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02/07/2001

Sherif Danish, Saqqara: "UDDI, ce sont des Pages Jaunes sophistiquées"

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Fondé en 1995 en Californie, l'éditeur Saqqara est aujourd'hui devenu un important acteur de la gestion de contenu produit dans le cadre des transactions b-to-b. Du nom de la première pyramide égyptienne bâtie par l'architecte Imhotep, la société vient de finaliser son troisième tour de table en janvier 2001, d'un montant de 30 millions de dollars, auprès de 6 investisseurs différents. Parmi 160 collaborateurs dans le monde, la société dispose à l'heure actuelle de 22 personnes en Europe concentrées en France à Paris et Rennes. Responsable du développement européen de Saqqara au titre de vice-président des opérations internationales, Sherif Danish en est aussi le fondateur. De passage à Paris, il nous fait profiter de sa vision d'un secteur complexe, celui des places de marché b-to-b, et du rôle de son offre vis-à-vis des problématiques produits des grandes entreprises et des fournisseurs.


JDNet Solutions : Comment se présente votre offre?
Sherif Danish :
Notre offre s'articule autour de trois axes principaux pour permettre au fournisseur de créer et de gérer et de transférer son contenu produits à une place de marché. Les trois piliers sont représentés par le sigle TME : Transformation, Management ou Maintenance, et Exchange. En clair, nous prenons un catalogue dans n'importe quel format et nous le structurons pour créer une base de données produits. Ensuite, il faut le maintenir afin de gérer les mises à jour en continu. Et enfin, nous concevons la boutique pour permettre aux utilisateurs d'accéder à ces informations et d'effectuer des recherches paramétriques afin de trouver un produit sur une centaine de milliers. En plus de l'offre catalogue, nous avons d'autres produits comme Solution Server qui représente un guide automatique de l'acheteur à travers une séquence de questions/réponses.


Sur quelles technologies vous appuyez-vous ?
Les modèles de données peuvent être stockés dans des bases Oracle ou même SQL Server. Autrement, nous avons recours aux technologies objets. Nous supportons à la fois la plate-forme Microsoft avec COM/ASP, et Java (J2EE). Nos modules sont livrés sous forme de composants EJB
, et leur exploitation se fait avec JSP. Ensuite, nous exportons les informations au standard XML. Pour certaines entreprises, nous avons créé des objets COM qui sont repris avec XSL côté client.


Quelle démarche avez-vous vis-à-vis des nombreuses spécifications XML ? Et lesquelles supportez-vous ?
En syndication de contenu, nous supportons les formats cXML de Ariba et CPL de CommerceOne. Nous sommes également compatibles avec RosettaNet, qui est plutôt un protocole de requêtes/réponses. Après avoir créé les interfaces avec les deux premières spécifications que j'ai citées, nous constatons qu'il ne nous faut que deux semaines pour ajouter un nouveau format. Si celui-ci n'est demandé que par un client, nous le passons dans les services professionnels. Pour cela, nous regardons les DTD (définitions types de documents) XML demandées, et nous nous y adaptons. Si nous constatons que plusieurs clients réclament ce format, nous le passons en ingénierie et il devient une partie du produit. Nous pratiquons notamment cette démarche avec Biztalk (de Microsoft), car nous savons qu'il va être demandé.


Participez-vous à l'initiative UDDI ?
Absolument, au même titre que les éditeurs Ariba, CommerceOne, Microsoft, etc. Le fait d'agréger l'information produit jusqu'au numéro d'article s'avère très compliqué. Du coup, pourquoi ne pas pratiquer le "Punch Out" ? Nous pouvons aider l'utilisateur à composer son catalogue agrégé, mais nous pouvons aussi envoyer directement le client chez le fournisseur afin qu'il construise lui-même son charriot électronique, ce qui dégage la place de marché d'un important travail d'agrégation. Une fois le charriot créé chez le fournisseur, celui-ci connaît l'utilisateur et peut personnaliser la visite. Lorsque l'utilisateur a terminé, il clique sur un bouton qui renvoie le charriot plein à la place de marché pour que la plate-forme technique reprenne la main. Ariba appelle cela du "Punch Out", et CommerceOne a la même chose derrière le terme "RoundTrip".
Dans ce cadre, il faut quand même un minimum d'informations sur les places de marché, de type Pages Jaunes. Or, UDDI correspond à des Pages Jaunes sophistiquées. L'utilisateur va consulter ce répertoire où se trouvent quatre ou cinq fournisseurs spécialisés, et l'UDDI permet le "Punch Out" vers ces fournisseurs. Dans ce cadre, ces derniers ne sont pas obligés d'être compatibles avec un système donné, et n'ont qu'à déclarer leurs spécialités. Mais si le client souhaite être compatible avec RosettaNet ou autre, il doit disposer sur son site des technologies nécessaires pour supporter le RoundTrip. Et pour nous, ces technologies sont rangées du côté Exchange sous forme de modules.


Comment procédez-vous pour aider votre client dans la saisie de ses catalogues, lorsque celui-ci ne répond à aucune norme ?
Nous ne créons pas nos propres standards dans Saqqara, mais nous l'aidons à créer sa classification comme dans ses catalogues papier. Même si l'information est en format libre, il y a quand même quelques entêtes à identifier avec lui, au niveau des différentes classes de produits et des attributs qui conviennent. Nous pouvons alors dire que c'est son propre standard, différent des autres fournisseurs. Au moins, nous lui permettons d'être en ligne rapidement sans avoir un standard.


Quels sont vos principes de tarification ?
Nous pratiquons les licences en gros depuis 100 000 dollars jusqu'à 500 000 dollars selon le nombre de modules et la taille du serveur. Ensuite, nous facturons la maintenance annuelle et les services liés par exemple à la gestion des contenus. Les règles établissent le montant perçu à 5 dollars ou euros par article. Un catalogue qui contient 10 000 articles coûtera donc 50 000 euros. Evidemment, le prix est dégressif en fonction de l'augmentation du nombre de produits. Quant au temps nécessaire pour la saisie, il s'agit en moyenne de 100 articles par personne et par jour. Comme nous avons une équipe dédiée, nous mettons deux, trois ou quatre personnes dessus mais il est difficile en général de descendre en dessous de deux mois. 10 000 articles peuvent prendre entre deux et six mois.


Proposez-vous un modèle ASP pour les PME ?
Nous offrons l'ensemble de nos produits en mode ASP, ce qui permet aux petits fournisseurs de ne pas dépenser des centaines de milliers de dollars. Cela leur apporte le même résultat à partir de 4 000 euros par mois, soit mois de 50 000 euros par an. Le prix est fonction du nombre d'articles et de l'échelle de valeur. Et nous constatons à présent que même les gros clients nous demandent de pratiquer la location de nos applications en ligne, ce qui nous permet de réaliser un catalogue tout de suite pendant qu'ils préparent l'environnement chargé de l'accueillir.


Pouvez-vous nous citer quelques clients en France ?
Nous travaillons notamment avec Alcatel, Framatome FCI, Dosapro qui est la filiale française du fabricant de pompes Milton Roy, et le fabricant de connecteurs Radiall. En Europe, nous avons aussi Philips Semiconducteurs et GE Industrials.


Selon vous, quelles sont les prochaines orientations technologiques de votre marché ?
La plus importante sera d'aller vers des systèmes comme RosettaNet. Nous pensons que dans cinq ou dix ans, de réels standards existeront dans certaines industries. Avec l'augmentation de la bande passante et de la pénétration de nos différentes solutions, nous arriverons un jour où tous les fournisseurs seront bien équipés et capables de répondre par requêtes agents à des questions sur des produits précis. Pour cela, l'agent consulte les pages jaunes UDDI, identifie cinq fournisseurs, collecte les réponses, les aggrège et les présente à l'utilisateur. Notre développement à venir va aussi dans cette direction, et nous créons des pilotes avec des sociétés comme Lucent Technologies et ses fournisseurs qui suivent le même sens. Dans le cadre précédent, les cinq fournisseurs identifiés disposeront d'un rating de un à cinq étoiles, ce qui facilite l'identification rapide de leurs propositions. Le système saura alors que deux d'entre eux sont compatibles RosettaNet et leur enverra une requête. Alors, l'ingénieur de Lucent pourra cliquer et aller récupérer un produit en "Punch Out". La requête ne sera saisie qu'une seule fois et l'agent s'occupera tout seul du reste. Chez les trois autres, il faudra la reproduire manuellement. Mais les deux premiers auront un avantage très important à mentionner.


Fondateur en 1995, et vice-président des opérations internationales de Saqqara, le docteur Sherif Danish
possède une expertise de 25 ans dans le secteur des technologies de l'information, plus particulièrement dans la conception et la mise en place de technologies de gestion d'informations produits brevetées. Dans ce cadre, il a travaillé au sein d'entreprises telles que Hewlett-Packard, AMP et Xerox. Spécialisé dans la conversion des besoins du marché en produits il a travaillé plusieurs années en France pour le compte d'IBM, en tant qu'ingénieur recherche et gestionnaire de compte, avant de rejoindre le siège de Saqqara situé à San José en Californie. Titulaire d'un doctorat en informatique de l'université de Paris, M. Danish est co-auteur d'un ouvrage Building Database-Driven Web Catalogs paru aux éditions McGraw Hill en 1998.


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