06/07/2001
Comprendre
la chaîne du décisionnel (Partie 2)
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Des spécialités
différentes selon les acteurs
Des applications
au portail, toute une série d'outils viennent ainsi
d'être sollicités pour fournir l'information synthétisée
à l'utilisateur final. Selon les quatre grandes étapes
qui viennent d'être déclinées (extraction, consolidation,
traitement, reporting) entre en jeu une première segmentation
des acteurs. La présence historique de chacun sur l'une
des parties du processus en fait un spécialiste qui
a parfois tendance à se généraliser sur les autres segments.
Pour illustrer par les deux bouts de la chaîne, citons
les exemples d'Informatica (ETL) et de Cognos (reporting).
D'autres restent exclusivement concentrés sur leur spécialité
et tentent même de s'y renforcer, comme Business Objects
(applications analytiques) et Brio Technology (reporting
de masse).
Les
deux derniers acteurs cités illustrent en même
temps la deuxième segmentation qui touche seulement
les deux dernières étapes du processus
décisionnel. D'un côté, certains éditeurs
se tournent vers l'analyse poussée d'un grand nombre
de données pour diffuser les résultats à
la demande vers un petit nombre d'utilisateurs, les
décideurs. Avec ces outils, la possibilité leur
est donnée d'affiner leurs requêtes. En
face, les éditeurs qui jouent la carte du reporting
vers un grand nombre d'utilisateurs, comme Brio, se
tournent de plus en plus vers la notion de portail d'entreprise
présentant dans une même interface personnalisée
les données pré-analysées et l'information
complémentaire, indispensables à l'activité
du salarié.
Choisir son progiciel décisionnel
: un exercice ardu
De la première segmentation
naît alors la première problématique de choix d'une
plate-forme décisionnelle. Lorsqu'il s'agit d'une application
packagée de bout en bout de la chaîne, bien qu'elles
soient encore relativement rares à l'heure actuelle,
le processus se déroule a priori sans difficultés. Mais
il faut parfois remettre en cause l'existant, si toutefois
celui-ci existe. Autrement, la démarche consiste
à coller les applications hétérogènes entre elles
au sein de la chaîne, grâce à des connecteurs
natifs si ceux-ci sont disponibles. Coûteux, des délais
d'intégration supplémentaires sont à prévoir
dans le cas contraire.
De la deuxième segmentation déclinée naît
une seconde problématique de réflexion en amont. Selon
les personnes qui auront accès à l'information et leurs
droits, le périmètre de la solution sera différent.
Alors que les applications analytiques pour les décideurs
génèrent un trafic fort en amont et plutôt
faible en aval, celles tournées vers le reporting
de masse ont tendance à inverser les goulots
d'étranglement. Pour y pallier, un préparamétrage
des indicateurs métiers intervient souvent dans
le second cas afin d'éviter des mouvements incessants
de requêtes/réponses par un grand nombre
d'utilisateurs. Mais cette démarche vise beaucoup
moins les décideurs, dont l'une des missions
consiste justement à définir de meilleurs
indicateurs pour mieux décider.
Client/serveur et web vers
un modèle hybride ?
Comme tout système
d'information dans l'entreprise, le décisionnel doit
donc s'adapter aux infrastructures en présence. Si les
allers-retours avec les applications sont trop fréquents,
si les entrepôts de données sont trop souvent rafraîchis
ou s'il faut répondre à des demandes de reporting massif,
il faut aussi prévoir la charge. C'est pourquoi le parc
client/serveur prend un certain temps à se renouveller
vers des solutions web. Car le simple fait de déporter
l'interface sur le poste de l'utilisateur avec les données
de référence réduit le téléchargement.
Mais d'une part, il serait peut-être temps de passer
au haut débit pour ceux qui n'y sont pas déjà, sachant
que le déploiement des postes clients nécessite aussi
du temps/homme. Et d'autre part, les avantages de HTML
et de ses dérivés ne sont plus à refaire, ne serait-ce
qu'en terme de démocratisation des accès (mobiles, partenaires,
domicile...). Selon certains acteurs, le modèle
idéal vers lequel il faudrait tendre serait mixte,
bâti sur des technologies web avec un petit plug-in
à télécharger une fois pour toutes,
greffé sur le navigateur client.
Pas de renouveau, mais des
tendances diverses...
Pour terminer, il
apparaît que les différents acteurs continuent
de se diversifier. Mais quelle que soit l'offre choisie
ou les outils intégrés d'éditeurs différents, une solution
décisionnelle doit être correctement paramétrée
de bout en bout de la chaîne. Tout comme pour le progiciel
de gestion de la relation client, il apparaît de plus
en plus important de faire jouer un rôle aux utilisateurs
quant aux indicateurs clefs dont ils souhaitent bénéficier
pour mieux travailler.
A côté, les plates-formes connaîssent
un deuxième axe d'évolution. Certains
éditeurs comme Cognos n'hésitent plus
à packager leurs offres vers des domaines particuliers.
Une nouvelle segmentation verticale apparaît,
avec des solutions consacrées aux forces de vente,
aux ressources humaines, ou tout autre service de l'entreprise.
Ici, la gestion de la relation client reste le premier
domaine d'application des progiciels décisionnels.
En règle générale, la problématique
verticale se trouve à mi-chemin entre le décisionnel
pur et le reporting de masse, et intéresse une
certaine catégorie d'utilisateurs seulement.
Et enfin, l'on observe aussi un mouvement de la part
de certains acteurs vers des domaines connexes, comme
Brio déjà cité sur les portails
d'entreprise. Ici, l'on peut également évoquer
le cas d'Acta, qui éditait au départ des
technologies d'ETL qu'il fait progressivement passer
à l'EAI. L'éditeur capitalise ainsi sur
son expertise de connectivité avec les applications,
en vue de fournir une information plus rapidement à
l'aide de caches intermédiaires. Car la véritable
tendance de demain sera visiblement le temps réel.
Dans un contexte où la plupart les responsables
seront aidées dans leurs prises de décision,
les entreprises gagnantes seront celles capables de
réagir au plus vite.
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