Acteurs
Apple repart à la conquête de l'école
Le constructeur glisse dans sa gamme le "eMac" à destination exclusive de l'enseignement. Un traitement de faveur qui illustre la stratégie de niche d'Apple dans le B to B. (Mardi 30 avril 2002)
     
Lire aussi, l'inteview de Pascal Cagni:
"L'informatique personnelle vit sa troisième époque"


La firme de Cupertino veut faire passer le message : elle traitera le marché des écoles avec beaucoup de soin. Apple a donc réservé au monde de l'éducation la primeur de son nouvel "eMac". Petit détail : les professeurs de lettres seront heureux de pouvoir prononcer le "e" de eMac (pour éducation) à la française. Le nouveau venu, sur lequel Apple compte pour confirmer ses bonnes performances dans ce secteur, sera réservé aux seules commandes des professionels de l'éducation. Pourquoi tant de considération ? "Le marché est porteur, explique Pascal Cagni, vice-président de Apple Europe. La croissance est spectaculaire, et pour cause : l'Europe a pris beaucoup de retard dans ce domaine".

A 1 200 euros HT - contre 1 000 pour l'iMac, et 1 700 pour l'iMac 2, ce nouvel eMac est est bien loin du luxe affiché par l'Imac 2. Il corrige les principales imperfections de la version de base : l'écran cathodique a gagné deux pouces de diagonale et il s'est aplati. A l'intérieur de la machine, le processeur est passé du G3 au G4 700. Le nouveau venu compte faire de l'ombre aux PC. Rappelons tout de même que ceux-ci détiennent encore 90 % du marché de l'éducation en France. Quid des objectifs ? En dépit de son enthousiasme, Pascal Cagni reste évasif : "Nous souhaitons vendre sensiblement davantage d'eMacs aux professionnels de l'éducation".

Stratégie de niches
Cette offensive en règle confirme la stratégie d'Apple sur le marché professionnel. Plutôt que de viser le marché dans son ensemble, la firme à la pomme essaie de capter des marchés restreints. "Nous avons créé il y a 9 mois une activité 'ressources dédiées' qui a d'ores et déjà porté son énergie sur plusieurs objectifs : les médecins, les architectes, les métiers de la science et de l'éducation". En visant ainsi des niches économiques, Apple tire les leçons de ses succès : la maîtrise du marché de la création lui a permis de maintenir la tête hors de l'eau lorsque le constructeur était au creux de la vague.

Les progrès accomplis
Pour réussir son pari, Apple a révisé sa copie. Les iMac, Emac, PowerMac et PowerBook luttent presque à armes égales désormais avec les PC. La nouvelle mouture de l'OS X arrive à maturité - on attend la sortie de la version 10.2 pour début mai, et l'essentiel des applications professionnelles ont été portées vers l'OS X. Enfin, la compatibilité avec les PC est désormais complète. A condition, toutefois, de trouver chez Mac le programme correspondant au programme PC. Difficile, lorsque l'on sort d'un usage grand public ou créatif.
[Rédaction, JDNet]
 
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