Les mainframes (grands systèmes)
apparaissent souvent comme des dinosaures qui nous viennent
d'une autre époque. Tout en eux évoque la
démesure : leur mémoire vive, qui se
compte en Go -, leur puissance spectaculaire, qui
tire parti de plusieurs dizaines de processeurs, et leurs
mensurations, qui s'apparentent à celles d'un (gros)
réfrigérateur. Ces grands systèmes
sont capables de faire tourner plusieurs dizaines -
voir centaines - de sessions de plusieurs OS en même
temps.
Toujours
là
Apparus dans les années 60, bien avant que les
PC ne naissent, ils auraient en principe dû disparaître
au début des années 2000 - selon
les conjectures de
certains
observateurs. Leur fossoyeur était tout désigné :
le serveur classique de type Intel/Linux ou Intel/Windows,
qui devait pouvoir mieux faire en travaillant en batteries
d'unités décentralisées. Erreur :
les mainframes sont toujours là, et ils tiennent
la route face aux serveurs classiques.
Des entreprises ont bien
tenté l'aventure de la décentralisation,
mais certaines en sont revenues, et d'autres n'ont pas
perçu de progrès sensible : les ventes
de gros systèmes se maintiennent donc -
elles progressent même chez IBM. Les batteries
de serveurs ont fait leur preuve dans certaines configurations,
mais les mainframes gardent l'avantage dans bien des
cas.
Toujours
moins chers dans certains cas
Pour preuve : l'étude du Consulting Times,
qui a calculé le TCO (coût total de revient)
sur 3 ans d'une solution de serveur de mails pour 5000
postes, en faisant appel à une infrastructure
Intel/Windows et une infrastructure mainframe/Linux.
Le résultat est saisissant : il en coûtera
1,5 millions de dollars pour la plate forme Intel, contre
360 000 dollars pour la plate-forme mainframe.
De quoi faire réfléchir les partisans
du tout Intel...
Les mainframes reviennent
donc en odeur de sainteté. L'erreur de leurs
opposants fut de sous-estimer leur capacité d'adaptation.
Les mainframes ont fait beaucoup d'efforts pour lutter
contre les plate-formes Intel. Première conséquence :
leurs prix ont été singulièrement
revus à la baisse.
La clé
du succès : l'adaptation
Plus important encore : leur architecture a été
sensiblement ouverte vers de nouveaux standards. Les
gros systèmes souffraient de leur architecture,
puisqu'ils étaient conçus pour être
placés au coeur même d'un réseau.
Il a fallu
les
rendre capable de communiquer avec d'autres serveurs,
en leur intégrant notamment un module TCP/IP.
Ce qui était la moindre des choses à l'heure
de l'Internet et de l'Intranet. Dernier argument de
poids : les mainframes ont su prendre le train
de Linux à temps. Certains sont même désormais
capables de faire tourner plusieurs milliers de sessions
Linux en même temps.
En dépit de ces
efforts, les plates-formes Intel se sont accaparées
des parts de marché considérables. Aujourd'hui,
pour une grande ou une moyenne entreprise, le choix
entre un mainframe et serveur Intel relève du
dilemne cornélien. Dans certains cas, une ferme
de serveurs Intel se révèlera être
la meilleure option : c'est en tout cas l'opinion
de Google, qui a misé sur plus de 10 000
serveurs en batterie. Dans d'autres cas, les mainframes
gardent leurs avantages - Equant notamment a beaucoup
investi dans les gros systèmes.
L'arbitrage est donc particulièrement
délicat. Ce deuxième article liste quelques
éléments qui aident à arrêter
un choix :
Mainframe ou serveur
Intel: comment décider ?
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