02/06/2001
Comment
Band-X est devenue la marketplace des opérateurs télécoms
Société
fondée en Grande-Bretagne en 1997, Band-X
a démarré ses activités cette année-là
en lançant un concept d'échange en ligne de
bande passante, de point à point ou multipoints.
Très simple, la première version de la place
de marché a été lancée sur ce
principe après deux semaines de développements
sur Frontpage par l'un des deux fondateurs, Markus de Ferranti.
Moins d'un an plus tard en 1998, de nombreux opérateurs
ont commencé à déployer leurs infrastructures
dans des centres à travers le monde. Ils ont alors
demandé s'il était possible d'étendre
le principe de la place de marché à des échanges
en terme de colocation.
Dans ce cadre proche d'une agence immobilière, Band-X
répertorie aujourd'hui 90 organismes et près
de 300 centres d'hébergement dans le monde.
Au niveau de la bande passante, ce sont près de 80 millions
de dollars qui ont été échangés
en 2000. Entre acheteurs et vendeurs, plus de 60 opérateurs
participent à l'interconnexion d'un trafic IP correspondant
à un volume d'environ 2,5 Gbps.
Près
de 500 000 minutes voix échangées
par jour.
Après
deux levées de fonds en octobre 1999 et en avril
2000 (respectivement 11 et 40 millions de dollars),
la société prévoit un chiffre d'affaires
de 18 millions de dollars pour la seule Grande-Bretagne.
"Nous ne communiquons pas maintenant notre CA international
car nous avons démarré dans les autres pays
entre mai et décembre 2000", indique Charles
Orsel des Sagets, directeur général de Band-X
France.
Suite
à l'échange en ligne de bande passante et
à la colocation, une bourse en ligne fait son apparition
sur Band-X en juillet 1998 pour l'échange de minutes
téléphoniques en appels voix. "Dans ce
domaine, les opérateurs sont en concurrence sur différentes
zones géographiques quant à la vente des terminaisons
téléphoniques", explique Charles Orsel
des Sagets. "Différents prix sont ainsi proposés
pour différentes destinations. Aujourd'hui, nous
échangeons près de 500 000 minutes
voix par jour.""
Des
enchères inversées liées à la
bande passante.
|
Charles
Orsel des Sagets
Directeur général
France
|
Suite
au succès obtenu par Band-X vis-à-vis de la
bande passante, et en raison de la concurrence entre les
différentes routes et destinations, les dirigeants
ont décidé de créer en 1999 un concept
d'enchères inversées pour la bande passante.
"Un acheteur qui cherche 155 Mbps entre Paris
et New-York indique à quel prix il est prêt
à acheter la bande passante sur cette destination",
détaille Charles Orsel des Sagets. "Si plusieurs
vendeurs se manifestent, nous créons une vente aux
enchères inversée où les concurrents
gardent leur anonymat et descendent jusqu'à atteindre
le prix de réserve. L'avantage pour les vendeurs
est qu'ils ne sont plus obligés de baisser leurs
prix autant qu'avant, car ils ne vont pas le réduire
de 20 % si 10 % suffisent pour obtenir l'affaire."
L'indice Band-X pour mesurer la
qualité de service.
Enfin, il y a moins d'un an a été
lancé le dernier service, c'est-à-dire la
plate-forme de transit IP. Depuis février 2000 en
Grande-Bretagne, acheteurs et vendeurs de transit IP se
connectent physiquement à des routeurs Cisco
7513 (Band-X dispose du label Cisco CPN) pour échanger
du transit en temps réel. En France où la
société a ouvert ses bureaux en juillet, ces
équipements qui ont coûté entre 400
000 et 500 000 francs chacun sont en fonction
depuis octobre dans un centre de l'hébergeur en colocation
LDCom.
"Quand les opérateurs sont interconnectés,
nous mesurons en permanence la qualité de service
de chacun des fournisseurs" dévoile Chris Rose,
le responsable technique du projet en Grande-Bretagne. "Nous
pouvons tous les mesurer de la même façon au
même moment grâce à notre technologie
propriétaire, et l'information est donnée
de façon anonyme avec des courbes qui remontent jusqu'à
trois mois en arrière. Aujourd'hui, nous répertorions
près de 16 000 personnes connectées
au site afin d'obtenir des informations sur cet indice,
qui peut s'apparenter au Nasdaq sur chacun de nos services :
la bande passante, la minute voix, le transit IP et la colocation."
Frontpage, puis ColdFusion, et enfin
PHP.
Après la première version du site
web lancée en 1997, la deuxième voit le jour
à la fin de l'année 1998. Pour cela, Band-X
fait appel à l'intégrateur Internet canadien
TDG Interactive.
Concernant l'architecture, le choix se porte alors sur le
serveur ColdFusion de l'éditeur Allaire
(racheté récemment par Macromedia),
avec des développements propriétaires des services
sur la base du langage CFML. "Nous avons choisi cet environnement
pour sa simplicité et son caractère léger
sous NT", témoigne Chris Rose.
"La troisième version du site qui correspond à
l'ouverture des plates-formes de Transit IP est plus intéressante",
poursuit-il. "Pour cette partie, nous avons choisi le
couplé PHP/Linux. Les pages dynamiques sont donc générées
soit par ColdFusion pour la partie centrale du site, soit
par PHP à partir de notre base de données SQL.
Nous utilisons enfin quelques applets Java déportées
sur le poste client final pour économiser du temps-machine."
Les développements sous ColdFusion par TDG se sont
étendus de janvier à août 2000, tandis
que ceux en interne sous PHP n'ont duré que trois mois.
Au final, la troisième version du site a été
terminée en septembre.
De
vraies bénéfices pour les opérateurs.
Pour l'équipe technique de Band-X, la partie
la plus problématique semble avoir été
de gérer les relations avec TDG entre les continents
européen et américain. D'après Chris
Rose, "nous avons connu quelques difficultés car
nous menons des affaires sur un marché en évolution
rapide, et nous avions parfois besoin de support en dehors
des heures possibles. Pour le reste, nous avons été
assez productifs en interne."
Et le résultat s'avère probant. Un contrat entre
deux opérateurs peut être signé en l'espace
de quelques jours alors que sur le terrain, il peut prendre
de 3 à 9 mois avant d'être finalisé.
Puis, "le trafic IP voit son prix baisser de 50 %
par an", dévoile Chris Rose. "Du coup, un
acheteur qui contracte avec son fournisseur un débit
donné le 1er janvier 2001 paiera le même tarif
en décembre alors que le prix a déjà
chûté de 50 %. Dans cet ordre des choses,
nous pouvons donc lui faire économiser près
de 50 % par an."
[François
Morel, JDNet]
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