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23/07/01

Flash ou la victoire de la cigale

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Voici plusieurs années que les maîtres de l'ergonomie nous ont appris que, le fin du fin, pour un site Web, c'était de pouvoir être vu par tous dans de bonnes conditions. Et pour parvenir à cet objectif, une seule solution: écrire du code HTML le plus standard possible. Un impératif qui depuis trois ans nourrit une querelle de chapelle entre les "créatifs cigales" (infographistes, directeurs artistiques) et les "rationnels fourmis" (chefs de projets, ergonomes, ingénieurs). Les premiers prônent l'utilisation de technologies graphiques animées telles que le Flash; les seconds défendent le "tout-en-HTML", visible sans aucun plug-in sur un maximum de plates-formes. Aujourd'hui toutefois, il n'y a plus de doute: les créatifs viennent de l'emporter sur les rationnels. Et ils n'ont pas seulement gagner une bataille mais bel et bien la guerre. En quelque sorte, les cigales ont eu le dernier mot: "Vous ronchonniez, j'en suis fort aise, et bien vous êtes dépassés maintenant !"

Un beau joujou pour infographiste
Pourtant, en 1997, quand Macromedia a fait l'acquisition de Flash, il aurait été bien aventureux de prédire une telle issue. A cette époque, Flash est avant tout un joujou des infographistes. Son principal atout est de pouvoir créer des animations très attractives et très légères, mais il nécessite un plug-in dont le téléchargement prend plusieurs minutes... Il y a trois ans, Flash c'était donc pour "faire du beau", logique étrangère à la plupart des sites ebusiness réputés - un Yahoo ou un Amazon n'utilisent pas Flash.

Seulement voilà, en trois ans, le visage du Web a foncièrement changé. Face à la menace d'une plate-forme commune - le navigateur - unifiant toutes les plates-formes, Microsoft, inquiet de perdre sa position stratégique, a réagi avec l'efficacité que l'on sait. Et aujourd'hui on ne développe plus pour le Web, en langage HTML standard, mais forcément pour Microsoft Internet Explorer, quitte à développer dans une technologie propre à cet éditeur (DHTML). Le mythe du client universel "pur HTML" a souffert...

Flash 5, l'âge de la maturité
Parallèlement, Flash a connu un saut quantique. La version 5 constitue plus qu'un outil performant de design et d'animation; c'est désormais un environnement complet de programmation qui permet non seulement de réaliser du "beau" mais aussi de l'utile. Et nos propres tests nous montrent que des infographistes formés à Flash obtiennent après deux semaines des interfaces de meilleure qualité que les ingénieurs expérimentés en Javascript, tout en passant 30% 50% de temps en moins à les développer et à les tester entre les différentes plates-formes.

Certes, lire du Flash nécessite toujours un plug-in. Mais, là aussi la donne a changé : ce plug-in est maintenant installé par défaut sur Internet Explorer. Surtout, grâce à ce plug-in, une interface Flash est identique sur PC, Windows, Mac, Unix... Autant dire que Flash est devenu de fait le seul outil universel côté client. Une position renforcée par le fait que Macromedia est aussi l'éditeur des deux logiciels (Dreamweaver et Homesite Studio) les plus utilisés pour créer du HTML. Par ailleurs, au début de l'année, Macromedia a acheté la société Allaire, éditeur du serveur d'application Cold Fusion. En rapprochant les fonctions de Cold Fusion et de Flash 5, Macromedia ambitionne de rendre accessible au plus grand nombre les technologies dites dynamiques, encore réservées pour l'heure aux ingénieurs de développement. Finalement, la cigale n'a peut-être pas encore dit son dernier mot...

Avant de rejoindre la Web agency Citycom, en tant que directeur technologie et stratégie, puis en tant que président, Thierry Klein, a notamment oeuvré dans le conseil chez Gemini Consulting.


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