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29/06/01

Questions - réponses : les réseaux et leurs protocoles

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Qu'est-ce qu'un protocole, dans le monde de l'informatique et des réseaux ?
Un protocole est un ensemble de règles qui permettent de définir le mode de communication entre deux entités, logicielles ou matérielles. C'est pourquoi les protocoles n'existent pas seulement sur les réseaux, et peuvent par exemple servir de support aux interactions entre applications (par exemple les standards dérivés de XML pour les échanges b-to-b, lire le Faq correspondant). D'un autre côté, les réseaux ne pourraient fonctionner sans protocoles.

Ensuite, le mode de communication peut varier selon le type de données ou d'informations échangées et la façon dont elles sont transmises d'un bout à l'autre d'une connexion. Et pour qu'une application web fonctionne, il faut un empilement de plusieurs protocoles présentant différents rôles, depuis le mode de transport physique des données jusqu'au mode d'exécution dans leur contexte applicatif, en l'occurence le navigateur.

Quel est cet empilement de protocoles ? S'agit-il du modèle OSI ?
En 1984, l'organisme de normalisation ISO (International Organization for Standardization), basé en Suisse, a développé un modèle de référence pour que les réseaux puissent se développer à l'échelle mondiale en dehors du cercle fermé de certaines entreprises et institutions. Ce modèle est dénommé OSI (Open Systems Interconnection) et comporte quatre couches superposées de protocoles dans sa version simplifiée, et sept dans sa version plus élaborée. En vue de comprendre les différents sigles, l'explication du fonctionnement d'un réseau comme Internet réclame un examen plus approfondi du modèle complexe.

Ce modèle permet-il une connexion de bout en bout ? Comment assure-t-il la cohérence des données ?

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Sur les sept couches, les trois premières ne font pas forcément intervenir les mêmes protocoles tout au long d'une connexion à partir d'un ordinateur doté d'une carte réseau ou d'un modem. Le flux de données peut traverser d'abord une zone de bureaux sur des lignes téléphoniques, puis être modifié pour transiter sur le réseau d'un opérateur, et ensuite se retrouver sur les autoroutes transatlantiques en fibre optique avant de suivre un schéma inverse de distribution aux Etats-Unis. Et ce sont les équipements appelés commutateurs qui se chargent de modifier le flux. En revanche, les quatre couches suivantes doivent conserver les données transmises de bout en bout, sinon le site web ne s'afficherait pas correctement dans l'écran du navigateur.

Quelles sont les trois premières couches du schéma ou modèle OSI ?
1. La couche physique se compose de tous les équipements visibles et des câbles ou fibres qui les relient. Les protocoles qui interviennent à ce niveau sont par exemple DWDM (Dense Wavelength Division Multiplexing) pour la fibre optique ou les normes RS- ou 10baseT en entrée/sortie d'équipements comme les cartes réseaux. Ils définissent les modes de transmission sous forme de signaux, ainsi que l'envoi d'octets pour que les équipements se reconnaissent entre eux.

2. La couche de transmission des données définit la fréquence du signal de manière discontinue de façon à ce que la réception s'effectue sans erreurs. On y retrouve des protocoles comme SDH/Sonet (appellation européenne ou américaine), Ethernet ou même ATM (Asynchronous Transfer Mode).

3. La couche du réseau effectue la différence entre le type de réseaux. C'est à ce niveau que se forment les paquets IP (Internet Protocol), et que des protocoles de routage comme BGP (Border Gateway Protocol) sont utilisés pour décider plus ou moins intelligemment des chemins que vont emprunter les paquets. Ici, les équipements appelés routeurs entrent en jeu pour choisir un chemin plutôt qu'un autre. En dehors d'Internet au sens strict, on y retrouve d'autres formes de "paquets" comme ceux définis par le protocole Frame Relay ou le plus ancien X.25.

A quoi correspondent les quatre suivantes qui doivent être conservées de bout en bout de la transmission ?
4. La couche de transport permet de s'assurer ou non du fait que les données transmises le seront sans aucune perte. Le protocole TCP (Transport Control Protocol) vérifie l'intégrité des paquets en les comparant tout au long de leur transfert avec ce qui a été envoyé, et ce jusqu'à destination. A l'inverse, UDP (Unreliable Packet Delivery) garantit une transmission plus rapide sans contrôle, et est utilisé pour supporter des applications comme le streaming.

5. La couche de session apparaît rarement utilisée dans le contexte d'Internet. Elle permet une connexion directe entre des ordinateurs pour s'échanger par exemple des fichiers.

6. La couche de présentation est la première à s'occuper du type de données échangées, car elle se charge de leur traitement comme leur compression ou leur chiffrement à l'aide de protocoles spécifiques.

7. La couche applicative, enfin, est celle où l'on retrouve les protocoles les plus connus comme ceux du web, de la messagerie et des forums de discussion en direct ou en différé.

Pourquoi parle-t-on de ports TCP/IP ?
Sur Internet, les couches 5, 6 et 7 peuvent être adressées à l'aide de numéros d'accès vers les différents protocoles applicatifs. Le paquet IP comporte ce numéro à l'intérieur de sa fiche signalétique (en-tête ou header). Il existe largement plus de 40 000 ports IP qui correspondent chacun, pour ceux qui sont occupés, à un protocole applicatif différent (ou identique de son prédécesseur mais utilisé différemment). Leur usage n'est pas toujours forcément courant et certains sont même propriétaires. Là dessus, plus d'une moitié sont des ports TCP/IP pour les applications qui réclament une intégrité des données transmises. Mais ceux qui ne le sont pas peuvent être appelés des ports UDP/IP.

Cela a-t-il un rapport avec HTTP, IRC ou même FTP ?
Tout à fait. Par exemple, HTTP (HyperText Transfer Protocol) est le protocole du Web pour transférer les documents HTML et dérivés, qui peuvent comporter des balises commandant le téléchargement de fichiers comme des images, des composants Java et des scripts de pages dynamiques. Il est accessible via le port TCP/IP qui porte le numéro 80.

Les serveurs de fichiers sous FTP (File Transfer Protocol) sont accédés par les ports 20 (par défaut) et 21 (pour les contrôles).

IRC (Internet Relay Chat), qui est le protocole des discussions en direct, correspond au port UDP/IP 194, car une lettre manquante dans un mot prête peu à conséquence.

Toujours parmi les plus connus, on peut citer aussi SMTP (Simple Mail Transfer Protocol) sur le port TCP/IP 25 pour la réception et l'envoi d'e-mails. Parmi les protocoles applicatifs, il existe bien d'autres formes de messageries propriétaires à certains systèmes.

Comment fonctionne le DWDM, qui revient souvent lorsqu'est évoquée la fibre optique ?
Le DWDM (Dense Wavelength Division Multiplexing) est un protocole de la couche 1, qui s'occupe de multiplexage. En clair, la fibre optique transporte les données à l'aide d'un faisceau de lumière qui se reflète dans des micro-miroirs. A l'entrée de la fibre, le faisceau peut être scindé en plusieurs couleurs avec une sorte de prisme afin de multiplier le débit par le nombre de couleurs. Au final, une seule couleur peut transporter le même flux de données que tout le faisceau de lumière avant l'invention du protocole DWDM.

Qu'est-ce que la bande passante du réseau ? Le backbone permet-il de l'augmenter ?
La bande passante correspond au débit maximum de données qui peuvent transiter en même temps à l'intérieur d'un câble ou d'une fibre. Certains protocoles et permettent d'augmenter la bande passante, par exemple par compression ou par multiplexage (voir question précédente). Mais ce n'est en aucun cas le rôle du backbone. Celui-ci est un point central du réseau où se rejoignent des lignes à très haut débit.

Quelle est la différence entre des réseaux LAN, MAN et WAN ?
Il s'agit d'une question de périmètre. Alors que le LAN (Local Area Network) signifie réseau local (celui d'un site ou bâtiment d'une entreprise), le MAN (Metrpolitan Area Network) constitue un réseau métropolitain qui couvre toute une grande ville et ses environs. Et le WAN (Wide Area Network) est un réseau étendu de type liaison transatlantique. Souvent, les protocoles utilisés ne sont pas les mêmes au niveau des deux ou trois premières couches OSI, car les liaisons sont de plusieurs types : fils de cuivre, câbles, fibre optique...

Enfin, pourquoi parle-t-on de dégroupage de la boucle locale avec les technologies DSL ?
En 1997 a été votée une directive européenne demandant aux différents opérateurs historiques de l'UE de "dégrouper", c'est-à-dire débrancher certains fils pour ouvrir leurs équipements aux lignes des autres opérateurs à partir du 1er janvier 2001.

Sur la boucle locale, qui est appelée ainsi pour qualifier le réseau formé par les lignes téléphoniques RTC (Réseau Téléphonique Commuté) classiques, il est possible d'installer d'autres équipements autorisant l'usage de technologies DSL (Digital Subscriber Line). Celles-ci empruntent le même chemin que la voix et en même temps, mais à une plus haute fréquence, donc à une vitesse plus grande. Et l'on distingue l'ADSL, qui apporte un débit asymétrique en transférant plus de données vers l'utilisateur que depuis son PC vers le central puis le serveur, du SDSL dont les débits sont symétriques.


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