Relation-Client
Business Intelligence : Microsoft rassemble les pièces du puzzle
ETL, OLAP, data mining, développement accéléré... l'éditeur s'attaque au décisionnel par différents angles. Des détails avec les responsables stratégiques de l'offre, dont le patron américain de la branche SQL Server Data Warehouse Product. (Mardi 4 juin 2002)
     
En matière de business intelligence, il faut désormais compter avec Microsoft. Pourtant, à l'évocation du poids des grands éditeurs de bases de données sur le marché des outils et solutions décisionnels, les premiers noms d'acteurs qui viennent à l'esprit seraient plutôt Oracle et Hyperion. L'on aurait ensuite tendance à penser IBM suite au rachat d'Informix entre autres, et puis Sybase ou même SAP, mais plus rarement Microsoft. Or, la firme de Bill Gates n'a pas à rougir de son catalogue de produits décisionnels. Bien loin de là, les responsables de l'offre que nous avons rencontrés en fin de semaine dernière dressent un tableau assez ambitieux de leurs objectifs stratégiques.

"Nous sommes très enthousiastes sur les avantages que peut apporter aujourd'hui la business intelligence aux entreprises et aux institutions", déclare John Eng, Lead Product Manager - Business Intelligence au sein de la division dotNet Enterprise Solutions Group de l'éditeur.
"Nous pensons que toutes les organisations, grandes et petites, peuvent bénéficier des technologies décisionnelles afin d'accroître leur compétitivité. C'est pourquoi, chez Microsoft, nous avons commencé à développer notre offre il y a cinq ans. En ce qui concerne SQL Server, c'est la première fois qu'un éditeur englobe autant de composants à l'intérieur d'un seul produit. Nous intégrons en même temps la base de données, l'extraction et la transformation de données (ETL), l'analyse OLAP et le data mining. Par conséquent, nous sommes capables de fournir une plate-forme de bout en bout."

Une offre plutôt exhaustive... mais peu claire
En même temps, il apparaît difficile de qualifier précisément le périmètre applicatif couvert par Microsoft. Une visite sur le site de l'éditeur donne d'un côté un ensemble très fourni de ressources groupées derrière l'appellation Office XP for Business Intelligence. En plus de solutions qui s'étendent jusqu'aux balanced scorecards (méthodologie d'évaluation globale d'activité définie par MM. Kaplan et Norton), de nombreux produits sont exposés. L'on y retrouve logiquement le tableur MS Excel et l'outil de planification MS Project. Y figurent également le portail de collaboration et de partage des connaissances SharePoint Portal Server, et la base SQL Server 2000 exploitée comme entrepôt de données.

Cette dernière constitue le point central de la plate-forme tout-en-un présentée par le responsable produits en chef, les fonctions décrites correspondant en fait aux extensions intégrées dans la dernière version de la SGBD relationnelle compatible OLAP.
L'approche de l'éditeur est ici similaire de celles de ses deux principaux concurrents, Oracle et IBM, autour de leurs bases de données respectives. Mais Microsoft n'aime pas trop être comparé. "IBM n'a pas une stratégie forte en direction de la business intelligence", rappelle John Eng. Et "si vous regardez en direction d'Oracle, ils ont effectivement un produit OLAP du nom de Express. Or, il faut savoir que Bill Baker ici présent (directeur général de la branche SQL Server Data Warehouse Product de Microsoft, ndlr) a dirigé chez Oracle l'équipe qui a développé Express." Un William P. Baker assez enigmatique, laissant majoritairement la parole à ses différents responsables produits.

Rajoutons à tout cela les modules d'analyse et de reporting spécifiques des progiciels de gestion intégrés Great Plains et Navision, et les fonctions de CRM analytique proposées aux PME dans l'offre de gestion de la relation client en mode ASP (services en location) bCentral. On est tout de même loin d'une politique de marque homogène telle que la pratique aujourd'hui IBM, avec DB2 et Websphere pour ce qui concerne la business intelligence.

Office XP for Business Intelligence... ou BI.Net ?
Nous avons donc essayé de savoir si la politique de Microsoft allait évoluer vers une appellation plus homogène de son offre en matière de business intelligence : nous n'avons reçu aucune réponse claire et satisfaisante. "Si nous le faisions, quelle marque devrions-nous choisir à votre avis ?" a été le seul faible indice que nous avons pu obtenir. L'heure n'est visiblement pas aux annonces anticipées.

Toutefois, Office XP for Business Intelligence apparaît une hypothèse des plus plausibles. Après quelques requêtes sur le site français de Microsoft, l'on observe que celui-ci reste très obscur sur ce sujet en comparaison avec le portail américain. Aucune offre produits n'y est présentée autour de la mise en oeuvre de technologies décisionnelles. Chez beaucoup d'éditeurs, les déclarations volontaires de communication traversent plus lentement l'Atlantique que l'information véhiculée en temps réel par Internet.

Une telle appellation apposerait également le sceau de la réutilisation croisée de fonctions décisionnelles d'un produit à l'autre, tout comme il est possible depuis longtemps, par exemple, de visionner un tableau Excel à l'intérieur de l'écran du navigateur Explorer. Du reste, la business intelligence n'apparaît pas incompatible avec la notion de bureautique standard, dans le prolongement de laquelle elle se situe du point de vue de l'utilisateur. Ceci dit, l'on ne peut pas non plus écarter la possibilité d'un regroupement marketing derrière l'appellation .Net...

L'ouverture plébiscitée à travers les Web Services
En revanche l'éditeur aborde volontiers son intention d'aborder concrètement les problématiques d'entreprises, dont l'écosystème a évolué vers davantage de complexité interne et externe. "Les entreprises sont désormais entrées dans l'ère d'Internet", confirme John Eng. "Elles veulent pouvoir partager les informations produites par la business intelligence avec des partenaires, des clients, etc. Pour permettre cela, nous nous appuyons sur XML et SOAP. Et nous avons sorti [la spécification] XML for Analysis en appui sur ces technologies, afin de permettre aux développeurs d'intégrer dans leurs applications la capacité de partager ces données à travers le Web. Si je suis un fournisseur avec SQL Server 2000, je peux envoyer une requête chez un distributeur dans la même chaîne logistique, qui lui est équipé d'un entrepôt de données Oracle. Nous avons beaucoup travaillé avec des éditeurs comme Hyperion qui n'en reste pas moin un concurrent sur la partie OLAP, et aussi SAS."

En parallèle, Microsoft s'est assuré du soutien du W3C (WorldWide Web Consortium) en vue de défendre un second standard, XQuery, démontré par l'éditeur sur un site dédié. D'après le gourou Bill Baker, "nous pouvons comparer XQuery pour attaquer les bases de données relationnelles en XML, avec XML for Analysis qui permet de générer des requêtes sur différents types de bases de données multi-dimensionnelles." Seule ombre au tableau : si la spécification XML for Analysis apparaît avoir reçu un soutien assez franc du marché, XQuery connaît encore plusieurs alternatives et n'apparaît pas encore comme un standard. Parmi celles-ci, XML-QL proposé par l'opérateur américain AT&T, le composé Quilt d'IBM, et l'initiative YATL de l'Inria en France... A noter que le XML Query Working Group du W3C a pour but d'aboutir à une solution en terme de compatibilité.

Une politique de partenariats très active
Enfin, le tableau serait incomplet si nous oubliions de mentionner le partenariat de longue date entre Microsoft et l'éditeur spécialisé Crystal Decisions, dont l'outil phare de reporting Crystal Reports détient un record d'intégration en OEM dans des solutions tierces. Mais ce partenaire n'est plus le seul, loin s'en faut. "Nous avons fondé la Datawarehouse Alliance qui regroupe nos partenaires parmi lesquels près de 60 éditeurs, dont Business Objects, Cognos, Crystal Decisions...", indique John Eng qui souligne au passage que ces éditeurs ne sont pas des concurrents de Microsoft, contrairement à Oracle, IBM et Hyperion. "Nous avons aussi des partenariats avec des éditeurs d'ERP comme SAP et Lawson Software, autour du CRM avec Blue Martini, etc. De nouvelles tendances sont en train de se dessiner, et notre volonté est d'enfouir nos capacités de business intelligence dans leurs produits."

Cette stratégie de partenariats vise également le tout dernier outil en date sorti par Microsoft dans le cadre de son offre décisionnelle. Il s'agit de SQL Server Accelerator for BI, dont le rôle est de permettre, à travers des formulaires élaborés, aux entreprises de développer plus rapidement leurs applications décisionnelles. Une fois le modèle défini à l'aide de l'assistant, l'outil conçoit l'infrastructure des données comprenant plusieurs bases (relationnelle et OLAP) et les mécanismes de transformation nécessaires. D'ores et déjà, les éditeurs Cognos et ProClarity ont apporté leur soutien à la firme de Redmond, en annonçant leur compatibilité officielle avec ce produit. Et selon les responsables de l'offre chez Microsoft, d'autres devraient suivre d'ici peu.

[François Morel, JDNet]
 
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