05/04/2001
La
Free Software Foundation Europe naîtra en fin de semaine
La
première assemblée générale de la Free
Software Foundation Europe (Fondation Européenne
pour le Logiciel Libre), qui aura lieu le dimanche 6
mai, officialisera la naissance de la nouvelle organisation.
Comme son équivalent aux Etats-Unis, celle-ci se donne
pour objectif de coordonner les initiatives autour du
logiciel libre et en particulier du Projet GNU (GNU
General Public Licence vise à batir un système entièrement
à base de logiciel libre), mais côté européen comme
son nom l'indique. "Ce lancement est l'aboutissement
d'une longue réflexion, notamment sur ce qu'est
vraiment le Logiciel Libre", commente Loïc Dachary,
vice-président de la FSF Europe.
Il y a un an, l'idée germe dans la tête de Georg Greve.
Cet allemand, déjà très impliqué dans le projet du Libre,
imagine une organisation européenne, sur de la FSF
américaine. Il commence par exposer son projet sur les
manifestations du Libre dans tout l'Europe. Et très
vite, il rencontre des interlocuteurs intéressés.
"C'était un préalable, car le but d'une telle organisation
est de fédérer un réseau", insiste Loïc Dachary.
Débutée il y a 5 mois, la phase de concrétisation du
projet va aboutir dimanche prochain au lancement officiel
de la FSF Europe.
Libre
n'est pas Open Source
"Faire en sorte qu'il soit possible pour
tout individu ou toute entreprise d'utiliser des logiciels
libres, et ceci quels que soient ses besoins", résume
Loïc Dachary pour définir l'objectif principal de son
organisation. "Le logiciel libre est une véritable philosophie,
à la différence du mouvement Open Source qui refuse
cette idée", se défend-il. Selon lui, une application
"libre" est associée à quatre libertés : celle
de l'utilisation, celle de l'étude (avoir accès au code
source), celle de la copie et celle de la modification.
Afin de promouvoir cette vision de l'informatique, la
FSF Europe met en uvre plusieurs types d'action. Pour
commencer, elle encourage les développements dans ce
domaine. "En France, nous sommes impliqués dans le projet
Savannah,
qui est un clone du site de SourceForge",
souligne Loïc Dachary. Autre axe : l'organisation
de campagnes de sensibilisation auprès d'utilisateurs
potentiels. "Toutes les personnes que je connais et
qui utilisent des logiciels non libres le font de façon
illégale à partir de copies illicites ; le Logiciel
Libre leur permet de cesser enfin de vivre comme des
voleurs", lance le vice-président comme exemple d'argument
développé dans ce cadre. Enfin, le travail
de la FSF passe par la défense de son idéal. C'est dans
ce but que son antenne française uvre actuellement
à la mise en conformité de la licence GNU GPL avec la
législations en vigueur dans l'hexagone. "Nous nous
sommes également engagés contre la récente proposition
de l'Union Européenne d'appliquer une législation instituant
le dépôt de brevets dans le domaine du
logiciel", complète Loïc Dachary.
Favoriser
le partage de compétences
Outre fédérer l'ensemble de ces initiatives et leur
donner une meilleure visibilité, l'objectif de la FSF
Europe est aussi de favoriser le partage des compétences
acquises par les acteurs du Logiciel Libre. "Nous avons
également des liens forts avec la FSF américaine ; nous
échangeons notamment des ressources en fonction de nos
besoins respectifs", poursuit Loïc Dachary. Côté structure,
la FSF Europe situe son centre en Allemagne - des sections
(baptisées chapitres) étant en train de
se mettre en place par pays.
Voir la retranscription
de notre entretien avec Loïc Dachary sur le site
de la FSF Europe.
|