08/02/2001
L'Europe donne son feu vert au réseau mondial de l'authentification
électronique
L'Union Européenne
a approuvé hier un système mondial destiné
à permettre les transactions B to B via
Internet. "Les accords notifiés à la Commission en
avril 1999 (...) permettent aux institutions financières
participantes de fonctionner en qualité d'autorités de
certification individuellement et en concurrence entre
elles, en vue de garantir la sécurité des transactions
commerciales par voie électronique". C'est en ces
termes qu'un communiqué de la Commission européenne
rappelle la demande qui lui avait été faite
il y a deux ans. Créée en 1999, la société
Identrus
fédère en effet de nombreux acteurs technologiques
et financiers dans le but de standardiser les solutions
de sécurisation des transactions électroniques
à l'échelle mondiale.
Un
système qui nécessite la définition
de standards...
Le défi des
solutions de paiement sécurisé en ligne
consiste, on le sait, à s'homogénéiser
de manière à rendre les systèmes
compatibles entre eux. Mais la standardisation constitue
également un argument essentiel en faveur de l'adoption
de tels systèmes par les utilisateurs. Identrus
réunit autour de ce projet des acteurs technologiques
tels qu'IBM, Sun, Unisys, Baltimore, Global Commerce,
Entrust ou encore Compaq et même Microsoft depuis
peu. Mais la structure compte surtout sur la coopération
d'institutions financières telles que Bank of America,
ABN AMRO, Barclays, Deutsche Bank, Royal Bank of Scotland,
Bank of Ireland, Bank of Montreal, Royal Bank of Canada,
Bank of Tokyo Mitsubishi ainsi que Banco Santander Central
Hispano, Crédit Agricole, Crédit Lyonnais
et Société Générale.
Cette liste impressionnante
(bien que non exhaustive) donne la mesure du pouvoir que
détient Identrus en matière d'adoption de
tel ou tel standard de transaction électronique
à l'échelle mondiale.
...sans
faire obstacle à la libre concurrence
De huit banques originellement
réunies, le consortium est passé à
vingt-et-un établissements. Et chaque entité
entend offrir sa propre solution d'authentification de
signature électronique. Un fonctionnement que l'Europe
a jugé tout à fait sain eu égard
à son souci de maintenir un climat de concurrence.
La coordination des efforts menés par les multiples
établissements concernés se concentre sur
l'interopérabilité des systèmes et
sur la fiabilité de leurs échanges. Mais
la Commission a reconnu hier qu'uvrer dans ce sens ne
nuirait pas à la libre concurrence. "L'Union
européenne a déjà reconnu, dans sa directive de 1999 relative
aux signatures électroniques, que l'existence, à l'échelon
mondial, de services de certification sur des réseaux
ouverts était indispensable au succès du commerce électronique
en Europe", rappelle encore le communiqué.
Alors que le thème de la lutte contre les monopoles
et autres attitudes anti-concurrentielles reste on ne
peut plus à la mode, la décision d'hier
entend avant tout signifier "l'importance que la
Commission accorde au développement de marchés concurrentiels
dans le domaine du commerce électronique". Que l'Europe
nous garde...
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