12/06/2001
La
transmission de données par le corps humain
Au sommaire de Ça
existe ?
Le corps humain pourrait-il
jouer le rôle d'une couche réseau de premier niveau
? Expérimenté dés 1997 par les laboratoires du MIT
(Massachusetts Institute of Technology)
en
partenariat avec IBM,
le PAN (pour Personal Area Network) tente de prouver
que c'est possible. Connu également sous le nom de "modem
humain" ou "réseau du corps humain", ce concept avance
initialement l'idée d'un système informatique utilisant
le corps humain comme conducteur de données électroniques.
Une technologie imaginée dès l'origine comme un moyen
de synchroniser deux appareils portables ou encore de
récupérer des données personnelles
-dans le domaine de la santé par exemple.
Une
signal répondant aux contraintes corporelles
La technologie
imaginée par le MIT s'articule autour d'une carte
à puce. Contenant un certain nombre d'informations personnelles,
celle-ci est conçue pour émettre un signal électrique
continu capable de transiter à travers le corps de son
porteur. A l'instar des ondes émises par les téléphones
portables, les membres de l'université américaine
précisent que cette méthode n'est pas dangereuse. Principaux
arguments avancés : la puissance générée est infiniment
faible, et la fréquence AM utilisée se place
sur des niveaux bien inférieurs à ceux d'une
émission radio traditionnelle. Quant à la vitesse
de transmission proposée par l'institut, elle est comparable
à celle d'un modem à 2400 bauds.
Recommandant UBIC (Universal binary identification code)
comme système d'encodage des données, les chercheurs
se
lancent à partir de 1996 dans les expériences pilotes.
La même année, le salon Comdex est le théâtre de la
première démonstration publique : des données stockées
dans les fameuses cartes à puces sont échangées entre
deux porteurs se serrant la main. Après ces premières
réussites, les recherches vont continuer. Objectif affiché :
étendre les performances de transmission pour s'affranchir
de l'obstacle des vêtements
et permettre les transactions appliquées à une chaîne
de personnes.
La
concurrence d'autres protocoles sans fil...
Principal promoteur privé de cette initiative,
IBM est également la société qui dépose le brevet du
PAN (1996). Dans ce dossier, les recherches de Big Blue
se concentre d'emblée sur deux domaines principaux
: la transmission de données entre appareils portables
d'une part et l'authentification des utilisateurs dans
le cadre des transactions électroniques d'autre part.
Très vite, l'éditeur imagine de nombreuses
solutions métier : synchronisation de données
personnelles ou professionnelles, récupération automatique
de paniers virtuels dans les supermarchés, identification
des patients et accès instantané à leur historique médicale,
etc... Au vue des applications en production aujourd'hui,
on peut se demander ce qu'est devenu le programme PAN.
Il
y a quelques années, les premières apparitions d'appareils
électroniques portables (assistant personnel, téléphone,
etc.) pouvaient faire croître à un développement rapide
du concept. Aujourd'hui, force est de constater qu'il
n'a pas vraiment dépasser les murs des laboratoires
du MIT et d'IBM. Pour synchroniser les appareils portables,
les industriels ont plutôt opté pour d'autres
protocoles de transmission sans fil (infrarouge, etc.).
Cependant quelques mois après la parution de plusieurs
études médicales mettant en valeur le danger des ondes
sur le corps humain, on ne peut s'empêcher d'imaginer
un éventuel retour du PAN...
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