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29/03/01

Le virus W32.Winux ouvre la voie à des virus multi-plates-formes

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Le virus dénommé W32.Winux, découvert hier par la société Central Command, est probablement le premier virus multi-plates-formes. Il se reproduit en effet dans les fichiers exécutables Windows (95/98/Me/NT/200) comme de nombreux congénères, mais aussi parmi les exécutables Linux au format Elf. Il ne fait a priori que se répandre, et n'opèrerait donc pas de manipulations nocives pour l'utilisateur infecté. Mais, au-delà de ces considérations, il peut représenter une souche pour de nouveaux virus ou vers multi-plates-formes. Prévoyants, ses auteurs, qui se réclament du groupe 29A, précisent d'ailleurs qu'il est distribué sous licence GPL, c'est-à-dire en Open Source. Généreux...

Linux immunisé en théorie contre les virus
Il faut cependant préciser que sous les système de type Unix, les virus et les vers ne peuvent se propager de la même manière que sur les systèmes Windows (en tout cas ceux qui sont conçus sur Windows 95/98/Me). En effet, en environnement Unix, les fichiers sont assortis de droits qui empêchent un utilisateur non propriétaire du fichier de le modifier. Pour les fichiers systèmes, ceux-ci appartiennent en général à l'administrateur (root) qui peut seul les modifier. En théorie, un virus doit donc infecter un système par le biais d'un utilisateur connecté en session root, pour qu'un virus soit nocif. Cela élimine notamment par exemple nombre de problèmes liés a la propagation par la messagerie.

Linux vulnérable en pratique
Mais, comme on l'a vu avec le "ver" Lion, les attaques sur des failles connues peuvent être automatisées, de manière à produire un effet similaire à ceux des vers se propageant par la messagerie, en particulier quand les failles se situent sur des programmes détenus par l'administrateur ou lorsque leur bit SUID est positionné à 1 (les programmes bénéficient automatiquement des droits root). Avec le développement des systèmes Linux, de nombreux nouveaux utilisateurs néophytes ne sont donc pas à l'abri de mauvaises manipulations qui,sous le compte root, peuvent conduire à des infections. De même, des distributions installent de nombreux services réseaux par défaut (sendmail, bind, apache...), qui peuvent constituer autant de menaces s'il ne sont pas mis à jour. Un exercice rarement effectué dans le cadre d'une utilisation personnelle par un débutant (un profil qui représente de plus en plus de ventes de boites Linux). Bref, il est à craindre que les virus multi-plates-formes profitent de la coopération (tacite) de ces utilisateurs.
[Ludovic Blin, JDNet]


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