L'année
2002 sera celle du début de la quatrième génération
de sites Web. Et avec eux, les entreprises vont commencer
à se transformer pour adapter leur fonctionnement à
de nouveaux modes de relations avec leur clientèle et
avec leurs partenaires : elles seront alors vraiment
dépendantes de la technologie. C'est ce que nous apprend
Infosys, une firme de consultants indienne prometteuse
spécialisée dans le développement de systèmes e-business.
Il aura donc fallu moins de dix ans au Web pour connaître
ces quatre phases de développement qui se chevauchent.
1995 - 1999, première génération : les entreprises
font acte de présence sur le Web, en mettant en ligne
des catalogues et des brochures statiques.
1996 - 2000, deuxième génération : les sites
deviennent interactifs. On peut y passer des commandes
en remplissant manuellement des formulaires. On facilite
la communication des clients avec leur fournisseur.
1999 - 2003, troisième génération : les sites
deviennent transactionnels. Les relations automatiques
interentreprises apparaissent, elles sont transparentes
pour la clientèle. Techniquement, ces améliorations
reposent sur l'utilisation des EAI, du datamining. On
tire parti de la personnalisation et de centres de support
client sur le Web.
2002 - 2010, quatrième génération : c'est la
longue marche de la transformation e-business, les entreprises
adaptent leur fonctionnement aux technologies du Web.
Des processus automatiques se déclenchent entre entreprises
dans une totale transparence, autrement dit les services
Web sont généralisés. Les contacts avec la clientèle
utilisent toutes les possibilités du Web : la voix sur
IP est largement exploitée, la personnalisation est
améliorée...
Si les prévisions d'Infosys se vérifient, il reste donc
huit ans à cette nouvelle génération de sites Web pour
se développer et atteindre ses objectifs. Au fait quels
sont-ils ? Pas de mystère, les impératifs économiques
priment : les réductions de coûts constitueront un des
principaux moteurs de ces changements. Alors comment
se préparer pour bénéficier de ces avantages ?
En
réfléchissant tout d'abord à la manière dont on pourra
automatiser les relations avec ses partenaires extérieurs.
Si jusqu'ici, la transformation e-business a plutôt
porté sur les processus internes, il est temps désormais
de mettre à plat les processus de collaboration avec
ses partenaires. Pas simple : les chaînes logistiques
sont complexes tout comme les procédures qui régissent
les relations entre un grand industriel (de l'automobile,
de l'aéronautique) avec ses sous-traitants. Les premiers
tâtonnements du Web collaboratif laissent entrevoir
l'immensité de la tâche.
En
réfléchissant ensuite à la manière dont on pourra trouver
un équivalent numérique à l'établissement d'une relation
de confiance qui s'établit entre partenaires d'affaires.
Evidemment des techniques de sécurisation des échanges
seront utiles mais elles ne seront pas suffisantes.
En effet, la décision de travailler ensemble est prise
aujourd'hui à l'issue de rencontres (souvent nombreuses),
de négociations (souvent délicates) débouchant sur la
rédaction de contrats (souvent complexes). L'objectif
des services Web est précisément d'automatiser ces discussions
: on trouve son partenaire dans un annuaire, on récupère
la liste de ce qu'il peut fournir, mais comment négocie-t-on
avec lui "électroniquement" ? L'analyse d'Infosys le
vérifie une fois encore : la nouvelle économie n'était
pas une affaire de start-up, mais une réforme profonde
du fonctionnement des grandes structures. Et là les
solutions viendront autant du management des entreprises
que des fournisseurs de technologie.
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