L'hécatombe continue
sur le marché des services Internet et de l'hébergement,
pourrait-on croire à la lecture de certains titres
de la presse anglo-saxonne sur Via
Net.Works. Si l'on se réfère à
ces articles, le fournisseur américain de services
Internet serait sur le point de fermer ou de vendre
certaines de ses filiales, sans aucune précision
complémentaire sur les divisions concernées.
Il faut dire qu'en début d'année, les
départs successifs du CEO, du président
et de la directrice financière n'ont pas été
de très bonne augure. Par ailleurs, le communiqué
officiel sur les résultats de 2001, daté
du 3 avril, fait état de pertes importantes
l'année passée. Selon le nouveau CEO Karl
Maier cité dans le texte, 2001 a été
une mauvaise année pour l'entreprise. Officiellement,
il envisage à présent, entre autres mesures,
la fermeture ou la revente de ses activités dans
plusieurs pays.
L'ISP-hébergeur doit son existence sur le plan
international au rachat de pas moins de 26 sociétés
dans 15 pays.
Rien qu'en France, Via a acquis le FAI Art Internet,
le registrar anglais NetLink avec son bureau français,
le prestataire de sécurité et transmission
de données DNS Telecom, et le provider local
montpellierain MNet. Or, il n'est pas du tout question
de fermer la filiale française. Selon son directeur
général Philippe Moity, "Via est
présent dans des pays comme l'Argentine, le Brésil,
l'Autriche, l'Irlande et la Belgique, qui ne génèrent
pas plus de 1,5 ou 2 millions de dollars par
an. A l'exception de la France, nous avons surtout une
activité d'ISP traditionnel qui réclame
aujourd'hui une automatisation assez forte, et coûteuse.
La question se pose donc de savoir comment gérer
ces pays et les intégrer dans notre stratégie.
Mais les grands états ne sont pas concernés,
comme la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne,
ou encore les Etats-Unis et le Mexique."
L'exception
française de Via Net.Works
Maintenant,
Via Net.Works envisage-t-il son retrait pur et simple
de ces petits pays ? Rien n'est moins sûr. "A
partir du moment où nous automatisons le plus
possible, nous nous orientons de plus en plus vers la
vente en ligne", continue Philippe Moity. "Nous
réfléchissons donc au lancement d'un site
un peu global qui permettrait aux clients n'importe
où de passer commande. Notre idée n'est
pas de stopper toute activité dans ces pays."
A l'heure actuelle, Via Net.Works est en mesure de proposer
un hébergement à distance dans ses datacenters
situés aux Etats-Unis, au Mexique, aux Pays-Bas,
en Allemagne et en Grande-Bretagne.
Et la France ? Ici, l'ISP-hébergeur est lui-même
hébergé chez LDCom dans le centre duquel
il dispose d'une salle blanche pour ses clients. Et
quand le directeur général dit "à
l'exception de la France", c'est que cette filiale
est synonyme d'un coeur de business un peu différent
pour le prestataire au regard de ses autres implantations
internationales. Dans les faits, "la partie DNS
Telecom représente 80 % de notre business"
explique Philippe Moity, qui était auparavant
l'un de ses dirigeants. "La sécurité
était l'une des activités que DNS Telecom
pratiquait à son échelle, et qui a été
globalisée lors de son acquisition par Via Net.Works.
Nous avons aussi pu être financés et nous
sommes passé en supervision présentielle",
c'est-à-dire en 24/7. "En matière
de sécurité, notre centre de compétences
est la France, et le fait de rejoindre Via nous a ouvert
d'autres marchés en Europe et aux Etats-Unis."
Des
nouvelles offres de sécurité Internet
On le voit
bien, la France n'est donc pas un pays à négliger
pour Via Net.Works. A part si la sécurité
ne faisait plus partie de sa stratégie... En
2001, cette activité représentait environ
20 % du chiffre d'affaires de l'implantation française
qui s'est monté à près de 11 millions
d'euros. "Pour 2002, nous avons l'ambition de conserver
notre CA stable, mais de faire passer la part que représente
la sécurité à 40 %",
indique Philippe Moity. Le positionnement de Via Net.Works
France apparaît aujourd'hui plus proche de celui
d'un intégrateur réseaux et sécurité
que de celui d'un ISP classique, comme le sont les autres
filiales du groupe.
Et pour bien continuer dans cette voie, le prestataire
lance de nouvelles offres packagées dans l'Hexagone
: Global Security et Global Security Pro. A priori,
rien à voir avec la position d'un cabinet de
conseil et d'audit chargé d'aider l'entreprise
à définir sa politique de sécurité
globale. Via reste dans son rôle d'intégrateur
de solutions externalisées de sécurité.
En plus d'une composante de firewall et VPN infogérés
bâtie sur le produit Watchguard, qui n'est pas
nouvelle, ces offres comprennent une nouvelle solution
baptisée Managed Content Filtering. Celle-ci
se décline en deux volets : l'anti-virus au niveau
de plusieurs flux possibles (web, messagerie...), et
le filtrage web pour empêcher la connexion des
employés à des sites interdits. Le prestataire
propose les solutions InterScan de Trend Micro sur le
premier volet, et le logiciel iCognito sur le second.
Avantages de la supervision décentralisée
et dédiée
"Il existe deux façons de rendre
le service", complète Philippe Moity. "La
première est celle de l'opérateur ou de
l'ISP qui est un modèle centralisé et
mutualisé. Nous sommes sur le modèle inverse
: décentralisé et dédié.
En clair, notre client place ses machines où
il le souhaite, dans ses propres locaux ou chez son
hébergeur, et nous lui proposons l'outsourcing
à domicile. Et nous lui offrons aussi la réversibilité.
Si vous confiez votre sécurité à
un opérateur, il n'est plus possible ensuite
de changer d'opérateur. D'autre part, si vous
établissez une liaison VPN (réseau privé
virtuel) entre Paris et Barcelone, l'opérateur
dira "changez de prestataire et venez chez nous".
A titre indicatif, le prix de l'offre Global Security
s'étend de 600 à 1 500 euros
selon le nombre d'utilisateurs et le débit compris
entre une liaison ADSL à 1 ou 2 Mbit/s et
une liaison louée à 34 Mbit/s. Le
tarif augmente en cas d'usage intensif d'Internet, en
cas de volonté de l'entreprise de protéger
tous ses flux avec Interscan, et si celle-ci désire
la mise en place d'un mécanisme de haute disponibilité
comme de la répartition de charge entre deux
serveurs. A partir de là, Via Net.Works supervise
le tout en 24/7.
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