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28/12/01

Techno Top 2001: Le modèle SAP

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Il est bien loin le temps où le Wall Street Journal annonçait que le dernier grand éditeur européen s'était mis en situation dangereuse pour n'avoir pas pris à temps le virage de l'e-business. Il faut avouer que la caricature était facile: qui mieux que SAP pouvait incarner l'informatique "d'avant l'e-business" ? Et pourtant, ce grand paquebot a bel et bien réussi à prendre ce nouveau cap. Mieux, il fait office d'exemple pour bon nombre d'éditeurs de la vague e-business.

L'éditeur allemand était bien placé en effet pour cristalliser les critiques: fournisseur d'un progiciel de gestion, donc à

l'époque d'une plate-forme qualifiée à la fois de "back office" et de "monolithique", son positionnement était forcément remis en cause par les nouvelles architectures en gestation. Des systèmes d'information en quête de "webisation", "d'orientation client", d'ouverture et plus portés sur le "best of breed" que sur "le tout intégré". Sur ce point d'ailleurs, les analystes n'ont pas vraiment amendé leur point de vue depuis un an et demi: pour eux, l'ERP "monolithique" n'est plus le point de gravité du système d'information; le coeur de ces systèmes désormais est représenté par les piliers même de l'architecture (serveurs d'applications, plate-forme d'EAI, etc.). SAP s'est donc brutalement retrouvé dans un climat plutôt hostile, d'autant que les représentants de l'éditeur n'hésitaient pas à afficher leur scepticisme quant à la "nouvelle économie".

Comment l'éditeur a-t-il redressé la barre ? En fait, si la contre-offensive a été tardive, elle a été menée sur tous les
fronts et de façon assez méthodique. SAP s'est d'abord attaché à élargir sa couverture fonctionnelle à des domaines qu'il ne pouvait pas ignorer (en premier lieu, le CRM). Puis, l'éditeur a pris soin de modulariser son offre et d'assurer sa "webisation". En témoignent, le lancement de MySAP.com et le choix de s'adosser aux architectures J2EE. Enfin, à travers notamment le lancement de SAP Portals, fruit de sa collaboration avec Yahoo! et et son acquisition de Top Tier, SAP a su montré qu'il avait intégré la nouvelle donne: à savoir que tout logiciel, même édité par SAP, doit faire preuve "d'intégrabilité" et d'ouverture. Une petite révolution pour un acteur qui a longtemps clamé pouvoir faire tout et tout seul...

Bref, le revirement a été tardif, parfois chaotique (la présentation de MySAP.com n'a pas été un exemple de clarté), mais il a bien eu lieu. Et cela au moment même où les héraults des logiciels centrés sur les échanges inter-entreprises (Ariba et Commerce One notamment dont SAP a d'ailleurs pris 20%), ceux là même qui étaient perçus comme une menace pour SAP il y a seulement 18 mois, ont commencé, à déchanter. Paradoxe: le fournisseur de la nouvelle vague qui s'en sort le mieux s'appelle probablement Siebel. L'éditeur phare de la gestion de la relation client n'a jamais caché son intention de devenir un nouveau SAP et il n'en est pas très loin... Parti du CRM, il s'efforce aujourd'hui d'étendre sa couverture fonctionnelle (récemment vers l'ERM) pour continuer d'accroître la part que représente le business récurrent (autrement dit les "vieux" clients) dans son chiffre d'affaires - plus de 50% déjà. Un modèle, parfaitement incarné par SAP, et dont rève aujourd'hui bon nombre d'éditeurs nés à l'âge de l'e-business...

Ça s'est passé en 2001...

"Notre ambition est de tenir la comparaison avec les offres best of breed", Jean-Michel Franco (SAP)

"L'avenir ? La fin de l'ERP monolithique et la multiplication des passerelles ouvertes", Simon Pollard (AMR)

SAP choisit Java... mais ne tourne pas le dos à .Net

SAP et Yahoo dans la course aux portails d'entreprise

Ariba au plus bas : une restructuration, pas d'acquisition

Questions-Réponses: "Tout intégré" versus "Best of breed"?


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