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20/07/01

Windows XP sans Java : beaucoup de bruit pour rien ?

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Windows XP n'intègre pas la machine virtuelle Java dans sa bêta version RC-1, et il en sera de même pour la finale prévue pour octobre (lire article d'hier). Mais le pavé jeté dans la mare par l'agence de presse américaine Associated Press et le Wall Street Journal, largement repris et amplifié par les médias du monde entier ne serait-il qu'un tout petit caillou ? Il semblerait bien en tout cas que le phénomène n'ait pas été estimé à sa juste mesure, l'absence de réactions de part et d'autres ayant laissé les imaginations galoper. Mais à présent, Microsoft, Sun et d'autres sortent de l'ombre afin d'apporter les éclaircissements nécessaires.

"Nous avons modifié un grand nombre de choses dans Windows XP sans pour autant les annoncer", déclare Nicolas Coudiere, chef de produit du nouveau système d'exploitation chez Microsoft France. "Sun est au courant du retrait de la machine virtuelle depuis début 2001, et les modifications qu'ils nous ont imposées déconnectaient la Java de Windows XP compte tenu de la date de commercialisation de notre produit. Ceci dit, la version 1.4.4 de la JVM à propos de laquelle nous avons reçu une autorisation sera disponible par ailleurs, et les fabricants de PC pourront même l'intégrer directement dans leurs packages. Du reste, une fois que nous seront certains que tout fonctionne bien avec notre navigateur Explorer 6, notre démarche pourra évoluer. Nous n'avons pas de volonté farouche vis-à-vis de Sun en réaction au procès."

95 % du code Java côté serveur selon Fi System
De plus, il semblerait que l'association à l'origine du communiqué repris dans la presse ait largement exagéré le rôle des applets Java. D'après Christophe Bonnet, directeur de l'activité Conseil en systèmes d'informations de l'agence web Fi System qui figure parmi les plus importants experts des déploiements Java en Europe, "a priori, nous nous sentons très peu impactés, car il existe Java côté serveur et Java côté client. Sur ce dernier point, les applets sont beaucoup moins utilisées qu'auparavant. Et à mon sens, cela ne sera pas forcément un frein car les internautes sont bien obligés de télécharger des plug-ins (additifs) pour Flash et Acrobat. Du reste, si nous regardons aujourd'hui le marché Java, nous avons du réaliser 250 applications Java pour des entreprises, et 95 % du code était côté serveur, c'est à dire des JSP, des EJB et les serveurs d'applications comme ATG, IBM Websphere et BEA Weblogic. Ce qui ne pose pas de soucis car nous nous basons pour cette partie sur la machine virtuelle de Sun."

Pour Webgain, pas de nuage du côté développeurs
En parallèle, le responsable européen du marketing solutions de Webgain, l'éditeur du kit de développement Java le plus répandu, (Visual Cafe racheté à Symantec), nous tiens un discours assez proche. Pour Federico Benincasa, "Ce n'est qu'une question de confort pour l'utilisateur mais pour nous et pour les développeurs, ce n'est pas dangereux. En ce qui nous concerne, nous livrons une ou plusieurs machines virtuelles d'entrée. Quant aux sites qui proposent une application Java, ils pourront mettre un lien vers le plug-in. Ceci dit, Java est surtout situé côté serveur au niveau du back-end et l'utilisateur n'a pas besoin dans ce cas de machine virtuelle sur son poste. Maintenant, si Microsoft n'avait pas donné la possibilité de télécharger un plug-in, il y aurait un véritable problème. Dans le cas présent, cela ne va pas changer la face du monde. Et du reste, rien n'interdit à Sun de développer des machines virtuelles Java pour XP."

"Je pense qu'il s'agit simplement d'un premier mouvement dans la guerre concurrentielle, qui éloigne un peu plus les deux mondes", poursuit-il. "Microsoft ont une technologie .Net qu'ils veulent pousser aggressivement. Maintenant, la machine virtuelle de Microsoft facilite la communication entre les objets Java et Com. Mais il existe plein d'autres méthodes. Les deux environnements devront de toute façon communiquer ensemble et je suis sûr que Microsoft va trouver une stratégie qui marche. J'imagine très bien des architectures qui seraient basées sur des web services pour interconnecter les deux mondes."

La passerelle entre les 2 mondes par les web services
Sur tous ces points, le responsable marketing des technologies Java chez Sun France, Eric Mahé ne contredit personne. Concernant le développement de son propre plug-in: "Sun prépare sa réponse. Nous avons toujours mis à jour notre machine virtuelle en fonction des évolutions de Windows. Ceci dit, je ne connais pas les plans de Sun par rapport à XP." Quant à une passerelle entre les deux technologies, elle devrait effectivement se faire à travers des extensions vers les web services, du moins du côté Sun.

Ainsi, selon Eric Mahé, ".Net n'est ni plus ni moins qu'une instrumentation de plusieurs technologies comme UDDI, ASP+ et ADO+ avec l'arrivée de C#, CLR et des protocoles comme SOAP. De notre côté, nous travaillons sur tout ce qui touche à Java/XML. Cela concerne toute l'architecture J2EE et la partie Jax Pack qui contient toute une série d'API qui ont pour but d'interfacer Java au flux SOAP. C'est à dire, comment activer un web service à travers le protocole SOAP. Tous les travaux en cours sont sur le site JCP.org." Bref, pas de quoi s'alarmer, même si à la question "Microsoft est-il votre principal concurrent ?", Eric Mahé répond "je dirais plutôt que Sun est le principal concurrent de Microsoft". Et tout va donc pour le mieux dans les meilleurs des deux mondes possibles.


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