04/02/2001
François Villemin, Linux@Business
: "Avec l'ASP, nous sommes dans une phase d'évangélisation"
Lancé
en mars 2000, Linux@Business s'est positionné sur
le marché de l'ASP (fourniture d'applications hébergées).
Avec un choix technique (et économique) affirmé
: priviligier des plates-formes sous Linux. Avec un an d'existence
et une quinzaine d'applications à son catalogue,
son pdg, François Villemin dresse pour les lecteurs
de JDnet Solutions un premier point de la situation de ce
(jeune) marché.
JDNet
Solutions : Parmi les multiples définitions de l'ASP
qui circulent, quelle est la vôtre ?
François Villemin : A nos yeux, l'ASP
combine trois métiers : la commercialisation de solutions,
l'hébergement et des services d'intégration.
Trois métiers proposés sous la forme d'une
prestation annuelle (nous préférons ce terme
à celui de location) qui englobe la mise à
disposition d'un outil, des garanties de disponibilité,
de sécurité et de mises à jour des
produits, ainsi qu'une hot line.
Quelle différence avec
l'infogérance ?
L'infogérance, c'est une externalisation
qui dépasse le cadre informatique. L'ASP ne représente
donc qu'un volet de cette vaste activité.
Quel est le champ des applications
que vous proposez?
Nous avons à notre catalogue des applications
plutôt généralistes, pour toutes les
directions d'une entreprise, avec une prédilection
toutefois pour les outils correspondants à de nouveaux
besoins. Nous proposons des services pour gérer les
congès payés, les notes de frais, les sondages
internes mais aussi pour traiter les relations clients ou
piloter les forces commerciales. Au total, ce catalogue
compte une qunzaine d'applications.
Toutes développées
par vos soins, en environnement Linux, comme l'indique la
raison sociale de votre entreprise ?
Non, en fait nous avons développé
nous-mêmes trois applications. Les autres viennent
d'éditeurs tiers : Applix
(gestion de la relation client), Akio-Solutions
(gestion des mails), W4
(workflow), eFront
(pilotage des forces de vente), Linkuall
(outils collaboratifs), sans oublier Oracle
ou IBM
pour les bases de données. A quelques exceptions
près, ces applications fonctionnent en environnement
Linux.
Quels avantages tirez-vous de
ce choix technique ?
Tout d'abord de la stabilité, ce qui
au quotidien nous facilite le travail. Ensuite, le choix
de Linux épargne sensiblement les budgets de nos
clients.
Quel est leur profil ?
Le portrait de notre client idéal
est une PME multi-sites, pressée de bénéficier
de certains services applicatifs, et dont le service informatique
est déjà débordé par les taches
courantes. Il est clair que nous ciblons plutôt les
comptes intermédiaires qui affichent un chiffre d'affaires
compris entre 250 millions et 2 milliards de francs .
Sur quels critères sont
commercialisées vos prestations ?
Il s'agit de contrats annuels, ce qui permet
aux clients d'avoir une vision claire de leurs budgets.
Pour le modèle tarifaire, nous sommes évidemment
très dépendants des éditeurs avec qui
nous travaillons, et qui demandent de vendre en fonction
du nombre d'utilisateurs. Ce que nous faisons donc mais
en définissant des tranches de nombre d'utilisateurs
très larges : de 1 à 99 utilisateurs, de 100
à 249, de 249 à 500, etc. De cette manière,
le client peut augmenter le nombre d'utilisateurs des services
sans s'inquiéter systématiquement de l'impact
budgétaire.
Les prospects que vous rencontrez
sont-ils familiers de l'approche ASP ?
Pas vraiment, nous sommes dans une phase
d'évangélisation sur un marché que
j'estime pour cette année entre 200 et 300 millions
de francs. Généralement, durant ces rencontres
avec des clients potentiels, nous commençons par
expliquer notre propre modèle, puis nous en venons
à la technique, souvent pour répondre à
des questions sur la sécurité. Les conditions
commerciales, quant à elles, ne sont abordées
qu'à la fin de nos discussions, seulement quand le
modèle et les services sont bien compris. Ce qui
aujourd'hui demande encore du temps.
Avant de rejoindre en juin 2000 l'aventure Linux@business,
François Villemin a travaillé dans la distribution,
notamment pour Infopoint et Computacenter.
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