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W3C et les éditeurs : de l'eau dans le gaz ? |
Tandis que le consortium prend la route du "Web sémantique", les éditeurs le pressent de travailler sur les Web Services. Clash à l'horizon ? (Vendredi
15 mars 2002) |
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mais l'opposition est réelle: le World Wide Web
Consortium (W3C), organisme-clef de la standardisation
du Net, et les éditeurs de logiciels qui sont aussi
ses adhérents, n'auraient plus les mêmes
priorités. Officiellement, les deux parties s'en
tiennent à des paroles courtoises. Mais, en creux,
leurs actions semblent bel et bien dessiner une divergence.
Explications.
D'un côté donc, le W3C, dont les permanents,
rappelons-le, sont des universitaires employés
par les établissements qui constituent le consortium,
à savoir le MIT, l'INRIA et l'université
de Keio au Japon. Pour eux, l'avenir du
Web,
le prochain saut qualitatif, s'appelle, le "web sémantique".
Sous ce terme, se cache notamment l'élaboration
d'un nouveau protocole (RDF) qui permettrait de mettre
plus de sens dans le contenu Web. Pour faire (très)
court, avec RDF il serait possible de préciser
qu'un mot renvoie à un statut (une couleur par
exemple), un autre à une action, etc. De cette
manière, il deviendrait beaucoup plus aisé
de stocker et d'exploiter le contenu du Web. Le Web sémantique
est très clairement le grand projet que le W3C
entend défendre pour le Web dans les années
à venir. Dans une interview accordée récemment
à BusinessWeek, Tim Berners-Lee, inventeur du Web
et directeur du W3C, le "Web sémantique"
fut l'unique objet de discussion.
De l'autre côté donc, les éditeurs,
membres pour la plupart du consortium moyennant une adhésion
de l'ordre de 50 000 dollars l'année. Des éditeurs
perpétuellement désireux de renouveler leurs
promesses technologiques et naturellement à l'affût
de la nouveauté. Et pour ces éditeurs, la
nouveauté aujourd'hui s'appelle les Web services:
un ensemble de protocoles (SOAP, WSDL...) qui facilitent
la mutualisation des services applicatifs à travers
le réseau. Techniquement, les Web services sont
encore très jeunes: les protocoles déjà
annoncés doivent être améliorés
tandis que d'autres manquent encore à l'appel,
par exemple pour garantir la sécurité de
ces services. Pour les éditeurs donc, aucun doute,
l'avenir du Web ce sont les Web Services qu'il faut soutenir
activement. Et surtout, rapidement. "Certains membres
préféreraient que le consortium se concentre un peu moins
sur le Web Sémantique et que le travail de normalisation
notamment dans le domaine des Web Services avance plus
rapidement", reconnaît ainsi Eric Rudder, membre
du comité de direction de Microsoft, sur un ton très
politiquement correct.
Problème: les chantiers
lancés autour des Web Services ont tardé
à prendre forme au sein du W3C. Ce n'est que début
février que des groupes de travail ont été
constitués pour les protocoles SOAP et WSDL. Des
groupes de travail que les éditeurs n'ont pas attendu
pour commencer à mettre en oeuvre les Web Services
dans leurs produits. Certes, les représentants
du consortium reconnaissent ce retard et l'expliquent
(voir
l'interview du président Europe du W3C). N'empêche
que cette divergence s'est déjà soldée
par une conséquence bien concrète: la création
d'un nouveau consortium, WS-I (Web Services Interoperability
Organisation) qui porte assez bien son nom. Mission principale:
élaborer des tests de compatibilité des
outils logiciels et, surtout, préparer la deuxième
vague de protocoles. Des travaux concurrents de ceux du
W3C ? Des deux côtés on préfère
pour l'heure parler de "complémentarité".
Tout en reconnaissant à mi-mots que la cohabitation
au sein d'un organisme comme le W3C des logiques universitaires
et industrielle n'est pas toujours chose aisée...
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