructure locale est également présente
en Allemagne, Suède et Angleterre.
Dart repose sur une architecture redondante censée
pallier tout risque d'indisponibilité. Une garantie
contre l'un des inconvénients majeurs des serveurs
centraux : "être à la merci d'un plantage
du serveur centralisé".
En fait les agences travaillent sur l'interface de New-York
lorsqu'elles documentent la campagne dans le système.
Celui-ci se charge ensuite de l'acheminer sur les différents
serveurs européens par un phénomène de
duplication. En cas d'indisponibilité de l'un des serveurs,
un autre prendra le relais pour délivrer les campagnes.
Si ce mode de fonctionnement assure une certaine sécurité
quant à l'envoi des bannières, il impose en
revanche des délais assez longs de transmission de
l'information (de l'ordre de 40 minutes) et donc une réactivité
limitée.
C'est du côté des statistiques que l'éditeur
se révèle puissant. Il s'est montré à
cet effet précurseur dans le comptage des résultats
d'une campagne. Ainsi les
araignées ou autres robots cliqueurs et les comportements
anormaux (plus de 10 clics sur une même bannière
par le même ordinateur en moins de 10 minutes par exemple)
ne sont pas pris en compte.
Le serveur va même jusqu'à ne pas prendre en
compte un clic sur une bannière qui ne se serait pas
affiché normalement. "Par ailleurs, une bannière
est comptabilisée lorsqu' un octet de bannière
sort des serveurs et pas seulement lors de la requête."
Les caches et proxy sont contrés de manière
classique par un dispositif de numéros aléatoires
: un numéro de session différent est attribué
à chaque utilisateur. Grâce à l'envoi
de cookies (cookie unique Doubleclick), la société
est à même de cibler les fréquences d'exposition
aux bannières (capping). Il est possible d'éviter
les expositions successives sur de très longues périodes,
contrairement à Open ad stream de Realmedia
qui stocke ses informations dans la mémoire vive du
serveur qui est unique : monoserveur, Doubleclick se base
sur deux serveurs, l'un acheminant les bannières, l'autre
gérant les statistiques, il n'est donc pas dépendant
de la capacité de la mémoire vive.
Le ciblage des campagnes peut être assez sophistiqué
puisque les bases de Dart peuvent s'interfacer avec les d'autres
abses de données. L'interfaçage avec la base de Dun
and Bradstreet permet par exemple de cibler les sociétés
selon leur code
APE. Il y a quelque temps la régie Axidium s'était
interfacée avec la base de données de Météo
France pour gérer des bannières selon la température
atteinte dans les différentes villes des internautes. "Un
degré de sophistication qui fait plus fantasmer qu'autre
chose", indique néanmoins Hussein Sardahoui.
La société met en avant sa capacité à
ne pas se fier uniquement au taux de clic pour analyser la
performance d'une campagne. "En fait le tracking post
clic fournit des informations beaucoup plus pertinentes sur
la valeur d'un plan média", estime Hussein Sardahoui.
A ce titre l'éditeur met à disposition différents
types de tags. Un compteur capable de repérer l'orientation
des internautes sur un site après le clic (et ce en
fonction de leur site de provenance). Celui-ci tient compte
des allers et retours d'un internaute et comptabilise tous
les passages. "Ainsi il peut être très intéressant
de savoir quelles sont les rubriques favorites de l'audience
générée par Multimania et la comparer
à celle de Libé par exemple : des différences
notoires pourront être observées." Un autre
tag "plus intelligent" est capable d'aller rechercher
un paramètre précis tels que le nombre de ventes
réalisées ou le CA en fonction du support publicitaire.
Enfin une autre option permet d'observer la récurrence
de trafic post campagne (pour les internautes ayant cliqué)
et donc d'observer la fidélité des diverses
audiences par support.
Dart propose également une fonctionnalité de
branding (exposition à la bannière sans clic).
Néanmoins, Hussein Sardahoui se montre méfiant
quant à cette variable "plus marketing" que
réellement significative. "L'effet branding est
quasiment nul pour des sociétés sans forte notoriété",
estime-t-il.
Parmi les nouveautés attendues à l'automne prochain,
le serveur agence se verra doté d'une fonction de media-planning
incluant les données socio-démographiques des
audiences des différents sites. En ce qui concerne
le Wap, des béta test ont été menés
pour délivrer des messages textuels sur les terminaux
mobiles mais cela reste à l'état de prototype.[Alexandra
Bissé, JD Net]
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