Acteurs
Oracle dément la perte de parts de marché
Selon une étude du Gartner Group, IBM serait passé devant Oracle sur le marché des bases de données. Un rapport contesté par Oracle. (Mardi 14 mai 2002)
     

Mardi dernier, le Gartner Group a lâché une information pour le moins épicée dans le monde des bases de données. IBM détiendrait désormais 34,6 % du marché global des serveurs de bases de données pour l'année 2001 alors qu'Oracle ne serait plus qu'à 32 % en valeur. IBM détrônerait donc son concurrent sur un marché de 8,8 milliards de dollars, deux ans après qu'Oracle ait déclaré que Big Blue n'était pas un acteur sur ce même marché...

La réaction d'Oracle ne s'est pas faite attendre : dés le 8 mai, lendemain de la publication des résultats de l'étude par le Gartner Group, Oracle a violemment attaqué les conclusions auxquelles le cabinet d'études Américain était parvenu. L'éditeur a mis en avant ses propres chiffres, qui, à la différence de ceux du Gartner seraient validés par des "experts indépendants". Le Gartner Group puiserait en effet ses données chez les éditeurs de bases de données, IBM et Microsoft notamment, ce qui remettrait en question la validité même des chiffres, si l'on en croit Jeff Henley, directeur financier d'Oracle.

Accusations injustifiées ?
Les analystes du Gartner démentent les accusations d'Oracle. Dans un article publié par news.com, Betsy Burton, co-auteur du rapport du Gartner, affirme que la méthodologie de l'étude sur les bases de données n'avait pas été contestée jusqu'à ce jour. Le protocole du Gartner Group semble solide : les chiffres obtenus font chaque année l'objet de 1 000 entretiens avec des utilisateurs, ce qui permet de produire une estimation au plus juste. Par le passé, Oracle n'avait d'ailleurs jamais mis en question la méthodologie du Gartner Group.

Oracle met aussi en doute les choix éditoriaux du rapport : l'étude prendrait en compte la totalité du marché des bases de données pour serveurs, alors que le coeur du marché
serait constitué par des bases de données 'modernes' qui tournent sous Unix, NT ou Linux : les bases de données relationnelles. Ce qui permet à Pascal Rawsin, responsable marketing bases de données chez Oracle France de dire que son "entreprise garde son avance dans ce secteur stratégique". Pourtant, l'étude du Gartner prend également en compte les bases de données relationnelles, et si Oracle reste le leader sur ce segment, il est cependant en nette perte de vitesse. En un an, Oracle est passé de 42,5 à 39,8 % de parts de marché, alors qu'IBM passait de 32,6 à 34 % dans le même temps.

Les parts de marché d'Oracle se tassent
Pour Pascal Rawsin, "Ces chiffres traduisent bien un léger affaissement des ventes d'Oracle, mais pas une progression d'IBM : il faut attribuer leur croissance au rachat d'Informix l'année dernière." Et de concéder : "il y a bien un acteur qui consolide ses positions en ce moment, mais ce n'est pas IBM : c'est plus probablement Microsoft". Quant au reflux d'Oracle, il faut y voir l'effet de deux facteurs :"D'une part, la chute du marché de feu les dots-com, qui étaient très nombreuses à nous faire confiance. D'autre part, le lancement d'une offre ambitieuse dans le domaine des serveurs d'applications, qui nous a demandé beaucoup d'énergie, et qui nous a tenus un peu à l'écart des enjeux essentiels des bases de données".

Même si Pascal Rawsin ne souhaite pas communiquer sur la santé économique d'Oracle, il confirme qu'"Oracle a souffert ces six derniers mois, [et que] beaucoup d'investissements ont été bloqués". Mais il pense que l'entreprise rebondira sous peu: "Nous n'avons pas la puissance marketing d'IBM ou de Microsoft, qui proposent des solutions globales et peuvent se permettre de perdre de l'argent à un endroit pour en récupérer ailleurs. Mais nos solutions techniques sont reconnues, et nous jouissons d'une bonne réputation."

A l'avenir, Oracle va se concentrer sur des marchés plus sûrs : "les PME, les PMI et les grands comptes. Par la suite nous allons mettre de côté nos arguments technologiques - qui étaient notre grande force sur le marché des dotscoms pour revenir à des arguments plus adaptés aux nouvelles inflexions du marché : la sécurité des bases, la fiabilité des sauvegardes et la protection contre le crash". Des arguments qui permettront peut-être à Oracle de stabiliser ses parts de marché dans un secteur où la croissance est faible - 1,4 % pour 2002 - et la concurrence forte.

[Nicolas Six, JDNet]
 
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