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04/12/2001

Benjamin Pardo, Nurun Cythère: "Nous n'avons pas de complexes avec la technologie"

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Filiale du groupe Québécor, Nurun Cythère fait partie de ces e-prestataires qui ont su se démarquer en décrochant de prestigieuses références (L'Oréal, Fnac). Ce qui n'empêche pas l'entreprise de vivre à l'unisson du secteur et de batailler ferme pour rester le maître d'oeuvre de projets e-business techniquement de plus en plus lourds. Le point sur la stratégie avec Benjamin Pardo, directeur général.


JDNet Solutions : Le paysage des e-prestataires évolue sensiblement actuellement. Entre les web agency, les agences interactives ou encore les web intégrateurs, où vous placez-vous ?
Benjamin Pardo : Au regard de notre activité, nous nous sentons à l'étroit dans l'intitulé "web agency". Notre métier ne se limite pas au strict site Web. Nous couvrons la totalité du projet ebusiness, de son inscription dans la stratégie globale de l'entreprise à sa mise en oeuvre technique. C'est pourquoi nous préférons nous qualifier d'agence interactive.


Quelle différence avec un web intégrateur ou une SSII spécialiste des technologies Web ?
Je pense que nous sommes mieux placés que ce type d'acteurs quand les projets engagent les statégies de marketing, de fidélisation client et plus généralement, quand ils s'inscrivent dans une démarche de type "click and mortar". Pour mener ce type de chantier, un consulting global s'impose qui n'entre pas vraiment dans le coeur de compétence d'une structure de "SSII des technologies en ligne". Prenons garde aux raccourcis: ce n'est pas parce qu'un prestataire maîtrise les outils de design web, qu'il est compétent pour élaborer une stratégie de marketing online. Le design n'est en fait que le bras armé d'une stratégie élaborée à l'issue d'une démarche de consulting.


Vouloir accompagner globalement les "click and mortar" revient souvent à mettre les mains dans des intégrations techniques lourdes. Cela entre-t-il dans votre champ d'action ?
Il est clair que l'évolution des projets e-business nous conduit à travailler en remontant de plus en plus dans les strates du système d'information de nos clients. Et de manière quasi-systématique, les projets passent aujourd'hui par la case intégration. Cela ne nous pose pas de problème ; nous n'avons pas de complexes par rapport à la "chose technique". Sur les 135 salariés que compte Nurun Cythère, 44 sont des informaticiens, la plupart issus de sociétés de services. N'oublions pas non plus notre structure Nurun Infosphère spécialisée notamment dans l'intégration de données issues de sources diverses. Bref, les problématiques d'EAI (Enterprise Application Integration, intégration des applications d'entreprise, ndlr) ne nous font pas peur. A titre d'exemple, nous venons de réaliser un site B to B pour le compte de Pinault Bois & Matériaux (filiale du groupe PPR, ndlr) pour lequel il a fallu intégrer le progiciel Movex d'Intentia. Autre exemple encore, pour Surcouf, nous avons traité les problématiques de gestion de stock et de logistique.


Disposez-vous de partenariats privilégies avec des éditeurs ? Avez-vous en matière de technologies des religions ?
Non, nous travaillons dans tous les univers, qu'il s'agisse des technologies Microsoft ou Java. Pour l'EAI toutefois, nous investissons sur Biztalk car il nous semble répondre de manière pragmatique aux problémes d'intégration que nous rencontrons. Mais si un cas client l'exige, nous sommes prêts à travailler avec d'autres solutions. Je crois que cela aussi nous différencie d'un intégrateur : notre travail n'est pas orienté par des partenariats privilégiés avec quelques d'éditeurs.


Comment être compétent sur autant de solutions ? Vous reposez-vous parfois sur des partenariats avec d'autres SSII ?
Il nous arrive de travailler avec des SSII ponctuellement. Ce fut le cas par exemple pour le Club Med puisque nous avons travaillé avec Sema sur la mise en oeuvre de Broadvision. Mais en général nous mettons à profit notre réseau internationational composé de 14 agences et qui compte au total près de 500 informaticiens. Pour bien capitaliser sur leurs compétences, nous sommes organisés en "centres d'excellence". Par exemple, des équipes de Paris et Toronto composent le centre d'excellence pour le serveur d'application Websphere d'IBM tandis qu'un un autre groupe entre Paris et Montréal oeuvre sur les technologies de Microsoft.


Concrètement, face aux clients comment sont aujourd'hui coordonnés les projets ? La situation a-t-elle évolué depuis quelques mois ?
Depuis six mois nous observons une inflexion nette : dès les premiers rendez-vous, le tour de table côté client est beaucoup plus complet qu'il ne l'était. La direction informatique, notamment, est dorénavant présente dès le début du projet. Ce n'était pas toujours le cas. Les clients ont manifestement fait leur révolution culturelle. Et je crois que tout le monde gagne ainsi beaucoup de temps...D'autant que nous ne travaillons plus de manière séquentielle : les groupes de travail pour le consulting, la création, la technique et le business intelligence avancent ensemble sous la houlette d'un comité de pilotage. Ce travail est balisé par de nombreux ateliers organisés chez le client pour s'imprégner de son univers métier. Pour le projet Pinault Bois & Matériaux, nous avons passé du temps en compagnie des maçons. C'est seulement avec ce type d'approche que nous allons parfois jusqu'à initier chez le client une refonte de ses processus métiers dans la perspective d'un projet e-business.



Avant de rejoindre Nurun Cythère en juillet 1999, dont il a pris la direction générale en janvier 2000, Benjamin Pardo a oeuvré dans de grandes agences de communication.


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