Sécurité
Neurocom dépose le bilan
La SSII mono-experte en sécurité déclare assurer la continuité de son service. Et cherche généreux repreneur désirant étendre ses activités sur ce terrain. (Mardi 2 avril 2002)
     

Près de 20 millions d'euros de CA en 2000 contre un peu plus de 9 millions en 1999, des plans de recrutement ambitieux ces dernières années et quelques gros contrats en 2001... La SSII Neurocom exclusivement positionnée sur les problématiques de sécurité, un secteur d'apparence très porteur, ne montrait visiblement aucun signe de fatigue si l'on s'en tient à ces indicateurs. Pourtant, la société a déposé le bilan le 15 mars dernier. Le 21, le Tribunal de Commerce de Nanterre a statué sur une période d'observation de six mois, et a nommé un administrateur judiciaire. Celui-ci est rentré dans ses fonctions le lendemain afin de trouver un repreneur d'ici le 26 avril. Trois semaines seront consacrées ensuite à l'analyse des offres, et le nom de l'acquéreur devrait être connu à la mi-mai.

Co-fondée en 1991 par Michel Gérard, son actuel pdg et Olivier Erena, un niçois à la tête du conseil d'administration de l'agence web Orlando (selon Societe.com), Neurocom arbore un double positionnement d'intégrateur et d'éditeur de logiciels. Fin 1998 bourgeonne la filiale NetSecure Software en charge de la deuxième activité, dont le président du conseil d'administration est aussi Olivier Erena (fiche).
Cette dernière se retrouve également aujourd'hui en dépôt de bilan dans la perspective d'une reprise conjointe ou séparée de celle de sa maison-mère. Dans une lettre du pdg de Neurocom datée du 22 mars à l'attention de ses clients, celui-ci envisage "sereinement l'issue de cette procédure" car "nous savons que plusieurs entreprises sérieuses préparent une offre".

Par ailleurs, "ceci ne doit pas affecter les relations que nous pouvons avoir avec nos clients" continue la lettre. Des clients qui comprennent de très grands noms parmi lesquels d'importants contrats signés début 2001 (article de la publication locale Azur Entreprises) : la sécurisation de la R&D de Gemplus au niveau mondial, celle des services en ligne de Air France pour une enveloppe d'environ 1,5 millions d'euros, et celle de l'ensemble des sites de la Compagnie Française des Jeux.

La structure tient bon d'ici la probable acquisition
Le matin du jeudi 28 mars, nous avons été prévenu du dépôt de bilan par un message anonyme. Peu de temps après, une personne que nous avons contactée nous a évoqué la fermeture simultanée de la filiale canadienne.
La rumeur est vite démentie par le directeur commercial et marketing de la SSII en France, Gilles Hemery : "Neurocom Canada existe toujours en tant que structure juridique". Selon lui, les autres antennes hors de l'hexagone poursuivent leurs activités, aussi bien celles du groupe (Canada, Tunisie) que celles de la filiale d'édition de logiciels (Italie, Espagne et Canada). Les agences régionales de Neurocom à Nice et Toulouse sont toujours ouvertes, et il n'y a pas lieu de s'alarmer. Sans compter l'effectif de NetSecure, "Neurocom emploie 210 personnes qui sont toujours en poste, [dont] 110 contrats sur site", déclare Gilles Hemery.

La question se pose donc de savoir pourquoi une entreprise qui présente une bonne santé apparente se retrouve dans telle situation. "Le niveau des commandes a augmenté de façon considérable dans les trois dernières années", explique le directeur commercial et marketing. "La sécurité prend aujourd'hui le même chemin que la qualité dans les années 80. Quand nous avons commencé, les délais de prise de décision étaient de deux mois dans les entreprises pour s'équiper d'un firewall. Aujourd'hui, la taille des projets a augmenté, les projets sont plus ambitieux et les délais plus longs, parfois jusqu'à un an, un an et demi. [Or], il n'existe pas de société de même envergure que nous qui ait un même périmètre d'activité concentré exclusivement sur la sécurité. En général, les autres cumulent ce savoir-faire avec des activités réseaux dont la marge permet de supporter l'activité sécurité."

Ce seraient donc essentiellement des problèmes de trésorerie qui auraient conduit Neurocom vers le dépôt de bilan. Nous n'avons pu obtenir les noms des repreneurs potentiels, mais il s'agirait de structures d'une certaine envergure souhaitant étendre leurs activités dans le domaine de la sécurité. "Le marché de la sécurité est un peu bouclé pour les raisons que je viens de vous exposer", indique Gilles Hemery. C'est la raison pour laquelle "Neurocom devrait être extrêmement séduisante [pour] certaines entreprises qui voudraient y prendre pied".

[François Morel, JDNet]
 
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