35
heures: Aonix adopte un accord généreux
pour gagner en productivité
Aonix
est en même temps une société de
conseil et un éditeur spécialisé
dans les outils de développement et l'informatique
de gestion. Le 30 décembre 1999, ses dirigeants
ont signé avec le syndicat CFDT Betor-Pub un
accord sur les 35
heures qui a été plébiscité
10 jours auparavant par 70 % des salariés
lors d'un vote à bulletins secrets, soit 80%
des votants.
Entré en application dès le 1er janvier, le
texte sur les 35 heures d'Aonix va plus loin que les
dispositions figurant dans les documents officiels, y compris
l'accord de branche du Syntec
qui a été étendu le 21 décembre
dernier. Alors que les non-cadres
disposent de 23 jours de congés supplémentaires,
la base fixée par Aonix pour les cadres est de 215 jours
travaillés par an, soit 2 jours de moins que dans
la deuxième loi Aubry.
Par ailleurs, l'accord Syntec stipule qu'un jour de congé
supplémentaire par an peut être rajouté
tous les 5 ans d'ancienneté. Dans le texte d'Aonix,
ce chiffre passe à 2 jours de congés en
plus la première année (soit 213 jours travaillés)
avec, par la suite, un jour de plus tous les deux ans.
Or, cette manne de congés supplémentaires ne
sous-entend pas une baisse des salaires. Christophe Faurère,
DRH et directeur administratif et financier d'Aonix, nous
avoue même être actuellement en train de préparer,
comme chaque année, les augmentations individuelles.
Dans son plan d'embauche prévisionnel pour l'an 2000,
Aonix, qui compte actuellement près de 400 collaborateurs
dans le monde dont 300 aux Etats-Unis et 65 en France,
prévoit de créer 20 nouveaux emplois. Parmi
ceux-ci, 3 devraient directement représenter une
conséquence de la mise en place des 35 heures.
Il s'agit d'un emploi administratif, et de 2 postes de
jeunes techniciens qui seront chargés du support interne
et de la maintenance du parc informatique.
Bref, tout ceci pourrait surprendre, car les 35 heures
sont réputées avoir un coût pour les entreprises
du moins dans le secteur informatique. "Nous avons prévu
de compenser nos pertes par des gains de productivité"
affirme Christophe Faurère, pour qui l'accord signé
sur les 35 heures apportera des avantages à Aonix.
"Un bon accord ne peut que rendre plus productifs nos
ingénieurs, les fidéliser, et aussi attirer
les candidats. Dans un contexte ou toutes les entreprises
du secteur offrent les mêmes avantages en terme de rémunération,
c'est la qualité de vie qui fera la différence".
[François
Morel, JI]
Responsable de rubrique : Alain Steinmann
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