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17/08/01

Palm: terminus pour Be Inc

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Palm a annoncé jeudi soir qu'il entendait acquérir les actifs de Be, la société fondée en 1990 par Jean-Louis Gassée, ex-grande figure d'Apple. L'acquisition, encore suspendue à l'accord des actionnaires de Be, peut surprendre ceux qui voient toujours dans Be Inc l'éditeur de BeOS, un système d'exploitation. Dans les faits, depuis fin 1999, la société avait sensiblement revu sa stratégie pour se concentrer sur les "Internet Appliances", ces appareils grands publics sensés représenter une alternative au PC pour accéder à Internet.

L'Amiga des années 90
En 1990, ce n'est pas seulement un système d'exploitation que Jean-Louis Gassée tient lui-même à présenter à la presse mais une machine, la BeBox. Construite autour d'une carte-mère spécifique et animée par un ou deux processeurs PowerPC, la BeBox était destinée à devenir l'Amiga des années 90 - par analogie avec une machine qui dix ans plus tôt avait su se démarquer par ses qualités multimédia. Jean-Louis Gassée n'entendait pas attaquer de front Windows ; il s'agissait plutôt de proposer une machine conçue pour devenir le joujou préféré d'une communauté composée de développeurs et de professionnels de l'image et de la vidéo. A cette fin, Be avait doté son bébé d'un système d'exploitation, BeOS, conçu autour d'un noyau Unix.

Assez vite, les premières difficultés surgissent, notamment pour produire la fameuse machine. Réservées aux développeurs, les unités arrivent aux compte-goutte. Jamais pris au dépourvu, Jean-Louis Gassée abandonne la plate-forme matérielle pour se concentrer sur le système d'exploitation qui sera porté sur l'architecture x86 (Intel). Là encore, à mi-chemin entre le positionnement d'un Linux et d'un MacOS, BeOS ne réussit pas à convaincre une communauté de développeurs assez large pour donner au système une logithèque digne de ce nom.

Cap sur les "Internet Appliances"
Fin 1999, alors que Jean-Louis Gassée semble avoir le regard de plus en plus rivé sur l'introduction en bourse, Be propose de distribuer gratuitement la version personnelle de son système (qui n'est toutefois pas placé sous une licence de logiciel libre) et, surtout, réoriente la société vers l'élaboration d'une plate-forme logicielle pour le marché potentiellement beaucoup plus vaste - et donc beaucoup plus valorisant en bourse - des "Internet Appliances". Une stratégie qui donnera naissance à la plate-forme "BeIA" composée d'un noyau, d'un navigateur Web, de plusieurs décodeurs (AVI, mp3, mpeg...) etc. Sony la retiendra d'ailleurs pour son terminal eVilla .

C'est donc les développements de Be dans le domaine des logiciels pour "Internet Appliances" - marché dont on attend toujours de voir le développement - qui intéressent un Palm désireux d'étendre le champ d'action de PalmOS. Et puis, il s'agit somme toute d'une acquisition modeste puisqu'elle devrait valoriser Be à... 11 millions de dollars. C'est à la fois peu et beaucoup pour une société qui a généré pour l'année 2000 un chiffre d'affaires de moins de 500 000 dollars pour une perte de plus de 21 millions de dollars...


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