Les
annonces qu'Oracle a faites lors d'AppsWorld 2002 à
Amsterdam n'ont pas défrayé les chroniques
la semaine dernière... du moins jusqu'à
ce que Larry Ellison entre en scène. Le chairman
et CEO d'Oracle a en effet coup sur coup asséné
deux nouvelles stupéfiantes jeudi soir. Le passage
à un prix unique de 4000 dollars (4500 euros)
de sa suite intégrée 11i d'une part, et
une offre de migration pour ainsi dire gratuite de tout
ou partie de leur système d'information pour
les entreprises utilisant des applicatifs tiers qui
choisiraient d'opter pour l'offre ASP d'Oracle.
Un
tarif unique de 4000 dollars pour toute la Suite
C'est en réponse à une question a priori
anodine, posée par une journaliste lors de sa
conférence de presse jeudi soir dernier, que
Larry Ellison a créé l'événement.
"Quel sera le prix de l'e-Business Suite et de
ses composants ?", a-t-il été demandé
au patron d'Oracle. " Il n'y aura qu'un seul prix
de 4000 dollars pour toute l'e-Business Suite",
a répondu Larry Ellison, à la grande surprise
de ses propres collaborateurs. Un communiqué
de presse officiel tombé vendredi matin, a fourni
un peu plus de précisions toutefois. La suite
intégrée d'Oracle sera ainsi facturée
différemment selon que l'on en soit un "casual
user" (400 dollars) ou un "power user"
(4000 dollars). Que signifient ces deux appellations
?
"Dans le premier cas, il s'agit d'un accès
en mode purement consultatif, ou en self-service pour
des fonctions simples telles que l'établissement
de notes de frais", selon Carole Muller, responsable
marketing France de l'e-Business Suite. "Le power
user en revanche désigne plutôt un opérationnel
ou un fonctionnel qui a accès de plein droit
à une opération de façon interactive".
En d'autres termes, Oracle reprend peu ou prou le distingo
qu'opèrent certains éditeurs qui distinguent,
pas toujours très clairement, utilisateurs "occasionnels"
et "professionnels", comme SAP.
Et pour les modules fonctionnels
?
Cependant, même
en partant sur la base de l'hypothèse la plus
haute, le nouveau modèle est indéniablement
attractif. A titre de comparaison, le seul module Marketing
Online coûte actuellement 4995 dollars (5650 euros)
sur le site de l'éditeur, le module Financials
3995 dollars (4520 euros), tandis qu'il faut compter
995 dollars (1120 euros) pour Partners Online, une des
nouvelles briques de l'e-Business Suite.
Avec
plus d'une dizaine de champs fonctionnels couverts sur
le front-office et le back-office, l'intérêt
économique que représente le nouveau modèle
est évident. Qu'adviendra-t-il des utilisateurs
qui ne souhaitent acquérir qu'une seule partie
de la suite complète ? "Il est probable
que nous adaptions notre tarification en fonction des
modules demandés et de leur nombre", répond
Carole Muller, qui par ailleurs envisage la possibilité
d'une refonte de toute la gamme de prix des différentes
briques, sans pouvoir pour le moment l'assurer.
Comment relancer l'ASP
Mais le plus surprenant
peut-être, c'est la déclaration impromptue
du patron d'Oracle sur le sujet de l'ASP. Si les termes
de l'offre restent à préciser, l'idée
générale est la suivante : inciter les
entreprises à migrer leur système d'information
- en totalité ou partiellement - sur Oracle,
en leur offrant d'héberger leurs applications,
sans leur facturer "ni la migration, ni les services"
connexes, dixit Larry Ellison. De quoi laisser rêveur...
Mais ce n'est pas tout. Durant la conférence
de presse, le CEO d'Oracle s'est par ailleurs engagé
à diminuer de 5% par an les budgets informatiques
des sociétés qui décideraient d'externaliser
leur SI, dans le cadre d'un contrat pluriannuel de cinq
ans. Là encore les modalités d'application
- techniques, commerciales et juridiques - restent à
définir, et nous n'avons pas pu obtenir plus
de détails à l'heure où nous écrivons.
Coup de bluff ou moyen sérieux pour relancer
une offre ASP qui peine à décoller ? A
suivre.
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