Bibit resserre sa stratégie sur les grands comptes

Un an après son lancement en France, Bibit, plate-forme de fédération des moyens de paiement, nuance sa stratégie. Si à l'époque, les PME semblaient entrer dans son champ d'action, la société se consacre désormais exclusivement aux grands comptes. "Très clairement, les sociétés qui représentent un volume inférieur à 2000 transactions par mois ne nous intéressent pas. Nous nous attachons avant tout au Top 500 des entreprises, lâche Christophe Durand, directeur général depuis six mois de l'activité française de cet acteur néerlandais du paiement "en ligne mais pas seulement", précise-t-il. "Nous fédérons autour de notre plate-forme près de 60 moyens de paiement utilisables via le Web mais aussi par exemple pour la vente par correspondance".

A l'instar d'un Blueline, Bibit ne propose pas ses propres procédés de paiement mais s'occupe de les fédérer. Du point de vue de l'internaute, le dispositif est assez indolore: lors de la phase de paiement, il est simplement redirigé vers les serveurs de Bibit qui lui retournent une interface où figurent les moyens de paiement disponibles. Les marchands eux profitent des avantages de la mutualisation: une couverture assez exhaustive des procédés de paiement existants - "du moins ceux qui ont une réalité économique" précise Christophe Durand -, une gestion de 120 devises de bout en bout, des services disponibles en 12 langues.

Depuis un an, les fonctions de la plate-forme se sont sensiblement étoffées: gestion des abonnements, des paiements scindés, des remboursements et surtout une fonction d'analyse de risque. "En examinant l'adresse IP, la banque d'émission, l'adresse de livraison et la nature du bien acheté nous 'scorons' le niveau de risque de l'acte et pouvons remonter au marchand des alertes." Chateau On Line, client de Bibit, a ainsi pu prendre ses précautions quand une commande venue d'Ukraine a été enregistrée pour livrer plusieurs caisses de champagne à une adresse située en... Angleterre. Des services dont va pouvoir profiter Dell Europe, que Bibit vient de convaincre. Pour conseiller et accompagner ces grands comptes, l'entreprise aimerait aussi en France travailler avec de grandes sociétés de services. "Un chantier ouvert mais de longue haleine", concède Christophe Durand.