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Infrastructure & Chantiers |
Lindows
ne mérite plus son nom |
L'entreprise promettait une distribution Linux capable d'exécuter des applications Windows. De cette promesse, il ne reste aujourd'hui plus grand chose. Même pour les utilisateurs qui ont accepté de verser quelques dollars pour voir cette "nouveauté"... (Jeudi 27 juin 2002) |
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Ca ressemble à un mauvais
fait divers comme les journaux en sont pleins. Une histoire
qui pourrait cohabiter dans la colonne des petites arnaques,
avec des titres du genre "Le Grand Guérisseur
promettait le bonheur moyennant un chèque de
200 francs: les clients portent plainte". Dans
le cas de Lindows, nous n'en sommes pas encore aux plaintes.
Ca pourrait venir tant il semble évident aujourd'hui
que ceux qui ont accepté de verser 99 dollars
pour faire partie un an durant du club Lindows.com (et
devenir aini des "Lindows.com Insider") ont
tout simplement été bernés.
Rapide flash back. Lindows (contraction de Linux et
Windows) se présente initialement comme un éditeur
ayant pour vocation de concevoir à partir de
Linux un système
d'exploitation
capable d'exécuter des applications Windows.
Pour le prix bien entendu d'une distribution Linux.
Si quelques voix sceptiques se font entendre ici et
là, elles s'effacent vite derrière le
mirage soigneusement élaboré par Lindows.
Aucun ingrédient ne manque à l'appel:
un patron célèbre (Michael Robertson,
fondateur de mp3.com) et surtout une envie affichée
d'en découdre avec Microsoft. Lindows a d'ailleurs
de la chance: attaquée par Microsoft sur son
nom, l'entreprise gagne
la première manche devant les tribunaux.
Bref, Lindows part en guerre sur l'air de "David
contre Goliath". De quoi séduire tous ceux
qui s'intéressent aux alternatives à Microsoft
et notamment à Linux.
Et la société en profite rapidement. Alors
que son système d'exploitation est à peine
ébauché, Lindows propose à ses
fans de rejoindre le club des "Lindows Insider"
pour pouvoir suivre pas à pas l'évolution
des travaux. Moyennant 99 dollars pour l'année...
C'était au mois de mars. Aujourd'hui, s'il est
toujours possible d'adhérer à ce club
pour pouvoir télécharger l'ébauche
de l'OS, les promesses, elles, ont été
sensiblement revues à la baisse. En fait, la
compatibilité avec les applications Windows a
été tout simplement reléguée
à l'arrière plan de l'argumentaire. Ce
que Lindows propose aujourd'hui c'est en fait une sorte
d'abonnement donnant accès à une déclinaison
Linux, à un support technique et à des
téléchargements depuis la logithèque
maison. Aujourd'hui, l'entreprise s'affaire surtout
à promouvoir une configuration complète
(PC+Lindows) commercialisée aux Etats-Unix par
Walmart.
Et la compatibilité avec Windows dans tout ça
? Il faut fouiller dans les foires
aux questions du site Lindows pour trouver des précisions
à ce sujet. On y explique que cette compatibilité
est toujours un objectif... pour les applications Office.
On apprend aussi que, pour l'heure, Word serait l'application
la "plus compatible". Lindows a tellement
confiance dans cette compatibilité qu'il fournit
des viewers pour lire les documents Office... Bref,
Lindows n'est rien de plus que l'éditeur d'une
distribution Linux dont la valeur ajoutée reste
à démontrer. Un éditeur qui tente
clairement de capitaliser (au sens premier du terme)
sur l'engouement que suscite Linux et ses dérivés.
La communauté du libre se serait sans doute bien
passé de ce dérivé-là.
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