12/10/2001
Applications
e-business 2002: moins dure sera la chute, selon AMR Research
"Construire les champions
pan-européens: stratégies gagnantes pour l'e-business
collaboratif", c'est ainsi que s'intitulait la deuxième
conférence annuelle européenne que tenait
le cabinet AMR
Research à Londres lundi 3 et mardi 4
décembre. Une série de conférences,
plutôt, auxquelles nous avons assisté et
au cours desquelles de nombreux chiffres prévisionnels
ont été diffusés sur la base de
sondages réalisés au cours des deux derniers
mois auprès des DSI en Europe. En voici une compilation,
qui se montre un peu plus optimiste que ne le laissaient
prévoir les réactions aggrégées
par d'autres cabinets pendant le mois qui a suivi les
terribles attentats du 11 septembre (lire article
de début novembre). Mais selon AMR Research,
la reprise ne devrait pas suffire à couvrir toutes
les dépenses de haut niveau nécessaires
à une e-transformation complète des grands
comptes.
Interview
de Simon Pollard, VP & Service Director (AMR)
Interview
de Kevin Lucas, Senior Analyst CRM (AMR)
2001, année noire pour
les applications e-business
Autant l'an 2000 s'est avéré
excellent pour tous les grands domaines applicatifs
de l'entreprise sauf les ERP (progiciels de gestion
intégrés), autant la première année
du nouveau millénaire a été une
véritable catastrophe. Tous segments confondus,
la croissance des ventes d'applications, qui était
de 29 % l'an dernier, est à présent
estimée à 9 % pour l'année
2001.
Plus en détail, entre 2000 et 2001:
seul
marché en hausse, les progiciels de gestion
intégrés (ERP) devraient renouer avec
la croissance en 2001. L'an dernier: - 2 %,
et maintenant une estimation de + 1 %. Une
nouvelle plutôt bonne pour les SAP, PeopleSoft
et autres Baan. La déprime avait en particulier
conduit ce dernier à se vendre à Invensys
au début de l'année;
les
ventes de progiciels de gestion de la relation client
(CRM) ont augmenté de 71 % en 2000, mais
à présent l'estimation prévue pour
la fin de l'année n'est plus de 15 %;
dans
le même temps, l'évolution de la mise en
oeuvre de systèmes de planification de la
chaîne logistique (SCP) tend à passer
de 36 % à 13 %;
la
gestion des approvisionnements (e-procurement)
recule quant à elle de façon encore plus
notable: une croissance de 29 % estimée,
contre 162 % l'an dernier;
mais
cette dernière n'est pas la plus touchée.
Le recul le plus spectaculaire est celui des plates-formes
de vente pour les sites de commerce électronique:
une toute petite croissance de 5 % cette année,
alors que 2000 témoignait de ventes en hausse
de 144 %;
même
si sa croissance reste plus élevée que
pour les autres segments applicatifs (+ 38 %),
le marché des plates-formes pour les places
de marché b-to-b ne suscite plus du tout
l'engouement (+ 425 %) rencontré l'an
dernier;
moins
touchée, enfin, l'évolution de la vente
de progiciels consacrés à la gestion
du cycle de vie des produits (PLM) ne traduit un
recul que de 42 % à 35 %.
Parmi les autres chiffres
concernant la cloture de l'année en cours, l'après-11
septembre semble avoir suscité un abandon de
9 % des projets, un report ultérieur pour
11 % et une accélération d'environ
4 % d'entre eux. Les autres investissements restent
inchangés.
Une
timide reprise des investissements en 2002
C'est
donc en 2002 que la dépense engagée dans
les applications par les directions informatiques devraient
reprendre, avec une croissance de 14 % à
comparer avec celle de 9 % estimée cette
année. Mais l'on constate une différence
entre la dépense au cours des six premiers mois,
et celle qui sera débloquée au troisième
trimestre. A court terme, on observe un report des budgets
attribués aux initiatives touchant aux ventes
et à la relation client (41 %) ainsi à
la relation fournisseurs (31 %) vers les processus
e-business internes (33 %). Ces chiffres sont à
comparer avec ceux du troisième trimestre où
l'entreprise étendue devrait reprendre du poil
de la bête: respectivement 48 %, 37 %
et 25 % sur les mêmes postes de gestion.
Plus en détail, sur l'année 2002:
les
ERP continuent leurs progression (+ 6 %).
Les projets en cours et les intentions d'implémentation
de modules complémentaires étaient à
l'avantage de la gestion financière et de la
relation client en juin dernier. En décembre,
les orientations ont en partie changé: le CRM
reste au plus haut niveau, suivi à présent
de la planification de la chaîne logistique (SCP)
et de l'e-collaboration (CPFR ou collaborative planning,
forecasting & replenishment);
la
croissance du CRM repasse de 15 % à 21 %;
celle
des applications de SCP reprend: deux points de hausse,
soit 15 %;
la
gestion des approvisionnements est la seule à
poursuivre son recul: en troisième position en
2001, ce poste passe désormais à la quatrième
position ex-aequo avec le SCP: 15 % de hausse également;
la
reprise de la croissance des plates-formes e-commerce
se traduit par un passage de 5 % à 13 %;
idem
pour les plates-formes b-to-b: de 38 % à
42 %;
et
une évolution positive mais encore faible de
la gestion du cycle de vie des produits: de 35 %
à 37 %.
Au final, l'allocation des budgets IT sur l'année
2002 voit 23 % attribués aux applications
e-business, soit le deuxième poste de dépense
derrière le matériel informatique (28 %).
Derrière suivent respectivement les services
IT (en grande partie l'intégration et l'ingénierie)
à 15 %, les dépenses sur les réseaux
(14 %), celles consacrées à la formation
(8 %) et aux outils de développement (7 %).
En clair, des chiffres qui tranchent un peu avec les
prévisions alarmistes de la rentrée.
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