PeopleSoft, CommerceOne, I2,
e.Piphany, Broadvision, Interwoven... Ces deux dernières
semaines, les "profit warnings", ou annonces
de résultats en deça des prévisions
annoncées, ont été légions
en particulier sur les secteurs des technologies de
l'information. Mais si l'une d'elle n'était pas
prévue au programme, c'est bien celle d'IBM lundi
dans la journée. Au début de l'année,
le géant de l'informatique toutes catégories
confondues escomptait atteindre plus de 20 milliards
de dollars de chiffre d'affaires au premier trimestre
2002. La différence s'avère salée,
puisque les nouveaux chiffres annoncés tournent
autour de 18,5 milliards de dollars. Au premier
trimestre de l'année 2001, le chiffre d'affaires
de Big Blue était d'environ 21 milliards
de dollars.
Selon le communiqué
officiel d'IBM, la perte serait principalement due
à un ralentissement des ventes OEM de sa division
technologique.
Cette
activité regroupe les différents composants
et périphériques que le géant revend
à des tierces parties pour être intégrés
dans leurs produits finis. Parmi ces matériels,
des puces électroniques, des disques durs, et
des unités de stockage. Juste derrière
et suite à l'annonce d'IBM, le fournisseur majeur
sur ce dernier segment, EMC, perdait 6 % sur le
NYSE (New-York Stock Exchange). Il y a quelques mois
avaient circulé des rumeurs de rapprochement
entre les deux sociétés, vite démenties
de part et d'autres. Suite à la chute de son
action, EMC a tenu à rappeler qu'il anticipait
toujours cette année une croissance substantielle
des investissements des entreprises dans le stockage
de leurs données.
Dell
et HP-Compaq rattrappent les marchés
De part et
d'autres, des analystes ont également appuyé
du doigt sur le ralentissement des ventes de PC qui
a touché IBM davantage que certains de ses concurrents.
Ainsi, Dell a finalement revu à la hausse son
chiffre d'affaires pour le premier trimestre après
une excellente année 2001 qui a vu le fabricant
rogner sur les parts de marché de Big Blue en
même temps que sur celles du moribond Gateway.
En face d'IBM, l'autre surprise parmi les géants
de l'informatique combinant de multiples activités,
dont celle de constructeur de PC, se nomme HP/Compaq.
Dans la journée de mardi, Compaq, l'un des deux
protagonistes en route vers la fusion, a dévoilé
que ses propres résultats battrait ses estimations.
Le yo-yo financier a donc remonté en partie la
place de Wall Street.
Mais depuis, le club
des fournisseurs de technologies de l'information ayant
déclaré un "profit warning"
a encore gagné un membre de plus : Nortel Networks.
L'équipementier américain a déclaré
une perte plus importante que prévue au premier
trimestre, de 1 cent supplémentaire par
action par rapport à celle qu'il avait estimée
à 13 cents par action. Bien évidemment,
il apparaît logique que cette perte ne soit pas
directement liée à celle d'IBM. Mais le
ralentissement des investissements informatique avait
été annoncé l'an dernier par les
DSI sondés à de multiples occasions (articles
de JDNet Solutions sur les enquêtes
de Morgan Stanley en août, AMR
Research en décembre...). L'analyse a déjà
été faite et refaite sur le marché
des télécommunications, la difficultés
des opérateurs entrainant la chute des commandes
chez les équipementiers. A part sa division technologique
OEM, IBM n'en a pas dévoilé davantage
sur les raisons de sa perte. Mais parmi les sociétés
ayant déjà déclaré leurs
"profit warnings" figurent un certain nombre
de partenaires du géant. Et la théorie
des dominos n'est encore une fois pas à écarter.
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