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Comment pourrait-on traduire EAI en français ?
Commençons par l'anglais : EAI signifie Enterprise Application
Integration, ce que l'on pourrait traduire donc par "intégration
des applications d'entreprise". Les éditeurs qui
affirment oeuvrer dans le domaine de "l'EAI" proposent
donc des logiciels pour instaurer des échanges entre
des applications qui n'ont jamais été conçues
pour s'entendre. Dans la pratique l'abréviation "EAI"
désigne autant une offre logicielle que les projets d'intégration
d'applications. De plus en plus, on a tendance à parler
de "projets EAI" pour désigner des intégrations
assez complexes, entre une nouvelle application (un logiciel
de gestion de la relation client par exemple) et un existant
informatique.
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Quelle différence entre l'EAI et le "middleware"
?
Les middlewares, ou "les logiciels du milieu" ne représentent
en fait que le premier étage d'une offre d'EAI. En effet,
les logiciels de middleware s'occupent de véhiculer les
données entre les applications. Il s'agit par exemple
des bus logiciels comme MQ Series d'IBM ou encore Rendezvous
de Tibco. Une plate-forme (du moins en théorie) d'EAI
propose bien plus que cela. En premier lieu, un logiciel d'EAI
donne la possibilité de modéliser les processus
et les échanges inter-applicatifs qui en découlent.
But du jeu : dessiner le workflow (la gestion des flux) inter-applicatif.
A partir de cette carte des flux, le logiciel d'EAI prend en
charge la transformation des données et joue ainsi le
rôle de traducteur entre les applications. Enfin, une
fois les données traduites, le logiciel d'EAI s'occupe
de les router et s'appuie à cette fin sur les fameux
middlewares. En résumé, alors que le middleware
reste une affaire de plomberie inter-aplicative, l'EAI est avant
tout une affaire de processus.
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Quels sont les objectifs d'un projet d'EAI ?
En
se lançant dans un projet d'EAI, une entreprise cherche
avant tout à gagner en souplesse et en réactivité.
Techniquement, un projet d'EAI revient à abandonner le
développement d'interfaces spécifiques point à
point entre les applications au profit d'un modèle en
étoile où les applications "collaborent"
autour d'une plate-forme d'EAI. De cette manière, l'entreprise
espère réduire les coûts de développement
et surtout de maintenance de ces interfaces. Pour en arriver
là, elle devra cartographier son système d'information
et modéliser les flux de données au regard de
ses processus fonctionnels. In fine, Ce travail d'assainissement
doit lui permettre d'ajouter des briques à son système
d'information de façon beaucoup plus souple. Bref, l'EAI
vise à donner au système d'information la flexibilité
et la modularité que requiert aujourd'hui la gestion
d'une entreprise.
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Quel rapport avec les projets dits "d'urbanisation" ?
Venu
du monde bancaire, le concept d'urbanisation,
qui a ses théoriciens et son club,
prône un découpage fonctionnel du système
d'information afin de le soumettre aux exigences du modèle
d'entreprise. Aux antipodes des projets dits "Big Bang",
l'urbanisation défend plutôt une évolution
en douceur du système d'information, évolution
qui s'appuie sur un travail de cartographie. Pour les grands
comptes, les projets d'EAI et d'urbanisation sont souvent considérés
comme des préalables indispensables pour ouvrir un chantier
e-business.
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Les éditeurs évoquent en même temps que
l'EAI, le "AtoA" ou encore "l'IAI". De quoi
s'agit-il ?
Les éditeurs ont beaucoup d'imagination et il ne faut
pas toujours chercher la nouveauté derrière chaque
nouveau terme. Les notions de AtoA et d'IAI peuvent être
comparées à celles d'intranet
et d'extranet
; il ne s'agit que d'une question de périmètre.
Le AtoA pour "Application to Application" désigne
les échanges inter-applicatifs à l'intérieur
de l'entreprise ; l'IAI pour "Internet Application Integration"
étend le périmètre aux clients et partenaires
de l'entreprise.
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De plus en plus d'éditeurs EAI développent une
offre de logiciels dits BtoB ? Comment expliquer ce mouvement
?
Les logiciels qui gèrent les flux inter-applicatifs
à l'intérieur de l'entreprise (on parle d'EAI
ou de AtoA) et ceux qui coordonnent ces flux avec les clients
et partenaires de l'entreprise (on parle de BtoB
ou de IAI) sont technologiquement assez proches. Il est donc
naturel que les éditeur d'EAI viennent aussi occuper
le terrain de l'intégration BtoB avec des logiciels
adéquats. Toutefois, à la différence
des logiciels d'EAI, les outils BtoB sont d'emblée
conçus pour fonctionner à travers Internet et
pour dialoguer via les différents dialectes de XML.
Bref, en fonction du périmètre, les logiciels
d'intégration inter-applications doivent gérer
des contraintes différentes. Il est fort probable qu'à
l'instar de webMethods
les éditeurs vont travailler à rapprocher ces
deux types de logiciels mais il n'est pas sûr que ces
outils fusionnent totalement.
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Dans la pratique, l'EAI, c'est avant tout une affaire de très
grande entreprise ?
C'est vrai, les projets d'EAI et d'urbanisation sont avant
tout une affaire de grands comptes aux prises avec un existant
informatique complexe. D'ailleurs, les modèles tarifaires
des éditeurs d'EAI laissent peu de doute sur leur cible...
Toutefois, une PME peut très bien éprouver des
besoins qui s'apparentent à une problématique
EAI, de la même manière qu'elle peut avoir à
se frotter à une intégration BtoB. Des petits
éditeurs comme Interface
se sont d'ailleurs installés sur ce créneau
et Microsoft, avec son serveur de flux Biztalk, cherche entre
autres à couvrir ce genre de besoins.
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