05/03/2001
Avec
"XML Schema", XML devient un véritable
langage de définition de données métier
C'est
l'aboutissement de près de trois années
de travail. Le World Wide Web Consortium (W3C)
vient de publier sous la forme d'une "recommandation"
la spécification XML Schema. En d'autres termes,
un standard vient de naître. "Qui fait enfin
de XML un vrai langage de définition de données
métier", précise Jean-Christophe Bernadac,
directeur technique de Cosmosbay, SSII spécialiste
de XML.
Depuis sa création, XML est resté très
marqué par son origine technologique. A savoir,
SGML, un langage destiné à la modélisation
de gros fonds documentaires. "Or, un standard né
de la gestion documentaire, n'est pas forcément
adapté à la description de données
métiers", commente Christophe Bernadac. XML
ignore par exemple le typage des données (pour
un chiffre par exemple, s'agit-il d'un entier, d'un nombre
décimal ?) ou encore les notions d'héritage
(appliquer à des données une partie des
attributs issus d'autres sources). Et les fameuses DTD
(Document Type Definition) n'apportent pas une solution
viable, notamment parce qu'elle ne sont pas écrites
en XML - leur manipulation s'avère délicate.
Dans ces conditions, difficile de faire réellement
de XML un esperanto des échanges de données.
Depuis trois ans, plusieurs initiatives ont donc vu le
jour pour palier ces manques. Ce long feuilleton a duré
le temps que le W3C réussisse à imposer
XML Schema. "Trois ans, c'est long, mais il faut
dire qu'au fur et à mesure de l'avancement des
travaux, le cahier des charges avait tendance à
s'épaissir...", ajoute le directeur technique
de Cosmosbay. Résultat, ce n'est pas un standard
que le W3C annonce avec XML Schema mais quasiment trois.
La spécification XML comprend en effet trois parties
: la première définit des types de données
pour permettre à une application XML d'identifier
une date, un chiffre, etc ; la seconde décrit des
méthodes pour structurer et valider un document ;
et la dernière, des exemples pour illustrer les
règles d'emplois de XML Schema. "Ce dernier
chapitre semble une bonne idée vu la complexité
du standard", juge Christophe Bernadac.
Pour les éditeurs, la publication de la recommandation
du W3C représente un feu vert pour mettre en oeuvre
XML Schema dans leurs produits. Dans la pratique, beaucoup
n'ont pas attendu cette validation officielle. "Ce
qui contraint à gérer des incompatibilités
entre les outils de développement, confie Christophe
Bernadac. Avec la recommandation, chacun dispose maintenant
d'un document de référence et les logiciels
devraient gagner en interopérabilité".
Voire en fonctions. A titre d'exemple, l'un des services
de la version 1.3 de J2EE,
XML Data Binding, un compilateur qui génère
des classes Java à partir de modèles de
données, était suspendu à la validation
de XML Schema. Par ailleurs, d'autres standards comme
XML Namespaces, combiné avec XML Schema, vont enfin
concrétiser leur potentiel. "Avec ces deux
standards, il devient possible au sein d'un même
document XML de catégoriser les éléments
pour les associer à différents vocabulaires".
Bref, si, avec XML, le Web est entré dans l'âge
de l'information structurée, XML Schema semble
lui ouvrir grand les portes des échanges de données
B to B.
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