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15/05/01

CRM : il faut jouer la transparence

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Prendre soin de ses clients : tel était le leitmotiv de toute bonne entreprise, disons traditionnelle. L'expression à peine déformée revient en force, auréolée d'une touche de technologie : il faut gérer sa relation client, se doter au plus vite d'un système de CRM (Customer Relationship Management). Hier comme aujourd'hui, l'intention première est louable : il s'agit en effet d'augmenter la satisfaction de sa clientèle. Les moyens mis en œuvre peuvent parfois se révéler contraires aux objectifs poursuivis moins ouvertement par la majorité des entreprises se lançant dans l'aventure du CRM : à savoir augmenter son chiffre d'affaires et réduire ses coûts d'exploitation.

En effet, la mise en place d'un système de CRM risque de revenir plus cher que prévu en frais de conseil : on estime au Gartner Group que le prix du logiciel représente moins de 30% du coût du projet, tandis que 38% de l'investissement sont consacrés à des services (adaptation du produit, intégration et formation). Le matériel et les télécommunications entrent à hauteur respective de 23 % et de 11 % dans ce budget. Par ailleurs, l'adhésion de la force de vente peut se révéler délicate à obtenir si la système de CRM affiche des performances décevantes.

De "l'intelligence articielle" dans le CRM ?
La définition précise de ses besoins et la réalisation d'un projet pilote sont hautement recommandées avant de se signer un contrat à grande échelle avec un fournisseur de logiciel de gestion de la relation client. Les économies sur les coûts d'exploitation ne sont donc pas si évidentes que cela. Sur Internet, la tentation est grande de tomber dans une relation client tout électronique : le comportement d'un client ou d'un prospect sur un site peut en effet être facilement être mémorisé. Ces données peuvent ensuite être exploitées par des techniques de fidélisation et de personnalisation - les fers de lance de l'e-CRM - de plus en plus poussées. Qu'on en juge ! Les logiciels de type Websphere d'IBM ou Broadvision utilisent des expressions conditionnelles pour adapter le contenu au profil d'un client. Problème : lorsqu'il s'agit de la première visite de l'internaute, quels paramètres doit-on affecter à ces conditions ? Ne serait-il pas possible d'analyser " en temps réel " le comportement du visiteur sur le site, comme le vendeur d'une grand magasin repère discrètement un client potentiel à son attitude devant les rayons ?


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(rubrique Solutions e-business)

C'est cette analyse comportementale instantanée que veut réaliser la société Numsight avec son logiciel Maxeem. Celui-ci scrute les actions de l'internaute dans le flux http issu du site, en déduit un profil à l'aide d'un réseau neuronal et renseigne instantanément les logiciels de personnalisation sur ce que le site doit afficher pendant que le client est en train de le visiter. Des banques, des compagnies d'assurance, des grands de la distribution, tel Ooshop, des sites d'annonces, tel Bonjour, verraient là un moyen assez efficace d'accroître l'efficacité de leur marketing. La solution Intelligentsia de Ptolmix, récemment présentée en France sous l'étiquette Prospect Relation Management, est de la même veine. Elle récolte les données lors du surf d'un visiteur anonyme, les analyse avec des algorithmes d'intelligence artificielle - tiens, le terme redevient à la mode - pour constituer le profil de l'internaute. Le site adaptera alors son comportement, avec les promotions et les contenus adéquats lors des connexions suivantes.

Des règles de bon sens
La cause est donc entendue : avec l'e-CRM, chaque visiteur se verra proposer une offre adaptée à ses besoins et transformera à n'en pas douter son moindre désir en acte d'achat. En théorie du moins. Car en pratique, les algorithmes risquent de faire preuve d'une psychologie rudimentaire et manquer de force de conviction. Il faut avoir à l'esprit quelques règles de bon sens lorsque l'on se lance dans un projet e-CRM (on trouvera une liste exhaustive sur le site d'Appian, voir en particulier Les 10 règles de la personnalisation).

1- Admettre que les meilleurs algorithmes ne sauront pas toujours convaincre l'internaute. On lui ménagera donc des portes de sortie, en l'occurrence des pages exemptes de dispositifs de personnalisation qui lui serviront de repère.

2- Transformer les réticences de l'internaute en avantages. On lui montrera en autres comment tirer parti de la personnalisation, comment il peut aller plus loin pour améliorer le service qui lui est proposé.

3- Respecter les données personnelles de ses visiteurs. Ils ont deux craintes : que l'on en sache trop sur eux et que l'on transmette cette connaissance à des tiers. On montrera ouvertement que l'on sait respecter leur vie privée.

Bref, pour bien prendre soin de ses clients sur Internet, il faudra vraiment jouer la transparence…

[Pierre Lombard, Directeur e-business Benchmark Group]


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