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23/02/01

Umang Gupta, Keynote: "La clef du succès est la crédibilité des processus"

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Retrouvez ici tous les articles du dossier consacré à la mesure de la performance Web

Fondée en mai 1996, un an avant le lancement de sa première offre de services, la société américaine Keynote Systems est aujourd'hui l'un des premiers prestataires mondiaux en matière de mesure de la performance des sites web. En augmentation de 364 % par rapport à 1999, son chiffre d'affaires est passé à 33,8 millions de dollars pour l'exercice 2000 clos en septembre dernier. Aujourd'hui, la société entretient un parc d'environ 12 000 ordinateurs consacrés aux tests effectués pour le compte de plus de 2 900 clients. Umang Gupta, le chairman et CEO de Keynote, était de passage au siège européen à Paris au début du mois de février. A cette occasion, il a exposé sa vision du marché, mais est revenu sur certains des avantages de ses services.


JDNet Solutions : quelle est votre vision du marché en rapport avec la performance des sites web ?
Umang Gupta : Il existe en fait deux marchés différents, qui sont d'un côté la gestion de la performance, et de l'autre le benchmarking, c'est à dire la mesure de cette performance des sites web. Nous nous positionnons principalement sur le second marché, même si nous intervenons de plus en plus dans le premier domaine. Concernant les processus qui sont liés à la mesure, la clef du succès réside dans la crédibilité. Or, celle-ci fait défaut si les mesures ne dépendent que d'une seule source de données. Pour être crédible, il faut pouvoir mesurer la performance et la disponibilité depuis plusieurs lieux géographiques. Plus il y a de mesures, et plus il est possible d'établir des standards. Dans ce domaine, qui reflète notre activité, je pense qu'un seul acteur devrait prédominer à terme, et que cet acteur sera Keynote. A l'heure actuelle, nous comptons notamment parmi nos clients près de 50 % des entreprises de type "Metrix" qui surveillent l'audience des sites web.


En quoi intervenez-vous également sur le segment de la gestion de performance ?
La gestion de performance suppose de la surveillance, des tests et des moyens de diagnostic avant la phase d'approbation. Or, il n'est pas possible de gérer ce que l'on ne peut mesurer. L'objectif pour l'entreprise est de savoir comment améliorer les processus et développer la reconnaissance de l'internaute. Or, nous sommes un acteur incontesté sur le marché de la mesure des performances.


Quelle est votre méthodologie pour les mesures ?
La première question à se poser est : pourquoi mesurer la performance de son site ? Evidemment, cela dépend du niveau de criticité de l'activité Internet dans l'entreprise. Pour effectuer les mesures, nous disposons rien qu'aux Etats-Unis de 70 plates-formes de tests au niveau des backbones. Notre démarche est la même que celle d'une société d'études, qui doit sonder un panel de personnes suffisamment large afin que ses statistiques puissent être valides. Sans nos plates-formes de tests situées chez tous les plus grands opérateurs américains comme AT&T et Sprint, nos résultats seraient faux. Certains de nos concurrents peuvent avoir des accords avec Qwest et AT&T, mais s'ils ne mesurent pas Uunet et si Qwest tombe en même temps, ils ne peuvent avoir une véritable vision globale de ce qui se passe réellement.


Vous avez lancé récemment un service permettant de mesurer la qualité de diffusion audio/vidéo. Votre démarche est-elle la même ?
Lorsque nous mesurons un streaming, la problématique est complètement différente, car il ne s'agit pas de mesurer des performances mais la qualité d'affichage de la vidéo. Or, de bonnes mesures doivent bénéficier d'une présentation appropriée pour refléter correctement les statistiques. Il faut donc représenter ces dernières de façon logique. Dans ce contexte, nous avons mis en place un barême de 0 à 10, où 0 signifie un écran noir et 10 correpond à une séquence audio/vidéo parfaitement retransmise.
De plus, comment un ordinateur qui ne possède pas d'yeux peut-il dire si la qualité d'une vidéo est suffisante ou pas ? Bien sûr, nous mesurons les paquets perdus, mais cela ne suffit pas. Nous avons donc choisi de développer un réseau d'individus qui attribuent des notes en fonction du barême de 0 à 10 que nous avons établi, et nous croisons ces retours avec les données techniques. En agrégeant le tout, nous obtenons des formulaires qui représentent le score final.


Etes-vous uniquement prestataire de services, ou vendez-vous aussi vos technologies aux entreprises qui souhaitent s'en servir en interne ?
Nous ne vendons pas notre technologie, et cela ne figure pas dans nos plans pour l'avenir. Le service que nous vendons permet de gérer une URL, pour mesurer les performances du site ou même un streaming. Dans ce cadre, nous fournissons des agents placés en divers endroits. Au final, notre service coûte environ 1 000 dollars par mois, par URL surveillée et par agent.


Comptez-vous des hébergeurs parmi vos clients, en particulier en France ?
Grâce à nos prestations, les hébergeurs peuvent vraiment garantir la qualité de service sur Internet. En France, nous travaillons avec Fluxus qui utilise nos capacités et notre méthode. Hors des Etats-Unis, nous avons aussi 50 plates-formes de tests, dont 6 à Paris, 6 en Grande-Bretagne et 9 en Allemagne.


Comment voyez-vous évoluer la demande ?
Nous constatons une augmentation importante du nombre de sites à mission critique, et ce sont précisément ceux-là qui dépendent le plus de nos services. En plus de la performance et de la disponibilité, beaucoup veulent aussi mesurer les transactions, le streaming ou même les accès DSL. De ce côté-là, les petits clients sont en général moins intéressés.


Et quelles vont être les prochaines orientations de Keynote ?
Concernant notre domaine d'activité, je pense que nous allons rester dans la mesure de la performance. Nos prochaines orientations techniques devraient concerner la mise en place d'outils pour pouvoir tester la performance des réseaux de données sans-fil et de téléphonie fixe. Nous souhaiterions aussi signer des partenariats avec des acteurs de la gestion de performance applicative comme BMC Software. En France, nous travaillons dans ce domaine avec la société Systar.



Chairman et CEO de Keynote Systems, Umang Gupta assume en même temps la fonction de président du conseil d'administration de NetClerk, une start-up Internet fournissant des services en ligne aux professionnels du BTP. Avant de prendre les rênes de Keynote, il a fondé en 1984 l'éditeur Gupta Corporation devenu depuis Centura Software Corporation, un important fournisseur d'outils de développement, de connectivité et de bases de données aux Etats-Unis. Entre 1981 et 1984, il était vice-président et directeur général de la division Microcomputer Products chez Oracle. Titulaire d'un B.S. en ingénierie chimique de l'Indian Institute of Technology de Kanpur en Inde, et d'un MBA de l'université du Kent dans l'Ohio, Umang Gupta a démarré sa carrière chez IBM en 1973, où il a occupé divers postes commerciaux et d'encadrement.


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