09/12/2000
Webhelp.fr:
le moteur de recherche humain débarque en France
A
l'inverse des moteurs de recherche classiques, WebHelp ne
se repose pas sur des technologies pour effectuer des recherches
sur Internet, mais sur le savoir-faire des webwizards, des
agents situés dans des centres de contacts chargés
de répondre densivement aux questions des internautes.
En 9 mois d'existence, le site
américain aurait ainsi traité plus de 5 millions
de requêtes par l'intermédiaire d'environ 1 200 webwizards.
Aujourd'hui, l'initiative fait des petits en Europe et le
site français, Webhelp.fr,
a été mis en ligne vendredi 8 septembre
dernier. "Nous avons déjà eu 500 questions
aujourd'hui sans que personne n'ait été prévenu
du lancement" indique Olivier Duha, président-directeur
général de Webhelp SA. "Le service est
ouvert h-24 et nous disposons actuellement de 120 webwizards
francophones, qui devraient passer à 200 d'ici
la fin du mois."
Afin de conquérir le marché européen,
une société du nom de Webhelp SA a été
créée, détenue à 19,9 % par
Webhelp.com, à 28 % par le fonds Europ@Web
et à 3 % par des investisseurs privés,
le reste appartenant aux dirigeants et aux employés.
D'après Olivier Duha, "la
société détient les droits exclusifs
sur tous les territoires francophones et germanophones et
est en négociation pour une expansion plus globale
en Europe." En attendant, le site français a réclamé
environ 10 semaines de développement pour un investissement
assez faible de 1 million de dollars comprenant l'équipement
dans les centres de contacts. "Nous devrions être
rentables dès la fin de l'année 2001" affirme
Olivier Duha. Respectivement pour les parties b-to-c et b-to-b,
Webhelp SA prévoit ainsi des chiffres d'affaires
de 2 et 11 millions de dollars en 2001, de 11,6 et
32 millions de dollars en 2002, et de 21 et 58 millions
de dollars en 2003.
Hébergé jusqu'à présent sur un
serveur temporaire à Denver aux Etats-Unis, le portail
Webhelp.fr basé sur la plate-forme Solaris-Apache-PHP
avec la base Oracle doit passer chez Colt
Telecom à Paris dans le courant de la semaine.
Lorsque l'internaute saisit sa question, la requête
bascule sur une plate-forme applicative plus lourde à
Chicago qui s'appuie sur un serveur EMC2 basé sur une
architecture trois-tiers. Celui-ci intègre une autre
base Oracle 8.1.6i chargée de stocker toutes les
informations sur les internautes. Les questions sont ainsi
prises en charge et placées dans une file d'attente,
avant d'être transférées vers une troisième
plate-forme en Californie qui est celle des serveurs de "chat"
(discussion temps réel). Sur ces serveurs, les webwizards
veillent et traitent les demandes des internautes au fur et
à mesure à travers leurs interfaces de clients
légers. Pour effectuer leurs recherches, ils disposent
d'une technologie développée en interne ainsi
que de métamoteurs intégrés. WebhelpExpress,
Un service payant sous forme d'abonnement dégressif
(59 francs pour un mois jusqu'à 259 francs
pour six mois), permet à l'internaute d'être
rerouté au début de la file d'attente.
Du côté de ses activités b-to-b (business
to business, ou commerce inter-entreprises) qui devraient
à terme représenter les 2/3 de son CA,
Webhelp SA travaille en ce moment avec d'importants ISP comme
MSN et AOL pour leur livrer la solution clef en main. Des
webwizards seront ainsi dédiés à certains
de ces clients afin que leurs internautes puissent poser des
questions directement sur les portails de ces sociétés.
Enfin, la plate-forme de Chicago devrait elle aussi connaître
une évolution. "Le choix de gros serveurs EMC2
n'est pas un hasard" explique Vincent Tachet, directeur
technique de Webhelp SA. "Pour toutes les données
sur les internautes et leurs questions, Cap
Gemini nous développe un outil particulier d'analyse.
Au sujet de l'analyse de la productivité des webwizards,
nous employons des outils spécifiques qui nous transmettent
des états de reporting, sur le nombre de questions
traitées dans la journée, etc." Après
que Cap Gemini ait réalisé la première
brique de consultation des données, la mise en oeuvre
d'outils décisionnels devrait se manifester dans un
second temps.
[François Morel,
JDNet]
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