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Guerre des brevets autour du JPEG
Forgent Network a réveillé son brevet sur le JPEG : plusieurs fabriquants lui auraient déjà versé des dizaines de millions de dollars. (Mercredi 24 juillet 2002)
     
Dans l'esprit de beaucoup d'éditeurs, le JPEG est partout en partie parce qu'il ne coûte rien. Le comité qui en a la responsabilité a mis un point d'honneur à ne jamais demander de royalties, et les industriels continuent de l'intégrer dans leurs produits sans reverser un euro à quiconque. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, jusqu'à ce jour de Juillet où Forgent Networks a sorti un mystérieux brevet de son chapeau.

Un bout de papier qui a déjà rapporté beaucoup
Ce brevet est suffisamment sérieux pour faire trembler de concert toute l'industrie du logiciel et les fabriquants d'appareils photos numériques. Pour preuve : deux géants Japonais de l'électronique ont déjà cédé aux injonctions de Forgent Networks. Sony a reversé près de 20 millions d'euros pour pouvoir continuer d'utiliser les technologies de compression d'images qui lui appartiennent. Aucun doute : le problème est sérieux.

Il est courant qu'une entreprise revendique soudainement la propriété intellectuelle d'une technologie. Mais la plupart du temps, elle peine à convaincre les industriels du lui reverser de justes compensations. Pourtant, le brevet No 4 698 672 semble plus convaincant que bon nombre de ses semblables. Il a été déposé par un scientifique reconnu - Wen-Hsiung Chen - auquel les spécialistes accordent un certain poids dans la naissance du standard. Un sérieux argument en face de la justice - qui a sans doute pesé lourd dans le choix de Sony.

Des racines douteuses
Du côté des adversaires de Forgent Networks, on fait valoir que le brevet ne porte pas sur l'intégralité de la norme de compression Jpeg, mais seulement sur une partie. Pire : en 1986, le standard était manifestement proche d'être finalisé par une autre organisation au moment ou Chen a publié son brevet. Ce qui pousse certains à affirmé que les travaux de Chen auraient tiré profit du travail d'autres chercheurs.

L'affaire a donc un goût amer, d'autant plus prononcé que les sommes mises en jeu se comptent en centaines de millions de dollars. Une pillule difficile à avaler, pour le comité JPEG qui défend la gratuité de son standard, et pour les industriels qui ont recours à cette technologie.

Le tout pour le tout
La pillule est d'autant plus indigeste qu'elle est administrée par une startup qui a échoué dans son modèle économique initial - la vidéoconférence - avant de redécouvrir qu'elle avait des brevets, et de tenter d'en tirer de gros revenus. Une manoeuvre de mercenaire, que la justice sera sans doute appelée à qualifier bientôt.

Et il est possible que la balance penche du côté des utilisateurs. Souvenons-nous que Dell avait été accusé pour avoir poussé à l'adoption d'un standard - le VL-Bus - sans révéler qu'il détenait le brevet de cette technologie. Une attitude paradoxale qui consiste à faire passer du propriétaire pour du libre, et à récupérer des royalties une fois le standard imposé, après que tous ses partenaires se sont laissés convaincre. Gageons que la justice saura dire si Forgent Networks s'est rendu coupable d'une pareille manipulation.

[Nicolas Six, JDNet]
 
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