22/11/00
Olivier Faugère, I2 Technologies
: "Les places de marché privées explosent !"
Créée
en 1988 aux Etats-Unis, I2
Technologies a réussi depuis à se hisser
au premier plan des fournisseurs de solutions pour le commerce
électronique b-to-b avec notamment sa plate-forme
Tradematrix. Grâce à cet ensemble de logiciels
permettant de construire des places de marché dotées
de nombreuses fonctions, en particulier dans le domaine
de la gestion de la chaîne logistique, l'éditeur
s'est donné comme objectif de permettre aux entreprises
de réaliser 50 milliards de dollars d'économies
sur leurs achats d'ici 2005.
I2 Technologies, qui emploie aujourd'hui près
de 5 000 personnes dans le monde, est également
associé à IBM et Ariba au sein de l'Alliance.
Afin de développer ces sujets dans nos colonnes,
son directeur des alliances pour l'Europe Olivier Faugère
répond à nos questions, accompagné
de Michael - Mike - Ellis, directeur du développement
corporate d'I2 au niveau mondial.
JDNet
Solutions : quel est le climat de l'Alliance avec Ariba
et IBM vu du côté I2 ? Allez-vous renforcer
le nombre de projets communs ?
I2 Technologies : Certainement. L'Alliance
est stratégique pour les 3 entreprises. Il y
a un mois environ, nous avons étendu notre partenariat
sur les plans technologique et marketing. Nous fournissons
ensemble des solutions et des stratégies pour les
places de marché, et l'un des facteurs de succès
est la coopération renforcée entre les trois
sociétés. Notre relation se montre très
efficace car nous fournissons de véritables solutions
et services à nos clients.
Y
a-t-il des projets communs en cours impliquant en particulier
de grandes entreprises françaises ?
Nous avons engagé des discussions
avec Ariba et IBM, et comme il s'agit d'accords confidentiels,
nous ne pouvons pas encore donner le nom des places de marché.
Il s'agit en particulier de projets avec des compagnies
aériennes ou dans le secteur de l'industrie automobile.
Au total, nous avons de 15 à 20 projets
en Europe entre I2 et Ariba, mais pas nécessairement
avec IBM. Nous travaillons parfois aussi avec PriceWaterhouseCoopers
ou Andersen Consulting.
Quels
sont les derniers partenariats signés par I2 ?
Il y a quelques semaines, nous avons
signé avec Broadvision sur le segment de la gestion
client vis à vis des entreprises et des places de
marché. Notre objectif est de fournir une solution
commune en incluant les fonctions CRM de I2 avec la gestion
et la personnalisation de contenus web
apportée par Broadvision.
Ensemble, nous apportons des technologies de pointe pour
le commerce électronique. L'accord prévoit
également la possibilité pour I2 de revendre
la solution One-to-One de Broadvision et pour ce dernier
de revendre les plates-formes Tradematrix d'I2.
Pourquoi
personnaliser le b-to-b ?
L'objectif est de fournir les meilleurs
profils et caractéristiques aux entreprises qui apprennent
à connaître leurs clients et leurs fournisseurs
dans l'optique de mener des transactions viables et efficaces.
Nous agrégeons l'analyse de l'information apportée
par le client avec son comportement sur le site web afin
de réagir plus vite selon ses préférences.
Allez-vous
annoncer bientôt d'autres partenariats ?
Oui.
Nous avons lancé notre programme New Economy grâce
auquel nous pouvons accompagner les entreprises dans la
constitution de nouveaux modèles d'affaires. En ce
moment, nous discutons avec plusieurs partenaires comme
Bell ou McKinsey et des capitaux risqueurs, et nous allons
signer beaucoup d'accords pour supporter ce nouveau programme.
Tradematrix
n'est-elle pas une solution orientée Sell-Side ?
Quelle sont les problématiques associées ?
I2
propose des outils parfois pour la vente, parfois pour les
achats, mais aussi pour la facturation, la logistique, l'e-sourcing
et dans des domaines pointus comme la collaboration entre
des designers.
En fait, nous fournissons une plate-forme globale. Du côté
de la gestion de la relation client, nous avons notamment
racheté Aspect qui s'intègre pleinement avec
Tradematrix.
Etes-vous
intéressés par le développement d'outils
décisionnels ?
Dans le cadre de notre stratégie
générale, nous sommes numéro 1 avec
notre plate-forme ouverte pour les places de marché
et les entreprises qui veulent mener des affaires avantageuses.
Beaucoup d'entreprises fournissent des solutions spécialisées
dans la business intelligence ou le décisionnel.
Ces entreprises peuvent choisir de s'interfacer avec nous,
mais nous pouvons aussi construire des accords dans ce domaine.
Quelles
technologies employez-vous pour vous interfacer avec d'autres
applications ?
Nous fournissons avec Tradematrix
des technologies API et des connecteurs qui couvrent la
plupart des principales solutions du marché. D'autres
éditeurs spécialisés dans le middleware,
comme CrossWorld ou STC qui a changé son nom en SeeBeyond,
développent des API spécifiques.
Allez-vous
proposer des solutions pour des entreprises de taille moins
importante, comme des distributeurs spécialisés ?
Actuellement, notre stratégie
avec Tradematrix Network est de fournir à toutes
les entreprises une solution de place de marché.
Aujourd'hui, beaucoup de places de marché sont développées
pour des grossistes et des distributeurs. Dans ce sens,
nous
allons fournir des solutions packagées avec des niveaux
de fonctionnalités adaptés aux besoins de
l'entreprise. Nous avons d'ailleurs déjà sorti
Tradematrix Pronto qui est la première d'une série
de solutions spécifiques pour les entreprises de
taille moyenne.
Allez-vous
conserver les mêmes formes de rémunération
(commissions, participation au capital) à l'avenir
?
Nous proposons un système de
commissions en fonction de la taille de l'entreprise. Elles
peuvent ainsi payer chaque année une somme plus réduite
plutôt que d'investir la totalité en une seule
fois. Quant à la prise de participation au capital,
nous le faisons parfois mais ce n'est pas vraiment notre
stratégie, car nous ne voulons pas nous immiscer
dans le business des industries.
Nous le pratiquons uniquement lorsque nos partenaires le
demandent mais notre business-model ne nous pousse pas à
développer cette approche.
D'autre part, en tant que fournisseur d'une plate-forme
technique, nous rendons possibles les places de marché
mais nous ne sommes pas opérateurs. Dans certaines
situations, nous pouvons proposer des capacités d'hébergement,
et parfois nous transitons par le biais de partenaires.
Comment
voyez-vous évoluer l'e-commerce b-to-b ?
Nous observons que les places de marché
privées, qui proposent des fonctions de collaboration
entre une entreprise et ses fournisseurs et clients, connaissent
une évolution beaucoup plus importante que celles
qui sont publiques. L'évolution est aujourd'hui très
rapide en one-to-many. Les plates-formes b-to-b d'une seule
entreprise ont aussi un accès très contrôlé,
à l'opposé des places de marché publiques.
Comment
expliquez-vous cette tendance ?
Sur une place de marché publique,
les objectifs et les cultures peuvent être très
différents selon les entreprises qui participent
à sa mise en oeuvre pour en retirer des bénéfices.
Avec une place de marché privée, une société
peut facilement focaliser sa vision en fonction de ses besoins
propres. De plus, il est probablement beaucoup plus facile
pour elle de gérer cet environnement.
L'autre raison principale de cette évolution réside
dans la volonté des entreprises de garder leurs avantages
compétitifs et de ne pas les divulguer trop tôt
à la concurrence.
Les places de marché publiques, quant à elles,
permettent la mise en place d'une collaboration many-to-many
et apportent une visibilité sur les produits et les
prix, en plus des services de logistique et de réalisation
de la commande. Les entreprises peuvent ainsi optimiser
leurs affaires en participant sur une place de marché
many-to-many.
Quels
enseignements en tirez-vous pour votre offre ?
En général, nous estimons
qu'I2 est l'éditeur le mieux positionné pour
fournir une plate-forme étendue à la base
de la fabrication de toutes les places de marché.
Tous les secteurs évoluent très rapidement.
Mais concernant les places de marché privées,
le potentiel est immédiat pour les clients, et le
marché croît à une vitesse exponentielle.
Olivier Faugère, 40 ans, a intégré
I2 Technologies en janvier 1999 en tant que directeur du
marketing pour l'Europe du Sud, avant d'être nommé
directeur Europe des alliances en septembre 2000. De 1997
à 1999, il occupe le poste de senior manager strategy
practice au sein du cabinet de conseil Andersen Consulting,
et se distingue comme expert de la chaîne logistique
et en stratégie opérationnelle. Auparavant,
il a notamment été directeur logistique de
Quaker France, et directeur des opérations Europe
chez General Electric Medical Systems. En 1986, il est sorti
major de sa promotion muni d'un diplôme de l'Institut
d'administration des entreprises de l'Université
d'Aix en Provence.
En tant que senior vice-président Corporate Business
Development, Michael Ellis assume la responsabilité
des alliances mondiales, des canaux de vente, de l'hébergement
et des services ASP, et des relations avec le monde du capital
risque pour le compte d'I2 Technologies. Avant d'entrer
chez l'éditeur en 1996, il était directeur
senior Business Development chez Oracle, en charge du développement
des affaires d'Oracle Consulting et Oracle Alliances. Auparavant,
il a exercé plusieurs missions de responsabilité
en matière de ventes chez le constructeur Apple qui
fabrique le Macintosh.
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