24/10/01
Fusions-acquisitions
: qui a racheté qui ?
Voir
le tableau des fusions-acquisitions
Aller
à la deuxième partie (ERP, sécurité,
BDD)
A
l'occasion de la conférence d'ouverture du Symposium
ITxpo 2001 il y a deux semaines, le CEO de Gartner
Group a jeté la consternation dans l'assistance.
Selon Mickael Fleisher, 50 % des entreprises informatiques
établies aujourd'hui auront disparu - sous leur
forme actuelle en tout cas - d'ici trois ans. Si l'annonce
a de quoi faire frémir, elle ne constitue pourtant
pas une révélation dans le climat continuel
de M&A (Fusions-Acquisitions) auquel nous ont habitué
les entreprises ces dernières années.
Nous avons profité de la déclaration de
M. Fleisher pour dresser un petit panorama non exhaustif
de quelques secteurs particulièrement sensibles.
Nous commençons avec quatre domaines mais ce
panorama sera étendu dès la semaine prochaine
à d'autres secteurs technologiques.
En outre, au fil de l'actualité, nous nous efforcerons
de tenir à jour un tableau
récapitulant ces mouvements.
Les serveurs d'applications
C'est Netscape qui a ouvert le feu le premier
parmi les grands avec le rachat de Kiva Software
en novembre 1997, suivi quelques mois après
par Sun, qui procédait
à l'acquisition
du serveur d'application de Netdynamics en
juillet 1998.
Six mois plus tard, ces deux acquisitions etaient englobées
dans un processus plus vaste. Premier temps : le rachat
en
novembre 1998
de Netscape par AOL. Second temps : l'annonce
parallèle, le même jour, d'un accord de
partenariat stratégique de 3 ans entre Sun
et AOL/Netscape/Kiva, avec à la clef un contrat
commercial de
500 millions de dollars sur la même période
visant la
fourniture de serveurs et de services par Sun... De
cette union improbable au départ naîtra
cinq mois plus tard, en avril 1999, le serveur d'applications
iPlanet
promis
à une belle carrière. Aujourd'hui, celui-ci
peut se prévaloir de 13 % de parts de marché,
derrière IBM (31 %) et BEA (41 %),
mais devant Oracle (4 %) et HP-Bluestone (4 %)
(lire
notre article sur ce sujet).
Ne souhaitant pas rater le train Internet/Java, BEA
rachète de son côté le serveur d'application
Java de WebLogic en septembre 1998 pour un montant
total de 190 millions de dollars. Macromedia et
HP seront plus longs à réagir. Le
premier fusionne avec Allaire, et dépose
dans son escarcelle le serveur J2EE d'Allaire - JRun
- en mars 2001. Le second rachète Bluestone
Software en janvier 2001 par échange d'actions,
et ajoute à son portefeuille un serveur J2EE
(Java 2 enterprise edition). Seule exception à
la règle, IBM a développé
seul son propre serveur d'applications - WebSphere -,
une stratégie plutôt payante puisqu'elle
a placé la société en deuxième
position sur ce marché aujourd'hui.
Les solutions de CRM
Un autre marché porteur mais dont l'essor
est plus récent est celui de la gestion de la
relation client (CRM), qui a connu de nombreux rapprochements
de natures très variées. L'un des premiers
rachats notables dans ce domaine est celui du spécialiste
du CTI (Couplage téléphonie/informatique)
Genesys Telecommunications par Alcatel en
janvier 2000, pour un montant de 1,8 milliards de dollars.
Mouvement suivi par l'opérateur canadien Nortel
trois mois après, qui absorbe l'éditeur
Clarify en mars 2000 avant de décider
de s'en séparer un an et demi après en
le cédant à Amdocs pour à peine
200 millions de dollars, afin de se recentrer sur
son coeur de métier dans un contexte économique
tendu.
Côté "pure players", citons la
fusion entre Kana Communications et Broadbase Software
en avril 2001, visant à compléter l'expertise
CRM multi-canal du premier par les outils d'analyse
et de personnalisation du second, et à offrir
un front commun face aux grands éditeurs comme
Siebel. Dernier exemple enfin, le rachat de Remedy
par Peregrine en juin dernier, tous deux acteurs
natifs de l'ITSM (gestion des ressources informatiques).
Cette acquisition est essentiellement motivée
par le portefeuille client de Remedy sur ce secteur,
mais permet également à l'acheteur de
se doter d'une offre CRM jusqu'alors absente de son
catalogue (lire notre
article à ce propos).
Les portails
Le rachat de Sequoia Software par Citrix
en mars 2001 (184,6 millions de dollars) est l'un des
plus marquants sur ce secteur (et des plus onéreux
aussi). En incorporant à son offre les portails
d'entreprise basés sur XML de Sequoia, Citrix
se dote au passage d'un outil qui accélère
l'intégration de son serveur d'application MetaFrame,
notamment pour le Web. Autrement, il est
impossible de ne pas mentionner le rachat de l'éditeur
californien TopTier par SAP en mars dernier,
pour un montant cash de... 400 millions de dollars.
Il faut dire que l'investissement consenti par SAP est
à la hauteur des espoirs qu'il fonde sur son
offre de portail MySAP.com, qui marque la transition
pour l'éditeur d'ERP vers les plates-formes d'information
unifiée.
La démarche de Mediapps en
rachetant Interface
(juillet 2001) reste
comparable à celle de Citrix même si elle
apparaît beaucoup plus modeste. L'objectif pour
l'éditeur français est en effet d'ajouter
l'outil EAI (Enterprise application integration) de
la société acquise à
son offre Net.Portal, et de s'affranchir ainsi d'une
image originelle d'agrégateur de contenus pour
proposer une plate-forme EAI à part entière.
Les solutions d'EAI
Si la zone de partage entre les solutions d'intégration
des flux b-to-b et l'EAI à proprement parler
n'est pas toujours claire en raison même de l'évolution
des offres, l'on peut néanmoins nommer webMethods
et Sybase comme deux cas emblématiques.
Le premier, avec le rachat d'Active Software en
mai 2000, franchit justement le pas entre les deux en
récupérant auprès d'Active des
connecteurs EAI vers les grands ERP, des outils d'administration,
un message broker, etc., qui lui manquaient pour gérer
de bout en bout les processus d'intégration.
Cet achat aura coûté la rondelette somme
d' 1,3 milliard de dollars à webMethods,
qui affichait heureusement un taux de croissance de
son CA de l'ordre de 350 % à l'époque.
Ensuite, l'acquisition de Neon Software par le
spécialiste des bases de données Sybase
(février 2001) participe peu ou prou du même
impératif : pouvoir maîtriser son intégration
avec les systèmes d'entreprises, et notamment
les ERP. Coût estimé de l'opération
: environ 370 millions de dollars.
L'énormité des montants en jeu pour webMethods
et Sybase ne doit cependant guère susciter la
surprise. Les deux éditeurs se positionnent respectivement
3ème et 4ème parmi les 10 premiers éditeurs
d'EAI en France, selon une
étude réalisée par le cabinet Pierre
Audoin Conseil (mai 2001) qui prévoit que
le marché sextuple dans l'hexagone d'ici 2004.
Voir
le tableau des consolidations
Aller
à la deuxième partie (ERP, sécurité,
BDD)
|