27/06/01
NetCine,
nouveau business modèle, nouvelle plate-forme
Née
début 1999 dans le giron de NTI, société
spécialisée notamment dans la mise en
oeuvre de serveurs vidéo, NetCine, plate-forme
de vidéo à la demande, vient d'achever
la version 2.0 de sa plate-forme. Une migration technologique
qui s'accompagne - ou plutôt qui accompagne -
un changement de modèle puisque NetCine ne cherche
plus aujourd'hui à faire valoir sa marque mais
avant tout à commercialiser sa technologie en
marque blanche. La plate-forme technologie a donc été
revisitée pour servir ce nouveau modèle.
Par exemple pour associer à des profils d'utilisateurs
un catalogue et un contenu qui correspond à l'univers
de chacun des clients de NetCine. "Nous proposons
en fait un service intégré de vidéo
club", résume Loïc Ader, directeur
général de la société. Pour
comprendre le sens du mot "intégré",
une visite des coulisses techniques s'impose.
Côté serveur,
XML et objet métiers écrits en C
La totalité de la plate-forme (base de données
client, serveur de streaming...) fonctionne sous Windows
2000, domaine de compétence de NTI. Dans la gué-guerre
qui oppose Microsoft à Real, NetCine a fait son
choix depuis longtemps. L'architecture comprend deux
grands segments. Primo, un back office, adossé
à une base de données SQL Server dans
laquelle puisent des objets métiers écrits
en C++. "Concevoir le modèle conceptuel
de la base de données pour assurer une bonne
gestion de la relation client nous a demandé
un très gros travail, concède Loïc
Ader. C'est grâce au modèle de données
que l'on peut par exemple gérer la territorialité
et délivrer à un visiteur espagnol, le
bon catalogue de films". Les différents
objets métier véhiculent des flux XML
mais ce sont bien des pages HTML qui sont envoyées
par le serveur au navigateur Web des utilisateur. "Nous
n'utilisons XML que côté serveur, précise
Pascal Soveaux, le directeur technique. Par ailleurs
des briques Java sont aussi mises à contribution
pour gérer les services de souscription".
Ce
back office, hébergé chez ISDNet, travaille
de concert avec des serveurs de streaming ou sont stockés
les 30 films aujourd'hui au catalogue - NetCine en prévoit
150 à la rentrée. Des machines qui, sans
suprise, exploitent Windows Media Server. Ces serveurs-là,
une dizaine aujourd'hui, sont répartis chez des
hébergeurs en fonction du public que les clients
de NetCine cherchent à servir. En quelque sorte,
NetCiné crée son propre réseau
de diffusion de contenu (Content Delivery Network ou
CDN). Pourquoi ne pas passer par un prestataire comme
Akamai, spécialiste de la diffusion de contenu
? "C'est un service qui nous coûterait assez
cher et qui ne correspond pas forcément à
notre dimensionnement. Nous préférons
rester maître de notre réseau de serveur
de streaming", tranche Loïc Ader.
Côté client, Windows
Media Player 7 est requis
Pour le moment, le dispositif permet de délivrer
à l'internaute dotée d'une connexion haut
débit (ADSL, câble...) un flux de 360 Kbps
qui lui assure l'affichage en plein écran avec
une qualité semblable à celle du VHS.
Et chaque serveur peut servir simultanément 200
utilisateurs. Pour la version 3.0 de la plate-forme,
les architectes de NetCine voudraient gagner encore
en modularité en éclatant également
le back office chez différents hébergeurs.
"Un protocole comme SOAP, qui permet d'invoquer
des services à distance, pourrait nous aider
à en finir avec la centralisation du back office",
entrevoit Pascal Soveaux.
En attendant, NetCine tente de faire valoir d'autres
atouts de sa plate-forme. Et en premier lieu, la gestion
des droits. Pour la garantir, le service s'appuie sur
les mécanismes de DRM (Digital Right Management,
gestion des droits numériques) propres à
la technologie Windows Media de Microsoft - la version
7.1 du lecteur Windows Media de Microsoft est requise
sur le poste client - la compatibilité totale
avec les Macintosh sera disponible fin juillet. Cette
mécanique gère en quelque sort un ticket
virtuel qui permet à un internaute d'acheter
un droit de visualisation d'un film valable 24 heures.
Les flux (video et audio) sont chiffrés et ne
peuvent être stockés sur un disque à
des fins de gravure. Avec ce dispositif, NetCine peut
se permettre une distribution fine des recettes récoltées:
50% pour l'ayant droit, 8% pour le système gestionnaire
des droits (comme celui de Pathé par exemple
qui a largement contribué au financement de NetCine),
8% pour le portail qui "apporte" le client;
20% pour l'opérateur-diffuseur; et, enfin, 14%
pour NetCine.
Au prix de 25 francs la séance (la stricte opération
de paiement est assuré via un interfaçage
avec la plate-forme d'Atos), les responsables de NetCine
concèdent ne pas gagner d'argent. Mais la société,
qui après une première levée de
15 millions de francs cherche 5 autres millions pour
atteindre la rentabilité, compte aussi réussir
à vendre à de grands groupes la plate-forme
sous la forme d'une solution de serveur vidéo-club
prête à l'emploi.
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