01/02/2001
Christophe Foret, ASG : "Nous
gérons le transit vers les solutions e-business"
Fondée
en 1986 par Arthur L. Allen, spécialiste de la sécurité
informatique à l'origine notamment du produit Top
Secret pour la protection des mainframes, Allen
Systems Group (ASG) s'est donnée au début
des années 1990 l'objectif d'atteindre les 100 millions
de dollars de CA en l'an 2000. Cette année, le chiffre
d'affaires de l'éditeur s'avère supérieur
à ses prévisions - environ 120 millions
de dollars -. Du coup, celui-ci anticipe une progression
à près de 175 millions de dollars en
2001. A l'heure actuelle, ASG compte une petite trentaine
de bureaux à travers le monde qui servent une grande
majorité de multinationales. Historiquement positionné
sur les grands systèmes et le segment middleware,
l'éditeur s'est depuis recentré sur l'EAI
et la gestion des applicatifs avec un catalogue d'environ
120 produits.
Depuis son bureau du siège en Floride aux Etats-Unis,
Christophe Foret, le Vice Président du marketing
produits, nous a accordé une interview dans laquelle
il éclaire l'offre d'ASG, souvent peu connue des
non-initiés.
JDNet
Solutions : Que représente ASG en France ?
Christophe Foret : La filiale française
existe depuis plus de 5 ans. Nous avons entre 200 et
250 clients en France, en particulier des références
du côté des grands comptes du monde de la finance,
comme le Crédit Agricole et le CCF. Près de
45 collaborateurs travaillent au sein de la filiale.
Quel
est votre positionnement actuel ?
Ces deux ou trois dernières
années, nous avons évolué vers la gestion
des applicatifs, au même titre que ce que propose
un fournisseur comme Vista. Plus exactement, nous apportons
des aides aux grandes entreprises qui recherchent des solutions
pour faire évoluer leur parc applicatif. Car bien
souvent, les applications développées il y
a 20 ou 30 ans doivent être modifiées
dans des contextes comme les fusions d'entreprises ou les
consolidations de centres informatiques. De plus, il y a
aujourd'hui nécessité de faire évoluer
les fonctions applicatives pour les rendre accessibles via
le web.
Notre métier nous amène donc à revisiter
ces applications et à les redocumenter. De plus,
nous avons accru cette année notre positionnement
dans la gestion des applicatifs en rachetant ViaSoft. Leur
produit comporte un certain nombre de fonctions majeures
en terme de découverte et de compréhension
des applications permettant de les modifier et de les améliorer.
Web-to-host,
EAI, transformation e-business... de quel métier
vous sentez-vous le plus proche ?
Le web-to-host est un parfait exemple
de ce que nous faisons. En parallèle, l'EAI (Enterprise
applications integration) est un concept plus récent.
Nous essayons d'apporter des solutions aux problématiques
que rencontrent notamment
les grandes sociétés de services informatiques.
D'une part, de moins en moins de personnes s'avèrent
capables de comprendre les applications anciennes et dans
le même temps, le nombre de projets augmente. D'autre
part, les budgets sont aussi plus restreints. Nos solutions
apportent une plus grande productivité, et nous essayons
des pratiques commerciales plus souples que celles vues
sur le marché ces dernières années.
Nous gérons le transit vers les solutions e-business.
Quant à l'EAI, nous nous positionnons de facto
sur ce segment puisqu'il s'agit de réconcilier des
applications diverses qui n'ont pas été conçues
au préalable pour fonctionner ensemble. Et compte
tenu de notre historique dans les domaines de la production
et de la gestion d'applicatifs, nous sommes à même
d'apporter des solutions EAI aux grandes entreprises qui
en ont besoin.
L'EAI
n'est-il pas un domaine très large ? Vous adressez-vous
en particulier à des problématiques plus précises
?
Nos solutions impactent l'ensemble
de l'entreprise et de ses fonctions. Nous avons des solutions
web sous Unix et NT qui vont chercher les informations sur
les grands et moyens systèmes. Avec notre produit
Safari consacré au décisionnel dans le domaine
EAI, nous pratiquons aussi l'intégration de données.
En fait, le rythme d'évolution du marché en
environnement concurrentiel est tel que, régulièrement,
il est nécessaire pour une entreprise de faire évoluer
et de modifier ses grandes applications de type ERP, CRM,
etc. Pour reconcilier les informations avec d'autres sources
de données, nous disposons d'outils capables de reconsolider
de multiples formats de données dans des sortes d'entrepôts
de données virtuels.
...et
ensuite vous pratiquez une analyse ? Quel est son intérêt
?
L'entreprise peut avoir deux sources
complètement distinctes. Prenons l'exemple de la
fusion de deux centres informatiques. La problématique
se pose ainsi : l'ensemble des outils comptables et
financiers se situe d'un côté, et des applications
différentes se trouvent de l'autre côté.
Que se passe-t-il lorsque les deux sources sont consolidées
ensemble ? Nous pouvons alors intervenir sur un grand nombre
de plates-formes.
Historiquement, nous sommes connus dans le domaine des grands
référentiels d'entreprise avec notre solution
Rochade sur les environnements mainframes. Aujourd'hui,
nous éditons ASG Report to Web, qui est susceptible
à partir de plates-formes Windows 2000 de permettre
la distribution de ces rapports au travers de l'entreprise,
en remplaçant leur diffusion par courrier ou par
e-mail.
De nombreuses structures ont une activité étendue
géographiquement et il reste encore beaucoup de rapports
existants sur papier. L'entreprise demande à son
serveur, mainframe ou non, de sortir les rapports qui sont
ensuite distribués manuellement. Pour un grand nombre
d'entreprises, cela représente des millions de pages
par mois au format papier.
Comment
vous assurez-vous de répondre aux véritables
besoins ?
Nous continuons d'investir dans les
technologies de gestion de la production en offrant des
pratiques commerciales et un dialogue différents
de ceux qui sont généralement constatés.
Par exemple, nous disposons d'une cellule de télémarketing
de 6 personnes à plein temps. Celles-ci appellent
nos clients deux fois par an et leur demandent de nous attribuer
une note de performance. Or, nous avons 97 % de clients
satisfaits ou très satisfaits.
Quels
sont vos principes de tarification ?
Pour les plates-formes NT et Unix,
nous avons des solutions qui démarrent à des
prix très faibles. Par tradition, les tarifs pratiqués
sur les grands systèmes sont plus élevés.
Nous avons été parmi les premiers à
suivre les préconisations des analystes : être
indépendants de la plate-forme serveur et baser nos
prix sur la richesse fonctionnelle de tel ou tel accès,
sinon sur le nombre d'utilisateurs concurrents.
Dans le domaine du mainframe, nous ne proposons aussi plus
de tarification sur la capacité globale. Nous trouvons
légitime de ne faire payer l'utilisation des logiciels
que sur la base de ce que les sociétés utilisent
réellement, par exemple 10 % de la capacité
du CPU, en fonction de ce que découvrent nos produits.
Quels
standards retrouve-t-on dans vos solutions ?
Nous introduisons les éléments
d'intégration nécessaires comme XML et les
architectures trois tiers basées sur des technologies
synchrones ou asynchrones comme MOM ou les ORB. Les éléments
interprocess se basent sur Com/DCom ou Corba. En parallèle,
les applications bâties pour le web, comme Report
to Web ou Safari s'appuient sur Java.
Quelles
sont les évolutions prévues pour votre offre
?
Nous allons lancer en début
d'année 2001 un portail d'entreprise qui permettra
d'accéder à l'ensemble des applicatifs. La
solution intègrera les toutes dernières technologies
et permettra aussi l'accès à des fonctions
comme l'indexation, l'agrégation de données
structurées et non structurées. Nous signerons
aussi des partenariats dans ce domaine comme nous l'avons
fait dans d'autres.
Christophe Foret a démarré sa carrière
en tant que président du centre français
d'accès aux technologies de Pittsburgh (USA),
une organisation de développement économique
établissant des relations entre les sociétés
high-tech françaises et américaines. Puis,
il fonde et dirige Teledia SA, un éditeur français
d'outils de sauvegarde et sa filiale américaine,
avant de rejoindre Sisro en tant que vice-président
du marketing. En janvier 2000, cet éditeur de
logiciels d'automatisation de traitements informatiques
est racheté par ASG. A cette occasion, il devient
son directeur marketing EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique)
avant d'être promu en mars vice-président du
marketing au niveau mondial. A présent, il assume
la fonction de vice-président du marketing produits.
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