13/04/01
"Nous ne croyons pas à
la cohabitation des cultures d'agence et d'intégrateur
au sein d'une même entité"
A
l'heure où de nombreux e-prestataires cherchent à
valoriser leurs compétences technologiques, l'agence
interactive Duke
s'en tient à son métier d'origine : accompagner
les marques sur Internet. Pour rester maître d'oeuvre
global des projets e-business, l'agence privilégie
des partenariats. Une voie que ses deux co-fondateurs jugent
cohérente avec l'évolution du marché.
Vous qualifiez Duke "d'agence interactive", pour
vous quelles compétences recouvre cette notion?
Depuis deux ans que nous existons, notre métier n'a
pas changé : nous conseillons et accompagnons les
marques sur Internet. Une mission qui couvre l'élaboration
d'une stratégie de marque en ligne, une création
adéquate, une politique marketing, une scénarisation
de la relation client et aussi un travail de référencement.
Aucun volet technique dans cette
mission ?
Si, bien sûr, dans le strict cadre
de notre métier. Notre pôle technique compte
une douzaine de personnes, capables de prendre en charge
la mise en oeuvre d'une plate-forme de front office. Pour
le reste, quand il faut par exemple réaliser une
intégration poussée entre un site Web et un
existant informatique, nous travaillons avec des partenaires
tout en restant le maître d'oeuvre global du projet
et l'interlocuteur unique du client. L'une des missions
de notre pôle technique consiste d'ailleurs à
aussurer l'interface avec ces partenaires techniques. Par
exemple pour le compte du journal L'équipe nous avons
collaboré avec la SSII Cosmosbay qui a réalisé
un travail d'intégration à l'aide de technologies
XML.
A côté de la polyvalence
que d'autres structures entendent assumer n'êtes-vous
pas désavantagés?
Nous ne croyons pas qu'il est possible de
tout faire bien. Actuellement, pour les agences et prestataires
Web, il existe deux voies : l'intégration verticale
ou l'intégration horizontale. Dans le premier cas,
la société cherche à cumuler en interne
toutes les compétences qu'exige un projet e-business.
Dans le second cas, c'est une chaîne de partenaires
avec un pilote qui réalise le projet. Si nous avons
choisi la seconde voie, c'est avant tout pour ne pas nous
perdre. Il nous semble en effet très délicat
de faire cohabiter au sein d'une même entité
des cultures aussi différentes qu'une culture d'agence
(de communication, ndlr) et une culture d'intégration
technologique. Cela doit être très déstabilisant
pour l'ensemble de la structure. Ce sont avant tout des
raisons financières, voire boursières, qui
conduisent certaines structures à cumuler des compétences
très distinctes. Mais quand un marché devient
plus mature, n'est-il pas plus naturel que chacun se concentre
sur ce qu'il sait faire ? Dans ce contexte, le tryptique
constitué d'un cabinet de conseil en stratégie,
d'une agence interactive et d'un intégrateur technique
nous semble avoir beaucoup de sens.
N'avez-vous pas observé
récemment une inflexion dans la nature des projets
e-business qui tend à donner plus de poids à
la technologie ?
Franchement, non. Les projets font l'objet
d'une réflexion plus poussée et plus intégrée
à la stratégie globale de l'entreprise, mais
fondamentalement rien n'a changé. Le fonctionnel
continue de primer sur la technique, ce qui n'empêche
pas la direction technique des clients d'être présente
dès les premiers rendez-vous afin de bien contribuer
au projet.
Travaillez-vous de manière
régulière avec des intégrateurs ?
Non, à chaque client sa problématique
technique, et à chaque problématique technique
son prestataire. L'intérêt justement de l'intégration
horizontale que nous évoquions tout à l'heure,
c'est aussi de pouvoir choisir le partenaire le plus adapté.
Donc, ce n'est pas parce que nous avons travaillé
une fois avec un intégrateur web qu'il y aura forcément
une seconde fois.
Issus de la communication off-line, Christine Santarelli
et Matthieu de Lesseux ont tous deux travaillé trois
ans durant au sein de ConnectWorld, l'agence interactive
du groupe Havas Advertising. C'est en 1999 qu'ils ont décidé
de créer leur propre agence qui compte aujourd'hui
48 salariés.
|