23/04/01
"Ce
que veulent les PME, c'est une direction informatique virtuelle"
Officiellement
créé fin 1999, Virtual Computer a mis sur
le marché ses premiers services ASP en septembre
2000. Un "bureau virtuel" accessibles via un terminal
Windows et depuis lequel l'utilisateur accède aux
traditionnelles applications bureautiques. Explications
avec Alain Richet, pdg et fondateur.
JDNet
Solutions : Vous avez quitté Bouygues en octobre
1998 pour travailler sur le lancement de Virtual Computer.
Vous pensiez d'ores et déjà à l'ASP?
Alain Richet : On ne parlait pas d'ASP mais
les PME, elles, éprouvaient déjà le
besoin de s'adosser à des services qui s'apparentent
à une "direction des systèmes d'informations
virtuelle". Bref, un service qui leur apporte l'équivalent
fonctionnel d'un poste informatique mais sans les contraintes
de déploiement et d'administration de celui-ci. Et
c'est bien le sens de la première offre que nous
mettons sur le marché après plusieurs mois
de tests en septembre 2000: un "bureau virtuel"
depuis lequel toutes les applications de Microsoft Office
sont accessibles.
Sur quelle cible vous concentrez-vous
et avec quelle stratégie commerciale ?
Nous nous concentrons sur les PME entre 20
et 500 salariés. Une cible pour laquelle nous avons
bien ajusté, me semble-t-il, notre modèle
tarifaire : pour 99 euros par mois et par utilisateur, nous
fournissons un accès à tous les logiciels
nécessaires dans le cadre d'une utilisation de type
bureautique et groupware. Nous disposons de notre propre
force de vente mais nous comptons aussi constituer un réseau
de partenaires, notamment pour assurer l'installation et
le paramétrage des terminaux.
Des "terminaux" ?
Faut-il en déduire que vous fournissez aussi les
postes matériels ?
Pour environ 150 francs par mois, nous pouvons
louer aux clients des terminaux Windows. Cela dit, nous
pouvons aussi ré-utiliser certains de ses PC. Notre
plate-forme est conçue autour de Windows 2000 et
de Terminal Server Edition (logiciel de Microsoft qui assure
le déport d'affichage sur des terminaux d'applications
qui s'exécutent sur le serveur, ndlr). Les terminaux
doivent donc être capables d'interpréter le
protocole RDP utilisé par Terminal Server, ce que
peut très bien faire un vieux PC.
Vos services applicatifs ne
se limitent pas à la bureautique étendue ?
Non, nous avons négocié avec
des éditeurs comme Sage, ISO ou encore AIMS pour
proposer des services dans les domaines de la gestion comptable,
de la relation client, des campagnes marketing, etc. C'est
un gros travail d'étoffer ainsi notre catalogue.
Pas seulement parce que les logiciels doivent parfois être
modifiés pour être exploités en ASP
mais aussi parce que les éditeurs doivent mettre
au point un nouveau modèle de facturation. Dans bien
des cas, comme nous sommes arrivés assez tôt
sur le marché, nous avons un peu essuyé les
plâtres...
Quels sont aujourd'hui les principaux
obstacles au développement de l'ASP ? Les PME sont-elles
psychologiquement réticentes ?
Les PME demandent bien entendu de grosses
garanties avant de vous confier des données sensibles.
Cependant, leurs questions portent moins sur la sécurité
de notre plate-forme que sur notre capacité à
assurer la reprise en cas de sinistre majeur. Sur ce sujet,
si nous sommes aujourd'hui notre propre hébergeur,
nous n'avons pas encore les moyens d'avoir deux centres.
Toutefois, nous avons pris des précautions pour assurer
un redémarrage rapide en cas de problème...
En fait, je crois que le plus gros obstacle au développement
de l'ASP se trouve plutôt du côté des
opérateurs télécoms qui ne sont pas
encore entrés dans le jeu. S'il l'étaient,
ils proposeraient une forfaitisation de leurs services de
bout en bout, ce qui est encore loin d'être le cas.
Comment voyez-vous la segmentation
du marché des acteurs ASP ?
Je crois que l'on peut distinguer au moins
deux grands types d'acteurs. D'une part, ceux qui, comme
nous, proposent en fait d'externaliser l'informatique traditionnelle.
D'autre part, ceux qui s'appuient des services applicatifs
spécifiquement conçus pour le Web, des applications
en version "light" à mon sens.
Avant de préparer fin 1998 le lancement de Virtual
Computer, Alain Richet a oeuvré a assumé dès
1995 la direction des développements télécoms
de Bouygues, ce qui l'a conduit à créé
puis a dirigé 9 Télécom jusqu'en octobre
1998.
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