De plus en plus de studios
d'animation américains choisissent de travailler sur
une infrastructure Linux. Dernier en date, les studios
Disney, qui ont annoncé le 18 juin dernier leur volonté
d'utiliser le système GNU/Linux pour leurs créations.
Disney rejoint ainsi d'autres grands noms du cinéma
d'animation tels que Dreamworks SKG, Pixar Animation
Studios, R&H (Rythm & Hues) ou encore ILM (Industrial
Light & Magic).
Les animateurs séduits
par les stations sous Linux
Ce dernier a par exemple mis en place plus de 350 stations
de travail Dell sous Linux Red Hat, (équipées de Pentium
4 et de cartes graphiques NVIDIA Quadra 2 Pro) pour
le récent "Star Wars Episode II : l'Attaque des clones",
une initiative qui a provoqué un engouement sans précédent
parmi les employés du studio. ILM, qui dispose d'un
parc hétérogène, réserve le travail lourd pour ses machines
Linux, en remplacement de machines SGI (Silicon Graphics
Inc.) qui continuent néanmoins d'être utilisées pour
d'autres travaux. La migration, effectuée pendant le
travail sur "Episode II", s'est avérée beaucoup plus
facile que prévu comme le souligne Phil Peterson, ingénieur
en chef R&D chez ILM. Même si celle-ci n'est pas tout
à fait terminée, et malgré le remplacement de la librairie
graphique 3D libre MESA par une combinaision des librairies
OpenGL et SGI opensource.
Le chien numérique "Scooby-Doo" (le film est sorti la
semaine dernière sur les écrans français) a lui aussi
été créé sous Linux par les Studios d'animation
R&H. 125 machines Linux ont été utilisées, et une fois
encore, selon Mark Brown, VP Technologie du studio,
"les animateurs en voulaient encore plus". Chez R&H,
on a gardé quelques machines Windows et Mac OS X pour
la compatibilité avec Adobe Photoshop, et malgré 300
stations SGI encore en service, on estime que celles-ci
auront disparu en 2003.
Un support encore insuffisant
Pour ces deux films, les avantages conférés par Linux
ont immédiatement séduit. La rapidité des stations Linux
(jusqu'à 5 fois plus que les stations SGI) est la première
qualité mise en avant. De plus, grâce à sa puissance
de traitement des données, Linux rend l'animation plus
réaliste. C'est bien la qualité du travail, et non seulement
sa quantité, qui a été grandement améliorée. Intuitif
et très stable, l'environnement Linux permet également
de nombreux aménagements. ILM avait conçu son propre
logiciel de composition graphique (CompTime) et l'a
fait passer sous Linux. R&H utilise l'application Film
GIMP (équivalent vidéo du programme libre d'édition
d'image GIMP), seul logiciel libre de composition graphique
dans le monde du cinéma où il est très apprécié.
Le seul inconvénient de Linux,
d'après le directeur R&D d'ILM, Andy Hendrickson, est
le manque d'entreprises partenaires pour résoudre les
problèmes rencontrés. Selon lui, des intégrateurs comme
IBM et HP ne sont pas encore prêts. Néanmoins, conclut-il,
si problème il y a, du moins ceux-ci sont sous le contrôle
direct d'ILM.
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