17/04/01
"Avec
l'intégration des standards comme XML, SOAP ou encore
J2EE, Domino doit être vu comme un bouquet de services"
Filiale
à 100% d'IBM, Lotus
occupe une place de leader sur le marché mondial
avec 40% de parts de marché et plus spécialement
en France où le chiffre atteint 60%. Ses suites logicielles
vont du simple agenda aux applications les plus complexes
dans le domaine de la gestion de connaissances (Knowledge
Management) ou encore du travail collaboratif. Sous le nom
de code "Rnext", Lotus prépare actuellement
la prochaine version de ses produits phares : les logiciels
de gestion de courrier électronique et de travail
en groupe de la famille Notes et les applications serveur
pour le travail collaboratif et la messagerie regroupées
dans la suite Domino.
JDNet
Solutions : Est-ce que le nom de code Rnext recouvre, plus
qu'un simple effet d'annonce, un réel changement
pour Lotus ?
Emmanuel Obadia : Rnext n'est pas un simple
nom de ville américaine quelconque, comme les codes
employés par certains... Il s'agit d'un développement
commencé il y a 18 mois, au moment de la sortie de
la version 5.0 de Notes et Domino. Les premiers tests de
leur prochaine version ont été effectués
en novembre 2000 puis une première démonstration
a eu lieu en janvier 2001 à Orlando. Ce que nous
annonçons aujourd'hui correspond à la première
bêta publique disponible en téléchargement
sur notre site. Le site en question est d'ailleurs tellement
saturé que l'on envisage de créer des sites
miroirs pour répondre à la demande.
De quelles applications s'agit-il
précisément ?
Le nom de code Rnext signifie que nous préparons
une nouvelle génération du logiciel Notes
intégré, de l'environnement de développement
Domino Designer, du logiciel client léger iNotes
et du client pour terminaux mobiles MobileNotes. Ces applications
ont été regroupées parce qu'elles sont
très interdépendantes. L'évolution
des clients doit bien évidemment suivre celle des
applications serveurs, par exemple.
Quels seront alors les apports
majeurs de la future version Rnext de ces logiciels ?
Aujourd'hui, la liste des fonctions qui seront
disponibles n'est pas encore arrêtée. Mais
nous pouvons affirmer dès maintenant que chaque nouvelle
fonction intégrée aux prochaines versions
bêta sera présente dans la version définitive.
Seule leur présentation peut changer pour des questions
d'ergonomie. A ce propos, nous avons introduit la notion
de "skins" : l'habillage de nos logiciels
sera désormais personnalisable. Parmi les principales
innovations, la nouvelle compression en ligne permettra
de diviser par deux les temps de connexion de nos applications.
Par ailleurs, le support du protocole Imap - point
faible des dernières versions de Domino - a
été entièrement refait et beaucoup
amélioré, les "entrées-sorties"
multipliées, l'administration des serveurs Domino
en mode ASP intégrée et un utilisateur pourra
retrouver en ligne, à distance, sa configuration.
Globalement, les performances du serveur seront supérieures,
notamment grâce à l'amélioration des
algorithmes de stockage. Je peux également vous dire
que nous travaillons beaucoup sur XML et SOAP.
D'ici combien de temps comptez-vous
commercialiser cette nouvelle version de Notes et Domino ?
S'il n'y a pas de date de disponibilité
annoncée, c'est que nous souhaitons éviter
l'effet "version zéro". Nous voulons vraiment
que la version définitive soit aboutie et complète.
La nouveauté réside dans le fait que nous
avons anticipé une phase bêta de plusieurs
semaines, voire plusieurs mois. L'objectif consiste à
publier sur le web une nouvelle version bêta toutes
les huit semaines. La prochaine "build" devrait
donc sortir à l'occasion de notre Developper Conference
qui se tiendra en juin à Las Vegas.
Vous faites donc appel, cette
fois, à la communauté des développeurs.
Comment envisagez-vous cette collaboration ?
Nous sollicitons cette fois les développeurs
parce que depuis les précédentes versions,
le nombre de nos clients à tout simplement doublé.
Nous avons aujourd'hui environ 80 millions d'utilisateurs
à travers le monde. Il est évident que nous
ne maîtrisons pas la totalité des problématiques
qui sont les leurs. Avec Rnext, il va y avoir beaucoup de
changements pour les développeurs, notamment du fait
de l'ouverture de nos applications à tous les standards
de développement, Microsoft et Java. L'implémentation
d'XML en natif, du protocole SOAP, des JSP et de J2EE me
font dire que Domino doit être vu par les développeurs
comme un bouquet de services : des services fournis
soit en ligne, soit en mode programmatique avec toutes les
API nécessaires. Enfin, l'intégration de WebSphere
peut désormais se faire grâce à Java :
on sera en mesure d'invoquer les applications de ce type
depuis l'environnement Lotus et notre langage Lotus Script.
Au final, en quoi cette vaste
période de tests va-t-elle consister ?
Avec Rnext, nous finissons le travail que
nous avions commencé il y a déjà un
certain temps. Nous devons effectuer de multiples tests,
pas seulement avec les développeurs mais aussi auprès
de nos partenaires et de certaines grandes entreprises.
Il va principalement s'agir de vérifier que les applications
développées sous Domino fonctionnent bien
sous Rnext. Mais il faut également s'assurer que
la transition entre deux versions de Domino sur un système,
voire leur éventuelle cohabitation durant une certaine
période, ne pose pas de problèmes. De même,
nous vérifierons que le déploiement de Rnext
n'émpêche pas d'autres grosses applications
de fonctionner correctement chez nos clients. Enfin, nous
prendrons en compte toutes les remontées concernant
l'ergonomie de la part des utilisateurs. Il faut préciser
que, selon nos prévisions, 50% des revenus générés
par Rnext seraient le fait de nouveaux clients ou utilisateurs.
Emmanuel
Obadia, 38 ans, a intégré Lotus en 1994, tout d'abord en
tant que Directeur Marketing des produits de communication
(Lotus Notes, cc:Mail) puis en tant que Directeur Marketing
Produits pour la France. En 1998, il prend ses fonctions
actuelles de Directeur du Technology Group pour l'Europe,
le Moyen-Orient et l'Afrique. Titulaire d'un diplôme d'Ingénieur
en Télécommunications, Emmanuel Obadia a commencé sa carrière
en 1986 comme fondateur de la SSII Kortex Service Informatique
(société spécialisée en développement de logiciel dans la
télécommunication). En 1990, il rejoint Kortex International,
leader en France dans la construction de modems, pour prendre
en charge le développement de logiciels et l'élaboration
de la stratégie produits, et devient Directeur Marketing.
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