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18/05/01

Amoweba veut "humaniser" la recherche sur Internet

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Créée en août 2000, la société Amoweba lancera en juin un nouvel outil de recherche sur Internet issu des sciences cognitives, une matière récente qui consiste à étudier... la pensée. Co-fondée par un docteur de cette discipline, la société exploite des travaux réalisés depuis mars 2000 dans le but de cérer une solution peer-to-peer fondée sur le modèle des réseaux de neurones. A l'origine du projet, ses initiateurs placent la nécessité de faire face à la surabondance croissante du nombre de documents et d'informations disponibles sur le Net. A cette fin, l'outil s'inspire du fonctionnement du cerveau humain pour reproduire son fonctionnement à l'échelle d'une infrastructure informatique distribuée. Baptisé à juste titre Human Links, le produit final devrait ainsi offrir un niveau de pertinence des réponses et des capacités de personnalisation inégalés jusqu'à présent.

Organiser les informations selon ses propres critères...
Yves Simon, l'un des deux co-fondateurs d'Amoweba, explique qu'il va s'agir pour l'utilisateur de "télécharger un logiciel sur son PC puis d'effectuer l'indexation des pages qui l'intéressent, de ses favoris, selon ses centres d'intérêt". Passé ce point de départ, le logiciel commence d'opérer : "l'ordinateur propose alors une classification automatique sur le modèle d'un réseau de neurones". Dès lors, l'utilisateur peut intervenir à tout moment pour exploiter et développer ce que le vice-président d'Amoweba appelle sa "base de connaissances". Libre à chacun, donc, de créer ses propres critères de pertinence... et adieu les classements imposés par les moteurs et autres guides traditionnels.

Parfaitement intégré à l'environnement web, le logiciel prend la forme d'options ajoutées au navigateur et d'une interface plus complète le cas échéant : "une carte est représentée, sur laquelle il est possible d'intervenir". Au fil de sa navigation, l'internaute peut donc ajouter un document à sa propre base ou encore lancer une requête. Mais l'interface graphique de Human Links permet surtout de visualiser les informations selon un "regroupement graphique par pôles de centres d'intérêt", indique Yves Simon. On imagine une ergonomie vraissemblablement proche de celle du nouveau moteur graphique Kartoo.com, bien qu'appuyée sur une technologie radicalement différente. Car il s'agit ici pour l'utilisateur d'intervenir librement sur cette organisation graphique des informations : rapprochement, éloignement, ajout ou suppression d'éléments.

...et mutualiser l'indexation obtenue
Au-delà de l'interactivité entre le logiciel client et son utilisateur, la magie de Human Links réside peut-être avant tout dans sa fonction de partage des connaissances : à la différence des moteurs classiques, "il n'y a pas de serveur central ou de grosse base de données, souligne le co-fondateur d'Amoweba. La requête en environnement distribué repose sur des algorithmes qui nous sont propres". Le principe consiste donc à envoyer des requêtes à l'ensemble des bases de connaissances connectées. En fonction des centres d'intérêts individuels de l'utilisateur à l'origine de cette requête, les bases les plus pertinentes seront sollicitées. Et tout ou partie des informations obtenues pourront alors être intégrées par l'utilisateur à sa propre base.

Très attaché à "respecter l'anonymat des utilisateurs suivant une éthique et une politique très stricte", Yves Simon insiste néanmoins sur les enjeux commerciaux d'une telle solution pour sa société. En tant qu'architecture peer-to-peer, le vice président rappelle au sujet de Human Links que "plus il y a de gens qui l'utilisent, plus c'est intéressant en termes de pertinence". D'où l'idée de s'assurer dès le lancement un nombre d'utilisateurs suffisant pour rendre l'outil efficace : l'opération "100 000 beta-testeurs" a donc été mise en place pour inciter les internautes à télécharger la première version beta dès sa sortie en juin. A la clé : des cadeaux pour les testeurs et l'objectif d'atteindre 5 000 pages indexées par utilisateur comme base globale de départ. Le "moteur de recherche de 3ème génération" devrait ainsi pouvoir faire la preuve de ses capacités immédiatement.

Un modèle économique humanisé ?
Avec un effectif de 19 personnes, Amoweba espère rapidement convaincre les investisseurs du potentiel de sa solution pour s'attaquer au marché américain. Concernant son modèle économique, un procédé original a également prévalu aux choix stratégiques des fondateurs : "une version gratuite permettra uniquement d'indexer des pages web tandis que la version payante intègrera les documents PDF, Word, etc.", résume Yves Simon. La première proposera simplement à l'internaute de recevoir de la publicité, sans pour autant l'y obliger. "Je ne vois pas à quoi cela servirait d'envoyer de la publicité à quelqu'un qui n'en veut pas", poursuit le vice-président. La version "expert" sera commercialisée pour un prix situé entre 20 et 25 dollars par licence.

De plus, l'utilisateur souhaitant recevoir de la publicité pourra indiquer l'importance qu'il accorde à diverses thématiques et ainsi "doser" la publicité affichée en fonction de ses centres d'intérêts. Et l'idée ne s'arrête pas là : pour que l'utilisateur tolère les messages publicitaires, Human Links ne se contente pas de cette fonction de personnalisation mais s'engage à reverser 50% des revenus qui en découlent à des organisations engagées dans le domaine concerné. ONG ou autres institutions consacrées par exemple à l'enfance bénéficieront ainsi de reversements "correspondant à des causes liées aux centres d'intérêts des utilisateurs". Etrange qu'Yves Simon paraisse défavorable au qualificatif de "révolutionnaire" concernant sa solution...


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