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La gestion de la relation client
serait-elle un îlot de survie ? Coup sur
coup, deux cabinets d'études viennent de publier
en ce début avril leurs études prévisionnelles
sur le marché des services autour de la gestion
de la relation client. L'an dernier, selon le
communiqué de Gartner Dataquest daté
du 9 avril 2002, ce marché a pesé
quelque 22 milliards de dollars au niveau mondial
contre 19,9 milliards en 2000, soit une croissance
de 10,6 %. Pour cette année, la prévision
se monte à 25,3 milliards de dollars, soit
15 % de croissance. D'ici 2006, année au
terme de laquelle le marché devrait atteindre
47 milliards de dollars, le taux moyen de croissance
annuelle (CAGR) devrait rester très soutenu,
à 16,4 % par an.
Chez IDC, le rapport
d'étude date aussi d'avril 2002 mais n'a
encore fait l'objet d'aucun communiqué officiel.
Les rares chiffres accessibles sont un peu moins élevés
tant en 2001
(19,4
milliards de dollars) qu'en 2006 (45,5 milliards de
dollars). Mais l'on voit bien que la croissance pressentie
n'est pas très éloignée des prévisions
du concurrent. Pour l'année 2002, IDC n'anticiperait
aucun changement drastique dans le paysage des services
autour de la gestion de la relation client. De son côté,
Gartner Dataquest fournit plus de détails. Celui-ci
voit surtout la gestion des processus d'affaires (business
process management), en particulier l'externalisation
de la fonction support des centres de contacts, comme
un pôle de croissance très important. En
2001, selon lui, le développement et l'intégration
ont été les deux groupes de prestations
les plus forts. Les services d'infogérance technique
et opérationnelle ont aussi cru de manière
significative, et devraient continuer à prendre
une part importante sur ce marché dans les années
à venir.
Une croissance
2002 portée par les PMEs ?
Cité
dans le communiqué, l'analyste de Gartner Dataquest
Debashish Sinha insiste sur la transition des projets
de gestion de la relation client de la partie opérationnelle
vers l'analytique. En clair, une fois les modules front-office
en place, ce sont ceux de business intelligence et de
data mining qui devraient être implémentés
pour améliorer la connaissance client et le pilotage
de l'activité. La deuxième grande orientation
qu'il souligne concerne la croissance plus rapide attendue
du côté des PME que des grands comptes.
Ces derniers, selon lui, auraient entamé une
"pause pour réévaluer leurs stratégies
CRM".
En mars, la filiale française d'IDC qui mène
ses propres recherches a livré des conclusions
finalement assez proches. Mais son étude (synthèse)
a porté sur les ventes de licences des outils
de CRM opérationnel en France. Le cabinet a noté
un fort ralentissement de la croissance des revenus
tirés de ces licences sur le marché français,
de 116,4 % en 2000 à 3,4 % en 2001.
Les éditeurs ont eu en majorité à
souffrir du report des projets, à cause du contexte
économique difficile ayant incité un gel
des investissements à court terme. Cet ajournement
semble rimer avec la pause évoquée par
Gartner. Le rapport d'IDC France indique aussi la bonne
tenue des applications en centres de contacts (+ 23,7 %)
en 2001. Ceci s'accorde avec les conclusions de sa maison
mère dans une étude
plus spécialisée de fin mars, qui
prédit une opportunité de 1 milliard
de dollars pour les fournisseurs de ces technologies
en 2006. Mais aussi avec la progression attendue des
services d'externalisation de la fonction de support
clientèle comme le souligne Gartner Dataquest.
La
transition de l'opérationnel vers l'analytique
Maintenant,
l'étude
très récente orchestrée par Novamétrie
apporte des détails assez intéressants
sur l'orientation forte des grandes structures vers
le CRM analytique. Les résultats ont été
présentés le 9 avril par l'éditeur
d'applications décisionnelles et analytiques
SAS et la SSII Syntegra (groupe British Telecom). Cette
enquête a été réalisée
à l'issue d'entretiens avec "30 leaders
d'opinions et 170 dirigeants de grands comptes"
en France, dont 63 % de directeurs marketing et
commerciaux.
Pour 86 % du panel, les projets de CRM analytiques
sont "incontournables" en vue d'éviter
la perte de clients. Il apparaît que ces personnes
jugent comme premier facteur d'implémentation
des solutions le risque de voir partir sa clientèle
chez la concurrence. 38 % citent comme objectif
prioritaire du déploiement de la stratégie
la fidélisation des clients. En seconde position,
c'est l'augmentation de la rentabilité pour 22 %
des sondés. 59 % des entreprises interrogées
considèrent qu'elles ne disposent que d'une faible
connaissance de leurs clients, à l'inverse des
9 % qui déclarent en avoir une vue parfaite
(32 % dans la banque-assurance). Une sur deux connaît
moins de 40 % de ses clients les plus stratégiques.
Et 40 % des sondés disent savoir mesurer
la rentabilité des clients. Le besoin est clair.
Convergence des conclusions de
part et d'autres
Du côté de l'engagement des
projets, ce sont seulement 15 % des entreprises
qui se considèrent matures en terme de connaissance
client. Le double avoue n'en être qu'aux premières
réflexions, et 40 % seraient rentrées
en phase de développement, mais à un stade
expérimental. Encore plus significatif concernant
la croissance anticipée du marché : 91 %
des décideurs placent leur connaissance client
et le pilotage de la relation en priorité haute.
Les directions estiment à 87 % qu'elles
se seront améliorées sur les deux plans
dans les deux ans à venir. Ces réponses
coincident - du moins au niveau français -
avec l'optimisme affiché plus haut par Gartner
et IDC. De plus, il s'agissait des services et non des
licences, dans les études de ces deux derniers.
Or, la conduite du changement et l'accompagnement des
projets sont jugés prioritaires par une grande
majorité des sondés par Novamétrie.
Seuls 6 % pensent que les outils constituent un
vrai point de blocage.
Malgré tout, une ombre subsiste au tableau. Le
retour sur investissement dont seulement 47 % des
entreprises tiennent compte, est souvent souhaité
à court terme : 33 % le situent entre
6 mois et un an. Quant aux 31 % qui le fixent
entre un et deux ans, ils semblent plus proches de la
réalité. Le CRM analytique est en effet
le domaine de la gestion de la relation client dont
la rentabilité parait la plus assurée,
mais se situe sur le plus long terme, du moins selon
Kevin Lucas, l'analyste expert du CRM chez AMR Research
que nous avions interrogé en novembre dernier
(lire
interview).
Pour McKinsey, la rétention
client n'est pas suffisante
En conclusion
de l'enquête de Novamétrie, 81 % des
sondés pensent que les projets vont passer de
la "phase imposée de rétention du
client vers une phase plus ambitieuse de prise de parts
de marché sur la concurrence". McKinsey
leur répond en quelque sorte dans le numéro
d'avril 2002 de sa publication en ligne McKinsey Quarterly.
Le cabinet de conseil en management fournit une analyse
constructive intitulée "La
rétention client n'est pas suffisante"
(traduit de l'anglais). Selon lui, la véritable
difficulté dont il faut tenir compte est la volatilité
des comportements d'achats, et non le départ
des clients en tant que tel. L'étape cruciale
consiste à savoir gérer la migration,
chez la même personne, du client satisfait qui
va dépenser plus vers celui qui va dépenser
moins.
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Et le cabinet d'évaluer
à parfois huit ou dix fois plus les pertes occasionnées
en cas de migration plutôt que de départ
à la concurrence. Citant parmi plusieurs exemples
celui des opérateurs de téléphonie
mobile, McKinsey insiste sur le fait que la satisfaction
seule du client - du fait d'un service rendu - ne donne
pas assez d'informations sur sa loyauté. Il faut
tenir compte des changements dans sa vie, des modifications
de l'offre produits qui lui est proposée par
l'opérateur, et de celles des offres concurrentes.
Le cabinet de conseil fournit des clefs dans cette analyse
fort instructive qui peut être consultée
gratuitement sur son site. Des clefs pour mieux comprendre
le client, et pour parler loyauté plutôt
que satisfaction, suivi de la migration plutôt
que rétention des candidats au départ.
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