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Idée reçue No 3: "XML c'est l'esperanto du Web"
Troisième épisode de notre série consacrée aux idées reçues de l'e-business. Aujourd'hui, zoom sur XML, le langage qui a fait entrer le Web dans l'âge adulte. (Mercredi 13 mars 2002)
     

Suite de la série d'articles que nous consacrons aux idées reçues de l'informatique. Avec un double objectif: examiner dans quelle mesure les promesses des technologies ont été tenues et permettre au plus grand nombre de prendre le train en marche.

"Esperanto du Web", "Lingua Franca du Web"... Les expressions ne manquent pas pour qualifier le caractère universel du langage XML (eXtensible Markup Language). Le raccourci rend service - dans nos articles parfois - tandis que ce message d'universalité est repris dans les offres logicielles qui affichent ostensiblement leur "support de XML", formule sensée rassurer les utilisateurs sur le caractère standard de leur offre.

Cet engouement s'explique. XML représente en effet un saut qualitatif majeur dans l'évolution des technologies Web. Avant lui, le Web c'était avant tout un langage assez rustique, le HTML, davantage conçu pour la présentation
des données que pour leur structuration. Avec XML, le Web, plus précisément les applications Web, entrent de fait dans l'âge adule. Né de la rencontre de deux mondes, celui de la documentation lourde et celui du Web, XML apporte au Web ce qui lui manquait: la possibilité de dissocier la structure des données de leur présentation et, surtout, de définir à loisir la structure de ces données (une souplesse qui explique le "X" pour eXtensible de XML). Autrement dit: contrairement au langage HTML, dont les balises sont figées, XML est adaptable. Revers de la médaille: contrairement aussi à HTML, XML est tout sauf "prêt à l'emploi" pour les utilisateurs...

De fait, XML ne définit pas véritablement un langage universel de description de données. On voit mal d'ailleurs comment un seul langage de description pourrait couvrir l'ensemble des besoins de description, qu'il s'agisse de données techniques (pour connecter deux applications par exemple) ou de données davantage orientées métier (pour valider un devis par exemple). Si XML ne constitue pas en soi un "esperanto du Web", il dessine en revanche un cadre qui facilite la mise au point de conventions pour échanger des données. D'une certaine manière, XML fournit juste un alphabet. De quoi élaborer des langages qui, eux, dans des univers précis, pourront devenir des "esperanto".

Prenons deux exemples pour illustrer ce propos, le premier technique, le second plutôt métier:

Ce que l'on nomme les Web Services, un ensemble de protocoles destinés à faciliter la mutualisation de services applicatifs à travers le réseau, s'appuient largement sur XML. Ou, plus précisément, sur des langages fondés sur XML comme WSDL (Web Service Description Language) qui permet d'dentifier l'adresse d'un service, les opérations qu'il rend possible, le types de données qu'il peut traiter, etc. Ici, ce n'est donc pas XML à lui seul qui permet d'invoquer via le réseau des services mais une combinaison d'au mois trois protocoles - WSDL mais aussi SOAP, UDDI et d'autres à venir prochainement.

Second cas, celui de Rosettanet. Ce consortium qui réunit des acteurs de l'industrie informatique et électronique a élaboré, en s'appuyant sur XML, un dictionnaire et des processus. Ainsi, le dictionnaire fournit un vocabulaire qui décrit par exemple les spécifications d'une carte réseau tandis que les processus définissent des circuits comme celui de la mise à jour d'une notice technique d'un produit entre un grossiste et son distributeur. Là encore, XML sert de socle mais son rôle s'arrête là. Le consortium a dépensé plusieurs millions de dollars, pour élaborer "au-dessus de XML" les conventions et langages nécessaires pour que les acteurs de ces industries puissent réellement dialoguer.

Qu'il s'agisse de répondre à des problèmes techniques ou fonctionnels, des dizaines de chantiers sont ainsi en cours. Afin que XML soit capable de remplir un éventail aussi large de missions, le World Wide Web Consortium (l'organisme de standardisation de XML ) a d'ailleurs dû développer des protocoles et formats (XSLT, XML Schema ou Namespaces et bien d'autres encore) qui au fil du temps se sont avérés indispensables. Quand un éditeur revendique "le support de XML", il fait donc allusion à une galaxie de langages dont il n'utilise probablement qu'une partie. Et pour cause: XML s'apparente plus aujourd'hui à un puzzle technique complexe qu'à un langage unique et universel. L'informatique, même avec XML, reste une gigantesque tour de Babel.

Voir les autres idées reçues :
"Il existe deux types de logiciels: les uns sont standards, les autre propriétaires"
"La première qualité de Java, c'est sa portabilité"

[Cyril Dhenin, JDNet]
 
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