Etudes
Quand les industriels de l'automobile deviendront opérateurs télécoms
Notification d'alertes d'urgence, aide au diagnostic et à la réparation, gestion du trafic... Des technologies mobiles en priorité haute pour une majorité de constructeurs et de concessionnaires, selon une enquête de KPMG LLP. (Lundi 29 avril 2002)
     

Le constructeur automobile deviendra-t-il dans quelques années un opérateur de télécommunications mobiles avec ses véhicules et leurs usagers ? Voici l'une des questions auxquelles 103 dirigeants du secteur de l'automobile ont été confrontées par le cabinet KPMG LLP, filiale américaine de KPMG International basé en Suisse. Répartis entre 15 en Europe et 88 en Amérique du Nord, les sondés pilotent à 68 % des concessionnaires, et à 32 % des constructeurs automobiles. Sur la question ci-dessus, les réponses sont partagées. Environ deux intervenants sur cinq pensent que leur métier se rapprochera de celui d'un opérateur, et un pourcentage similaire n'y croit pas du tout. En revanche, une grande majorité voit le développement et l'intégration de systèmes d'informations embarqués dans leurs véhicules comme prioritaire.

Partie prenante d'une étude plus globale, le sondage intitulé "KPMG's Telematics Survey 2002" a été mené sur le terrain en novembre 2001.
Le rapport de synthèse vient d'être publié sur le site du cabinet international, téléchargeable au format Acrobat PDF. L'auteur apporte une définition de Telematics qui n'a rien à voir avec notre bonne vieille télématique française associée au Minitel. Ici, le terme est un composé des mots "telecommunications" et "infomatics", lui-même dérivé de "information technology". Pour être plus concrêt, il s'agit d'un domaine à la croisée entre les systèmes d'informations embarqués à l'intérieur de véhicules, et les technologies de communication sans-fil. Parmi les flux envisagés, la voix et les données, mais aussi du contenu large bande comme de la vidéo.

Résoudre les problèmes de pollution et d'urbanisme
Sans trop de surprise, les deux tiers environ des dirigeants du secteur approchés par KPMG LLP s'intéressent davantage à des applications pratiques de ces technologies qu'à ce qu'ils considèrent comme des gadgets.
En haut des priorités en terme de conception et de développement produit figurent les systèmes de notification d'alertes pour 71 % des répondants. Basés sur des capteurs capables d'interpréter les chocs, ceux-ci peuvent prévenir tout seuls les secours en cas d'accident grâce à un positionnement localisé par GPS (Global positioning systems) et à la transmission des données relayées par satellite. Puis vient l'aide au diagnostic et à la réparation pour 68 % des dirigeants. Toujours en appui sur des sondes et un mode de communication non filaire, ces systèmes reliés à des bases de connaissances devraient résoudre toute une série de problèmes liés à la pénétration croissante de l'électronique embarquée dans les véhicules.

Dans le cas des systèmes de navigation et de gestion du trafic, respectivement considérés comme enjeux majeurs par 66 % et 60 % des personnes interrogées, le GPS est toujours présent. Les applications peuvent être très variées avec des disparités en fonction des spécificités géographiques en matière d'urbanisme. Aux Etats-Unis, selon un article d'une publication institutionnelle daté de 1998, les péages automatisés intéresseraient davantage les constructeurs qu'en Europe, où la question de fluidifier le trafic pour préserver l'environnement apparaît davantage primordiale. Parmi d'autres applications du genre, l'on peut citer notamment la gestion optimisée des places de parking, le conducteur pouvant être prévenu avant d'atteindre sa destination s'il y trouvera un emplacement vacant. Le Japon, enfin, semble avoir pris une plus grande avance, comme en témoigne cette liste de fournisseurs sur un site dédié aux ITS (Intelligent transportation systems).

Quid de la sécurité pour le conducteur du véhicule ?
Pour clore ce chapitre sur les applications, l'on observe que la messagerie et les portails de contenu (informations...) ne constituent pas de réelles priorités pour les constructeurs et concessionnaires, avec respectivement 33 % et seulement 19 % des suffrages. D'après KPMG LLP, ceci s'explique par une connotation négative de ces technologies, associées aux gadgets et à la bulle spéculative autour d'Internet - ce que le cabinet qualifie d'effet "dot-bomb".

En attendant, là n'est pas le frein à l'adoption des systèmes embarqués par le consommateur final. Si la notification d'alertes d'urgence, par exemple, apparaît comme un facteur notable d'amélioration de la sécurité pour l'usager du véhicule, les acteurs interrogés craignent pourtant à 61 % que ce dernier n'adhère par totalement à la mise en pratique de ces concepts pour des raisons de... sécurité. D'une part, l'informatisation croissante ne va-t-elle pas introduire des vulnérabilités à de nouvelles formes de piratage ou de virus ? D'autre part, les consommateurs sont dans leur majorité sensibles à la protection de leurs données personnelles. Les systèmes de localisation basés sur GPS en sont un exemple. Paradoxalement selon l'auteur du rapport, car moins de la moitié des dirigeants sondés pensent que ces données leur seront un jour utiles. La majorité ne sait pas trop à quoi elles pourraient servir en dehors des applications pratiques déjà envisagées.

Quoi qu'il en soit, l'auteur ressort, en introduction de son rapport de synthèse, des estimations livrées par Frost & Sullivan dans une étude réalisée en août 2001. D'après cette dernière, le marché américain des systèmes dits "telematics" aurait cru de 60 millions à 380 millions de dollars entre 1999 et 2000. Dans la foulée, le Telematics Research Group établi à Minneapolis prévoit entre 2000 et 2010 une augmentation de 4 pour 1 000 à 200 pour 1 000 du nombre de véhicules équipés. Si le mouvement semble désormais bien engagé, ce n'est donc pas tout de suite que les automobiles et camions du monde entier parleront 3G/UMTS, IP et SQL.

[François Morel, JDNet]
 
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