Une parabole et un modem,
c'est tout ce qu'il faut pour goûter au confort
du haut débit depuis le find fond du Larzac.
Les belles promesses du satellite ont donc mis deux
ans à parvenir jusqu'aux clients finaux, mais
elles sont arrivées à bon port :
"la technologie est au point depuis plusieurs années,
mais elle est longtemps demeurée beaucoup trop
chère pour être rentable" explique
Philippe Bodart, PDG d'Aramiska. Les choses ont changé :
la société Hollandaise propose depuis
peu une offre opérationnelle en France, en Angleterre,
en Irlande, en Espagne, en Allemagne, en Italie et au
Benelux.
Concurrent
de l'ADSL ?
On peut donc désormais se connecter à
Internet par satellite - aussi bien pour recevoir
des données que pour en émettre :
inutile d'ouvrir une ligne téléhonique
pour envoyer ses paquets de données vers l'Internet.
Les débits oscillent entre 256 Kbit/s et 2 Mbit/s
en réception, et entre 64 et 384 Kbit/s
en émission. De quoi entrer sans complexe dans
la
famille des accès à haut débit.
Les tarifs sont compris entre 200 et 550 euros par mois,
ce qui met les prix du satellite sur orbite, à
une certaine distance des tarifs de l'ADSL - qui
ont semble-t-il gardé les pieds sur terre. On
trouve en effet des accès ADSL pour moins de
60 euros par mois. Mais la comparaison ne fait pas peur
à Philippe Bodart : "le satellite est
disponible partout, notamment là où l'ADSL
ne l'est pas".
Mais Aramiska ne mise pas
tout sur les zones non couvertes par l'ADSL : "Nous
allons évidemment concentrer nos efforts commerciaux
sur le sud de la France, là où le maillage
ADSL est plus distendu et où les PME abondent.
Mais nous comptons aussi séduire d'autres clients,
gràce à notre offre tout-intégré
de gestion des systèmes d'information".
Aramiska s'adresse en effet aux PME et aux professions
libérales, qui n'ont pas toujours un responsable
informatique compétent sous la main : "Ces
entreprises de 15 à 25 employés sont demandeuses
de services, comme le backup, le DNS, les serveurs de
mail, le VPN, etc ... Nous nous occupons de l'intégralité
de leur système d'information".
Un marché
naissant
Le marché de l'accès satellitaire en est
à ses premières heures : "nous
sommes seuls à proposer une véritable
offre, avec un prix fixe, une date d'installation précise,
un installeur, une facture, et un site
Internet pour passer commande" indique Philippe
Bodart. L'offre d'Aramiska a été lancée
en Angleterre en Avril, et l'entreprise compte actuellement
quelque 400 clients. D'ici 2004, Aramiska souhaite en
convaincre plus de 20 000 : "nous avons
loué la capacité de 3 transpondeurs sur
le satellite Eutelsat, et chaque transpondeur peut gérer
le traffic de 15 à 20 000 clients".
2004 sera également
l'année de l'équilibre pour Aramiska,
si toutefois le succès est au rendez-vous :
"Notre investissement est beaucoup moins lourd
que celui des fournisseurs d'accès ADSL :
50 millions d'euros nous suffisent, alors qu'une infrastructure
ADSL coûte facilement
200 millions.
Les cycles de rentabilité
sont eux-aussi beaucoup plus avantageux".
Aramiska compte réaliser
3 millions de chiffre d'affaires cette année,
et monter rapidement en puissance : l'entreprise
emploie déjà une centaine de personnes
et doit justifier rapidement les 50 millions d'euros
investis par Whitney & co. Le pari est
peut-être un peu risqué eu égard
à l'atonie du secteur des télécommunications,
mais la technologie a le mérite d'être
originale.
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